Budget du Lot-et-Garonne : gare à « l’accident cardio-budgétaire »

Dans un contexte inédit d'économies forcées, le débat d'orientations budgétaires du Département a donné lieu à des échanges vifs entre la majorité et l'opposition.

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Comme nous l’évoquions dans notre dernière édition avec la présidente du Département Sophie Borderie, le Lot-et-Garonne se voit imposer une coupe budgétaire de 52M€ en 2025, soit 10 % du budget initial. Le Département doit donc revoir ses priorités. Sa présidente, Sophie Borderie, insiste sur la nécessité d’un tel ajustement, évoquant une année placée sous le signe de la « résilience ». « Cette somme est loin d’être négligeable ! » a-t-elle rappelé devant l’assemblée. Une approche qui divise l’opposition, à commencer par Pierre Chollet (100 % Lot-et-Garonne), qui regrette le timing du débat : « Nous avions demandé une session extraordinaire bien plus tôt. Nous aurions dû anticiper plutôt que de subir. »

Divisés sur les choix budgétaires

Le Département prévoit d’investir entre 60 et 67M€, un niveau stable, mais certaines opérations, notamment en immobilier et infrastructures, sont repoussées à 2026. « Nous devons achever les projets engagés avant d’en lancer de nouveaux », a expliqué Christian Dezalos, chargé des finances. En revanche, le financement du RSA reste un sujet épineux. Si le contrôle des dossiers a permis d’économiser 1,7M€, Pierre Chollet appelle à renforcer le retour à l’emploi : « Avec un taux de sortie de 34 %, 21M€ pourraient être économisés. C’est un levier à ne pas négliger pour éviter les colères et les votes extrêmes. » Christian Delbrel (Dynamique Citoyenne) relativise cette approche : « Multiplier les contrôles ne comblera pas le déficit. » Il souligne aussi l’ampleur de l’effort demandé : « En 2017, nous devions économiser 20M€. Aujourd’hui, c’est plus du double, sans levier fiscal. Ce n’est plus l’effet ciseau, c’est le coup de massue. »

Investissements sous surveillance

Si Sophie Borderie défend le rôle moteur des investissements pour l’économie locale, rappelant qu’un million investi génère trois fois plus d’activité et de nombreux emplois, l’opposition met en garde contre l’endettement accru du Département. « À vouloir tout maintenir, on risque de se priver de marges de manœuvre à l’avenir », prévient Pierre Chollet. Sur les dépenses de fonctionnement, notamment la masse salariale, les tensions persistent. L’opposition demande une meilleure gestion des effectifs et une répartition plus efficace des ressources. Sophie Borderie insiste cependant sur la nécessité de préserver les services publics et la proximité avec les habitants : « Notre rôle est d’amortir les difficultés, pas de les aggraver. »

Enfin, la hausse de 50 centimes du prix des repas scolaires attise les critiques,. mais le vice-président Lacombe tranche : « Un repas coûte 9,24€ à la collectivité. Il faut faire des choix responsables pour assurer un équilibre. » Le budget sera soumis au vote le 21 mars, et les débats promettent d’être musclés.

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