
Entre démission programmée de son président, tumulte politique et incertitudes du côté des pros, c’est peu de dire que l’association nageait dans le brouillard ces derniers temps malgré des comptes assainis. On commence cependant à y voir un peu plus clair même s’il reste quelques zones d’ombre. La désignation d’un nouveau boss notamment, qui n’est toujours pas entérinée. Karim Mobarak s’est présenté. Jean-François Fonteneau lui a finalement demandé de se retirer, au vu des polémiques avec les élus agenais, et milite désormais pour un retour de Thierry Aviano aux affaires… Une nébuleuse qui n’a pas empêché Karim Mobarak d’être le grand architecte des manœuvres internes pour donner un cap clair à l’association, main dans la main avec Thierry Aviano.
Quentin Béthune, manager des Espoirs
Quentin Béthune se présente comme le nouveau manager des Espoirs (probablement avec Nicolas Deltour et Julien Gracia comme entraîneurs). Son rôle sera étendu à toutes les catégories de jeunes pour préparer l’ensemble des premières lignes aux exigences du haut niveau. Un des aspects décisifs dans ce choix a été le parcours du quasi-trentenaire au sein du club. « Il était important pour nous de mettre à ce poste une figure du centre de formation », assume Karim Mobarak. Quentin Béthune a fait toutes ses armes à Agen avant de s’envoler pour le Stade Français en 2019 puis Bayonne en 2022. Il a même été le capitaine du Sporting malgré son jeune âge à l’époque. « J’avais eu l’occasion de le côtoyer pendant une saison avant son départ et j’avais noué une très bonne relation avec lui. Et puis j’ai vu le très gros travail qu’il a fourni avec les Espoirs à Bayonne, notamment le renforcement des cervicales pour prévenir les blessures », explique Karim Mobarak. Malgré des négociations avec l’Aviron, le jeune pilier retraité a choisi de revenir dans son club de cœur auquel il reste très attaché. Son contrat ne prévoit pas un rôle officiel avec l’équipe professionnelle mais « il n’en sera jamais très loin » du fait de la déclinaison du diptyque touche-mêlée des pros vers les jeunes afin d’éviter les difficultés d’adaptation.
Laurent Marchès à la tête du centre

En plus de Quentin Béthune, Laurent Marchès prend quant à lui la tête du centre de formation. « Il sera le garant double-projet sport et scolarité et de l’application du cahier des charges de la Fédération », indique le boss de l’association. Mais ce n’est pas tout. Laurent Marchès s’apprête à piloter l’une des plus grosses évolutions que le SUA a connu ces dernières années. Faire de la détection dans les clubs alentour n’est pas une nouveauté en soi. Ce qui l’est en revanche, c’est la manière dont cela va être mené. « On va passer d’un centre de formation de club à un centre de formation territorial », annonce Karim Mobarak. Désormais, un jeune qui montre un potentiel susceptible de l’amener vers l’élite ne sera pas déraciné. « Je veux rendre la double-licence systématique. On n’est pas là pour piller. L’objectif, c’est que chaque gamin ait du temps de jeu. Si ce n’est pas avec nous à Agen, ce sera dans son club d’origine. » Un changement de paradigme presque radical pour retisser un lien. « Cela me tient très à cœur et je pense que les clubs autour sont aussi en attente de ça. Je parle en connaissance de cause, je suis issu de Sainte-Livrade et je n’ai jamais oublié d’où je viens », confie Karim Mobarak. Ce dernier veut mettre fin au fonctionnement « en vase clos » pour ouvrir les jeunes sur « la vraie vie » tout en profitant des infrastructures de haute performance.
Stabilité et continuité
Il ne faut pas s’attendre à observer des effets immédiats, d’autant plus que les résultats collectifs seront moins une priorité que le développement individuel sur le terrain comme en dehors. Stabilité et continuité seront les maîtres-mots de l’asso, « quoi qu’il se passe en haut ». Quant aux tensions entre la municipalité agenaise, le président de la SASP Jean-François Fonteneau et sa personne, Karim Mobarak n’en a cure : « Ces considérations ne me concernent pas. Je veux me faire respecter par mes valeurs et mon travail. Je travaille jour et nuit pour que ce projet prenne forme. Je sais où je veux aller et les garçons qui ont signé partagent cette vision. On va tous dans la même direction. » Toutes les questions et dernières incertitudes trouveront désormais des réponses lors des prochaines réunions du comité de l’association, avec en ligne de mire l’assemblée élective du 8 juillet.
Laisser un commentaire