À Agen, la crainte des « bouilloires thermiques » se précise

Agen et le Lot-et-Garonne figurent désormais parmi les départements les plus exposés au risque de logements surchauffés en 2050.

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On les appelait hier des « passoires thermiques » pour dénoncer leur incapacité à retenir la chaleur en hiver. Désormais, un autre qualificatif s’impose : celui de « bouilloires thermiques ». Derrière cette expression imagée, une réalité préoccupante pour le Lot-et-Garonne, qui apparaît dans le top 10 des départements les plus vulnérables à la chaleur d’ici 2050.
Avec une température moyenne qui pourrait grimper de 2,7 degrés supplémentaires en France d’ici le milieu du siècle, selon Météo France, les logements mal préparés risquent de devenir de véritables fournaises. Dans le Lot-et-Garonne, près de trois logements sur quatre affichent déjà un confort d’été jugé « moyen » ou « insuffisant ». Une situation qui préfigure une précarité énergétique estivale, où se protéger de la chaleur devient aussi vital que se chauffer en hiver.

Comment prendre les devants ?

L’étude menée par Hello Watt, un organisme spécialisée dans la transition énergétique des logements, révèle un problème structurel : le parc immobilier français est très mal armé face aux étés de plus en plus chauds. D’après Hello Watt, « plus de 80 % des logements français risquent de devenir des bouilloires thermiques » d’ici 2050. « Un logement peut afficher un B au DPE et pourtant devenir invivable en été », alerte Pierre-François Morin, directeur de l’activité rénovation énergétique chez Hello Watt. « Cela crée une vraie incompréhension chez les particuliers, qui finissent par ne plus faire confiance à l’outil. Il est urgent de rendre le DPE plus lisible, plus fiable, et surtout plus cohérent avec les enjeux climatiques actuels. » Pour Hello Watt, la solution passe par une refonte du DPE, afin d’y intégrer pleinement le confort d’été et d’en faire un critère central dans les ventes et locations. « Le confort d’été ne doit plus être un critère secondaire dans la rénovation énergétique », insiste Pierre-François Morin.

Au-delà du constat, des solutions existent : isolation renforcée, occultation des vitrages, matériaux à fort déphasage ou pompes à chaleur réversibles. Mais ces mesures restent encore trop peu mises en œuvre, notamment dans les territoires ruraux comme le Lot-et-Garonne. Une alerte que la ville d’Agen entend, en s’appuyant sur un indicateur spécifique, l’Indice de Chaleur Humain (IDH), pour suivre l’évolution du confort thermique et orienter ses priorités. Les dernières constructions, elles, répondent déjà aux normes thermiques les plus récentes, avec l’espoir d’offrir un meilleur refuge contre la canicule à venir.

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