Lot-et-Garonne : les enjeux des élections à la Chambre d’agriculture

Jusqu'au 31 janvier, les agriculteurs du Lot-et-Garonne votent pour élire leurs représentants à la Chambre d’agriculture. Quatre listes s’affrontent pour définir les priorités agricoles départementales des six prochaines années, influençant l’économie locale, l’environnement et la consommation.

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C’est un scrutin qui a tendance à passer quelque peu sous les radars de prime abord, mais qui n’en est pas pour autant peu important. La Coordination Rurale (CR 47), qui dirige la Chambre d’agriculture depuis 24 ans, est en lice pour conserver sa place dominante. Le président sortant, Serge Bousquet-Cassagne, cède la tête de liste à Patrick Franken tout en restant impliqué, figurant en 10e position de la liste du syndicat. Face à eux, les Jeunes Agriculteurs (JA 47) et la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA 47) forment une coalition ambitieuse portée par Guillaume Pouliquen et Léo Dezen, et qui pourrait redistribuer les cartes. Deux autres listes jouent aussi des coudes pour ravir la Chambre : le Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux (Modef 47), représenté par Lionel Girardi, et la Confédération Paysanne, emmenée par Marion Debats et Emmanuel Aze, tous deux ancrés dans une vision agricole alternative. A cela s’ajoute la liste de l’Adra 47 (Association de défense des retraites agricoles de Lot-et-Garonne), présidée par Guy Soulage.

Au cœur des enjeux locaux

Institutions publiques placées sous la tutelle de l’État, les Chambres d’agriculture jouent un rôle clé dans l’accompagnement des exploitants agricoles. Depuis leur création en 1924, elles soutiennent les projets d’installation, facilitent les transmissions d’exploitations et influencent les choix de production. Leur mission s’étend également à la transition écologique, notamment à travers la régulation des pratiques liées aux pesticides et à la préservation des ressources naturelles.

Ces orientations locales, bien que discrètes, affectent directement les consommateurs. Elles déterminent la qualité et l’origine des produits qui se retrouvent dans nos assiettes, tout en influençant les choix environnementaux à l’échelle départementale. Les résultats de ce scrutin, attendus début février, révéleront quelle vision prévaudra dans le Lot-et-Garonne pour les années à venir. Une chose est certaine, ces choix agricoles auront des répercussions bien au-delà des champs.

Des visions syndicales divergentes

Les cinq listes en compétition proposent des visions bien distinctes pour l’avenir agricole.

  • La FNSEA et les JA défendent un modèle productiviste et compétitif à l’échelle internationale. Ils plaident pour une réduction des contraintes administratives et des normes environnementales, tout en dénonçant la hausse des taxes sur le gasoil agricole.
  • La Coordination Rurale, deuxième syndicat agricole au niveau national, adopte des positions souvent radicales. Elle milite pour une meilleure rémunération des agriculteurs français et s’oppose fermement aux réglementations écologiques jugées trop contraignantes.
  • La Confédération Paysanne, en opposition aux modèles intensifs, met en avant une agriculture à taille humaine, respectueuse de l’environnement et des ressources. Engagée dans la lutte contre les mégabassines, elle prône un usage raisonné de l’eau et une souveraineté alimentaire locale.
  • Le Modef, bien que moins influent, défend les exploitants familiaux et s’inscrit dans une démarche solidaire et écologique et défend notamment l’instauration d’un revenu minimum pour les agriculteurs.
  • Enfin, l’Adra 47 se spécialise dans la défense des retraites agricoles, milite pour des pensions dignes au moins égales au SMIC. Elle s’illustre par des actions concrètes et reste engagée contre les injustices subies par les anciens exploitants.

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