
À l’heure actuelle, plus de 10% du gaz consommé dans le département est issu d’une méthanisation locale. Un pourcentage en forte croissance compte tenu du nombre de projets d’unité de production en cours de développement. L’un d’eux, baptisé « Terre d’Auvignons » et propulsé par le programme Cometh de Territoire d’Énergie, va bientôt sortir de terre sur la commune de Laplume. Et il présente une particularité dans sa méthode de raccordement. Les 9 km de conduite qui séparent ce méthaniseur de sa destination à Francescas utilisent la technique de « l’enrubannage ». Les tuyaux de gaz en polyéthylène sont enveloppés par une gaine en géotextile ultra-résistante. Son principal atout ? Éviter l’apport de sable traditionnellement réglementaire dans la tranchée. Une avancée non négligeable du point de vue environnemental. « L’impact est considérable. En plus d’une meilleure protection de la canalisation, l’enrubannage génère une importante économie sur les matériaux utilisés. Pour 1 km de réseaux posés, ce sont 330 tonnes de sable, et donc les camions qui le transportent, en moins. On évite au passage l’émission de 8 tonnes de CO2, soit peu ou prou le bilan carbone d’un Français sur un an », détaille Régis Levadoux, conseiller GRDF dédié aux collectivités territoriales en Lot-et-Garonne. Le chantier, ici assuré par Bouygues Énergies & Services (Equans), est plus simple et plus rapide, tout comme les futures interventions sur le réseau grâce à des fils traceurs permettant de localiser de manière très précise les conduites enfouies.
Une démarche encore plus vertueuse
Cette avancée supplémentaire en matière d’écoresponsabilité n’est pas pour déplaire aux agriculteurs portant le méthaniseur Terre d’Auvignons. Ces six exploitants, principalement céréaliers, ont investi la bagatelle de 9 M€ dans cet outil qui doit leur apporter des compléments de revenus mais pas seulement. Ils avaient également à cœur de rendre leur démarche encore plus vertueuse. « L’idée de départ, c’est de limiter les intrants chimiques dans nos sols. C’est une question de souveraineté. La méthanisation crée à la fois du biogaz et du digestat organique utilisable comme engrais », précise Martial Tolot, exploitant à Montagnac-sur-Auvignon. La politique agricole commune (PAC) leur impose des rotations. Entre deux cultures dites principales (blé, maïs, tournesol, soja, colza…), une culture intermédiaire permet de ne pas laisser les sols à nu. La récolte qui en résulte n’a pas vocation à être consommée. « Tant qu’à travailler, autant la valoriser », note Martial Tolot. Ainsi, chaque année, environ 350 hectares moissonnés fourniront de l’énergie pour 2500 logements (13 GW de puissance installée). Grâce à l’enrubannage, celle-ci sera encore plus verte que verte !
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