Démolition, vue panoramique, ascenseur… Une véritable cure de jouvence pour le deuxième site touristique le plus visité d’Agen, après la Cathédrale Saint-Caprais. C’est ce qui attend le Musée des Beaux-Arts d’Agen d’ici 2028. À la tête de ce chantier : Adelfo Scaranello, l’architecte lauréat du concours lancé par la Ville d’Agen, Philippe Maffre pour la scénographie et Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des Monuments historiques. Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai et dispose déjà « d’une solide expérience des enjeux auxquels nous serons confrontés ici ». En effet, l’architecte a déjà piloté la rénovation du musée Claudel à Nogent-sur-Seine et du Musée des Beaux-Arts de Besançon.
Une « vitrine » sur la rue Chaudordy
La démolition de l’aile Aunac a été décidée comme un choix audacieux pour corriger une erreur architecturale passée : l’implantation d’un bâtiment perpendiculaire aux façades Renaissance et XVIIIe, perçue comme un contresens. Le rez-de-chaussée du musée sera transformé en un espace multifonctionnel, avec des services tels que l’accueil, un auditorium, une boutique, une librairie et un bar, créant ainsi un lieu à la fois vivant et pratique. L’objectif est de maintenir un dialogue harmonieux entre les quatre hôtels particuliers du site, tout en tenant compte des différences de niveaux entre les bâtiments. L’idée est de préserver l’âme de ces lieux tout en intégrant des éléments modernes. « On n’a pas souvent l’occasion de réaliser des gestes architecturaux aussi marquants pendant un mandat, et en voilà un », a commenté Jean Dionis au sujet de la destruction de l’aile Aunac.
Ainsi, la démolition laissera place à un nouvel espace d’accueil qui constituera une véritable vitrine pour le musée, donnant sur la rue Chaudordy. « Nous avons choisi de concevoir une entrée transparente et moderne, permettant une circulation fluide dans le rez-de-chaussée du bâtiment. Le musée deviendra ainsi un véritable élément du tissu urbain », a ajouté Adelfo Scaranello. « L’art doit susciter l’étonnement, inviter à se promener et à découvrir, peut-être à travers des expositions temporaires, qui inciteront ensuite à monter dans les étages pour explorer le musée ».
Ces travaux sensibles se dérouleront en deux étapes : la démolition de l’aile Aunac d’ici la fin 2025, puis la phase de construction du musée proprement dite. « La première étape consistera à redécouvrir la façade de l’hôtel Vergès. Selon les éléments que nous y trouverons, nous proposerons la suite du projet », a expliqué le maire d’Agen, soulignant que la suite des travaux dépendra des découvertes faites sur la façade de l’aile Aunac.
Une vue panoramique à couper le souffle
Les travaux du musée incluront également l’aménagement d’une vue panoramique, offerte par la tour du musée. Une fois les travaux terminés, cette vue sera pleinement exploitée grâce à l’installation d’un ascenseur, prévue après la démolition de l’aile Aunac et la préservation (ou le déplacement, si nécessaire) des éléments remarquables de la façade de l’hôtel Vergès.
Au total, le projet s’étendra jusqu’en 2028 pour un budget estimé entre 15 et 17 millions d’euros, dont une partie sera financée par des subventions. « Ce chantier se déroulera sur quatre exercices budgétaires », a précisé Jean Dionis à Pierre Dupont, qui exprimait ses inquiétudes concernant la sécurité du financement. « Comme vous l’aurez compris, il s’étendra sur deux mandats municipaux », a ajouté le maire.
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