Agen : l’enseignement supérieur s’ancre durablement dans le territoire

Portée par un engagement politique fort, l’université d’Agen poursuit son développement lors de ce début d'exercice 2025/2026.

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Depuis 1988, le Département de Lot-et-Garonne soutient activement la structuration de l’enseignement supérieur sur son territoire, d’abord avec la Ville d’Agen, puis avec l’Agglomération. Aujourd’hui, les deux campus agenais, le site du Pin et celui de Michel Serres, accueillent plus de 1 200 étudiants dans des formations variées, du BUT au master, en passant par les licences professionnelles et les diplômes universitaires. Cet engagement s’est encore renforcé à la rentrée 2025 avec une nouvelle convention tripartite, en cours d’élaboration avec l’Université de Bordeaux et l’Agglomération d’Agen, qui ambitionne de structurer un véritable site universitaire à Agen. Les axes prioritaires sont clairs : « santé, agroalimentaire, économie verte, logistique, développement international, carrières juridiques, enseignement et formation. »

L’objectif est autant de répondre aux besoins du territoire que de favoriser l’égalité des chances, alors que près d’un étudiant sur deux inscrit à Agen vient du département. Comme le souligne Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental, en déplacement sur le campus la semaine passée, « investir dans l’enseignement supérieur, c’est investir dans l’avenir des jeunes et dans le dynamisme du territoire ».

Un campus en pleine transformation

Alors que l’université française traverse une période d’incertitudes, entre tensions budgétaires et réformes nationales, le site d’Agen avance, porté par l’enthousiasme de ses équipes et le soutien des collectivités locales. La directrice du campus du Pin le résume ainsi : « La transformation du campus se poursuit avec le chantier en cours du restaurant universitaire du Crous, qui deviendra un bâtiment biosourcé, plus confortable et plus adapté aux besoins des étudiants. Avant cela, la bibliothèque avait déjà été réaménagée, avec des espaces repensés et salués par les étudiants. Ces projets sont rendus possibles grâce au soutien constant des collectivités locales, qui accompagnent activement le développement du site.» Ce chantier, soutenu à hauteur de 200 000€ sur trois ans par le Département, s’inscrit dans une volonté plus large d’amélioration des conditions de vie étudiante.

Un autre projet prévoit de dévier la route qui sépare le campus du canal, afin de créer de nouveaux espaces verts et arborés. « J’aspire à offrir aux étudiants une offre de formations solides, dans un cadre privilégié, avec une équipe resserrée. Ce sont des atouts pour la réussite de nos étudiants », confie encore la directrice.

Maintenir l’Inspé, un enjeu stratégique

Parmi les points sensibles de la nouvelle convention figure le maintien de l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation), menacé par une réforme nationale de la formation des enseignants. Le Département et l’Agglomération se mobilisent pour éviter une fermeture qui priverait Agen d’un maillon essentiel dans la formation des professeurs. « Au-delà de la symbolique, il s’agit d’une opportunité directe d’emploi pour les jeunes lot-et-garonnais, dans un secteur où les besoins sont forts », arguait la présidente du Département… mais la bataille s’annonce difficile.

En consacrant 600 000 euros à l’université en 2025, le Département de Lot-et-Garonne se positionne parmi les premiers financeurs d’enseignement supérieur à l’échelle nationale. Ce choix, qui dépasse largement ses compétences obligatoires, repose sur une conviction forte : « l’université n’est pas un luxe réservé aux grandes métropoles, mais un levier concret pour renforcer l’attractivité du territoire, soutenir l’économie locale et permettre aux jeunes de réussir près de chez eux. » De quoi créer un milieu éducatif local pleinement ancré dans les réalités du Lot-et-Garonne ?

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