
Ils sont arrivés à la faveur du petit matin, déployés à travers plusieurs points du Lot-et-Garonne. À la gare d’Agen comme sur l’autoroute A62, 31 gendarmes et policiers ont pris part à une opération de contrôle des flux migratoires. Conduite sous réquisition du procureur de la République et pilotée localement par Sophia Skrzypec, directrice de cabinet du préfet, l’opération visait à identifier les personnes en situation irrégulière et à perturber les réseaux d’exploitation. Des vérifications ont été menées dans les gares, mais aussi sur des axes routiers majeurs, notamment au niveau du Mas-d’Agenais, un point stratégique pour les trajets longue distance en bus. Au programme, contrôles minutieux de papiers et documents passés au crible.
Les bus sous étroite surveillance
« Aujourd’hui, les lignes de bus longue distance représentent un canal significatif de circulation pour les personnes en situation irrégulière », indiquait Sophia Skrzypec, présente sur l’un des sites d’intervention. Ce mardi, sur l’aire du Mas-d’Agenais, les forces de l’ordre veillaient les passages de bus, aujourd’hui primordiaux dans ce lutte pour le contrôle à l’immigration. Et ce n’est pas un hasard, car « lors d’une opération similaire en mars dernier, nous avions déjà constaté que les transports collectifs, comme les bus et les trains, sont largement utilisés par les personnes en situation irrégulière. » Ainsi, les forces de l’ordre ont été amenées à stoppé nombre de transports type FlixBus. Parmi les passagers, des personnes dont les nationalités sont issues d’Amérique centrale étaient interpellées en raison de visas arrivés à expiration. Elles figurent parmi les cinq étrangers en situation irrégulière repérés ce jour-là.
Cinq interpellations

Au total, les forces de l’ordre ont contrôlé 81 véhicules, dont six autocars, pour un total de 306 personnes examinées. Chaque document a été scanné à l’aide de terminaux mobiles et vérifié instantanément dans les bases de données de la police. À l’issue de ces contrôles, cinq ressortissants étrangers en situation irrégulière ont été placés en retenue administrative. Après étude de leur situation, le préfet de Lot-et-Garonne a décidé de cinq mesures d’éloignement, dont deux obligations de quitter le territoire français (OQTF). Les intéressés ont été assignés à résidence dans l’attente de leur départ qui est, pour rappel, imposé dans une limite de 30 jours.
Une stratégie dans la durée
L’opération s’inscrit dans une stratégie de lutte contre l’immigration irrégulière renforcée au niveau national. Dans le département, les chiffres témoignent de cette intensification : 261 OQTF ont été délivrées en 2024, et 120 nouvelles ont déjà été notifiées depuis le début de l’année 2025. « Au-delà de l’identification individuelle, l’objectif est aussi de désorganiser les réseaux qui exploitent la précarité de certains migrants », fait remarquer une source préfectorale. De leur côté, les forces de l’ordre confirment que cette opération n’est pas isolée, mais bien une étape dans un dispositif amené à se développer. Les prochaines interventions sont d’ores et déjà en préparation, dans une logique de présence renforcée sur les points de transit sensibles.
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