Le Match //
- Top — Au niveau de l’enjeu

Au vu des dernières sorties, il était logique de questionner la capacité du groupe agenais à se mobiliser dans de telles circonstances, en plein match couperet. Les doutes ont toutefois rapidement été balayés. Mont-de-Marsan n’a jamais véritablement existé dans la rencontre. Les hommes de Sébastien Calvet ont pris le large dès les dix premières minutes de jeu. À la pause déjà, le suspense semblait effacé. La deuxième période n’aura pas ravivé les craintes : les Agenais sont restés décisifs jusqu’au bout, avec six essais inscrits au total. Si le minimum syndical attendu restait la seule victoire, on notera aussi la manière affichée par l’ensemble du groupe.
- Flop — Des Montois déjà en vacances ?
Il va sans dire que l’affiche était attendue, mais tous les acteurs ont-ils réellement été au niveau d’un match décisif pour la descente en Nationale ? Dans le Cantal, les Aurillacois avaient besoin d’une victoire contre Montauban, couplée à une défaite agenaise à Armandie, pour leur ravir la précieuse 14e place du championnat. Si ces derniers ont plus que fait leur part du travail en écartant l’USM (36-10), ils n’ont sans doute pas apprécié le visage montré par leurs confrères du Stade Montois. Certains diront qu’Agen a parfaitement géré son match, étant largement supérieur à son opposant du soir dans tous les registres. D’autres mentionneront l’équipe grandement remaniée alignée par le staff montois. Il faut aussi dire que Mont-de-Marsan n’avait plus rien à jouer lors de cette dernière journée, sans barrage ni phase finale en ligne de mire. Les joueurs ont-ils abordé ce match à la légère ? Qu’importe : c’est le SUA qui en a profité, et ce n’est pas pour nous déplaire.
- Le Chiffre : 32, c’est l’écart de points entre les deux équipes au coup de sifflet final. Le SUA signe ainsi sa plus large victoire de la saison. Au bon moment…
- La Décla
« Ce n’est clairement pas une saison réussie, on ne va pas se mentir : c’est un échec. Mais ce soir, il y a du soulagement, parce qu’on a enfin mis les choses dans l’ordre. On a livré un match plein, ou presque, sans se disperser, sans faire de calculs. Pas besoin de grands discours, tout le monde savait ce qu’on jouait : notre maison. Si on avait dû passer par un barrage, honnêtement, je ne suis pas sûr qu’on l’aurait gagné. On a mis le SUA dans une situation très compliquée, et ce soir, on avait le devoir de le sortir de là. On l’a fait, ensemble. On a sauvé l’institution. Ce match, c’était une question de fierté, de responsabilité. Maintenant, il faut apprendre de cette saison, garder cette joie brute qu’on ressent ce soir, et repartir plus fort. »
William Demotte, seconde ligne du SUA, après la rencontre.
Le Bilan de la saison //

Le SU Agen peut enfin souffler. La saison 2024-2025, longue et douloureuse, s’est conclue sur une note de soulagement après une victoire décisive contre Mont-de-Marsan. Ce succès synonyme de maintien en Pro D2 met un terme à un exercice qui aura souvent ressemblé à un parcours du combattant. Une saison de transition annoncée, mais qui a vite viré à la lutte pour la survie.
Dès l’été, les bases de ce nouveau cycle ont vacillé. Arrivé tardivement après le Mondial U20, Sébastien Calvet a dû composer avec une équipe en pleine reconstruction, freinée par une masse salariale réduite et un effectif remanié en profondeur. Pas moins de 17 départs et un staff renouvelé ont retardé l’entrée en matière du projet. Le temps de lancer la machine, les premières occasions étaient déjà manquées, notamment cette défaite inaugurale à domicile contre le promu niçois, qui allait symboliser bien des maux. Rapidement, les ambitions de top 6 ont laissé place à l’urgence du maintien. Le Sporting s’est empêtré dans une série de performances en dents de scie, plombé par une incapacité chronique à enchaîner les victoires et à se montrer solide à l’extérieur. Les rares coups d’éclat n’ont pas suffi à masquer les lacunes structurelles et mentales. À domicile, l’ambiance s’est tendue, et les derbys perdus ont marqué les esprits.
La deuxième partie de saison n’a pas été plus clémente. En février, l’équipe s’effondre à Montauban sans réaction, tandis que le staff subit ses propres remous. Barry Maddocks est écarté, Sébastien Calvet endosse une double casquette délicate, et la pression continue de monter, amplifiée par des tensions internes perceptibles. Le club se retrouve au bord du gouffre, d’autant que les annonces de changements à venir, comme l’arrivée prochaine de Mauricio Reggiardo, contribuent à entretenir l’instabilité. Et pourtant, malgré cette accumulation de turbulences, le SU Agen a su, in extremis, trouver les ressources pour sauver sa peau. Cette dernière victoire contre Mont-de-Marsan n’efface en rien les errances passées, mais elle permet de poser une première pierre pour la suite. Le SUA a évité le pire, mais il ne pourra pas se contenter de cela. De la difficile nécessité de trouver de la régularité, encore et toujours…
- Le Tournant de la saison
Le SUA a certainement réalisé le plus gros de sa survie en une semaine, plus précisément du 28 mars au 4 avril. Les victimes furent Grenoble (29-23), puis Oyonnax (30-34), et ce, à chaque fois sur la sirène. Qu’en aurait-il été de la fin de saison des Lot-et-Garonnais s’ils n’avaient pas acquis ces deux victoires, et donc 8 points, dans les derniers instants ? Ne comptant qu’une courte avance de deux points sur Aurillac à l’issue des 30 journées, ces fameuses victoires n’auront clairement pas été de trop.
- Le Chiffre : 40 %
C’est le pourcentage de victoires du SUA à l’issue de cet exercice 2024-2025 (12 victoires, 18 défaites). Un chiffre décevant, mais plus que cohérent au vu des prestations affichées cette saison. Là où le bât blesse, ce sont les matchs à domicile, où les Agenais ont concédé 33 % de défaites (10 victoires, 5 défaites). Difficile d’assurer le maintien en Pro D2 quand on sait combien les matchs à la maison sont cruciaux. À l’extérieur, l’addition est évidemment plus salée, avec 86 % de revers (2 victoires, 13 défaites).
- Le Chiffre : 2e
La saison 2024-2025 reste, pour l’heure, la deuxième pire de l’histoire du club en Pro D2. Avec 59 points au terme de la saison, les Agenais n’ont engrangé que trois points de plus que lors de ce qui reste leur plus mauvais exercice dans l’antichambre de l’élite du rugby français : 2021-2022, avec 56 points. Paradoxalement, cette année-là, le SUA avait tout de même terminé à la 13e place, soit une de mieux qu’en 2025…
- Insolite : Quand Agen joue les hauts de tableau
Il y a bien des choses à redire sur cette saison agenaise, mais il est aussi intéressant d’observer les statistiques détaillées du championnat. Si l’on ne parle pas de défaites ou de mauvais bilans à domicile ou à l’extérieur, on peut trouver le SUA sur le podium des équipes ayant concédé le moins de pénalités durant la saison (336). Seul le Biarritz Olympique fait mieux avec 320 unités. Côté joueurs, les 13 essais inscrits par Iban Etcheverry lui ont permis de finir à la deuxième position des meilleurs franchisseurs du championnat (31), tandis que Valentin Gayraud s’est hissé sur la troisième marche du podium des meilleurs casseurs de plaquages (75).
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