Vendredi 6 décembre, dans l’hémicycle du Département, les élus de l’assemblée lot-et-garonnaise se sont réunis dans un climat grave mais déterminé pour aborder la préparation du budget 2025. Tous ont dressé le constat d’un système de financement départemental à bout de souffle, marqué par une baisse drastique des recettes et une hausse continue des dépenses de solidarité.
« Nous sommes face à un effet ciseaux insoutenable : des recettes qui dégringolent et des charges imposées par l’État qui explosent », a déclaré la présidente Sophie Borderie. Les Droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et la fraction de TVA, deux ressources clés du Département, devraient chuter de 13 d’euros en 2024. Pendant ce temps, les dépenses liées à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou à la Prestation de compensation du handicap (PCH) augmentent de manière exponentielle, atteignant +21 % en deux ans. À cela s’ajoutent des contraintes liées aux décisions nationales, comme l’explosion des besoins en protection de l’enfance, avec une hausse de 43 % en trois ans. « L’État nous impose des charges sans compensation. Cela devient un véritable casse-tête pour bâtir un budget équilibré », a souligné un élu.
« Préserver l’essentiel pour les Lot-et-Garonnais »
Face à ces défis, le Département s’est fixé une feuille de route rigoureuse pour 2025 : maintenir une épargne brute de 30M€, stabiliser l’endettement et disposer d’un fonds de roulement suffisant pour couvrir un mois de charges. Ces objectifs, bien que ambitieux, sont indispensables pour éviter des mesures drastiques.
« Nous devons protéger ce qui fait la force de notre collectivité : le pouvoir d’achat des habitants, nos politiques de solidarité et un service public de qualité, » a insisté Sophie Borderie. Une position ferme à un moment où d’autres Départements envisagent des coupes franches dans leurs prestations. Toutefois, le défi reste de taille. L’hypothèse d’une réduction de 60 millions d’euros, soit 12 % du budget annuel, plane comme une menace. « Nous nous préparons au pire, mais espérons pouvoir naviguer avec prudence dans cette zone de turbulences, » a confié un conseiller départemental, rappelant que les 44 millions liés aux non-compensations et à l’inflation sont déjà un fardeau difficilement surmontable.
En dépit des incertitudes et des contraintes, l’assemblée départementale s’accorde sur un point crucial : l’importance de maintenir le cap pour préserver les priorités essentielles des Lot-et-Garonnais. « C’est dans ces moments d’incertitude que la responsabilité politique prend tout son sens. Nous sommes prêts à relever ce défi avec courage et transparence », a conclu Sophie Borderie, en appelant également l’État à un dialogue constructif pour sortir de cette impasse budgétaire.
Pour le Département, 2025 s’annonce comme une année de vigilance et de résilience. Reste à savoir si le cadre national permettra de lever quelques incertitudes pour alléger la pression qui pèse sur les collectivités locales.
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