
Le collectif lancé il y a dix-huit mois franchit un nouveau cap : devenir une véritable liste électorale, « Vivement Agen ». Lancement de la campagne, nouveaux colistiers, visuel de liste, nom et signature, le collectif mené par l’avocat agenais Laurent Bruneau avance sereinement. Le nom de la liste, « Vivement Agen – Ensemble pour changer d’ère », a été dévoilé avec un logo stylisé autour d’un « V » qui symbolise à la fois la victoire et une validation de projet. « l’impatience de vivre dans l’Agen que nous allons porter » et « la nécessité d’être unis pour changer d’air, autant que d’ère », résumait l’effectif du groupe, réuni au café de la Bourse ce mercredi matin.
La gauche unie jusqu’au bout
Pas de doute à avoir, la liste se revendique clairement à gauche, dans un contexte où Jean Dionis, maire sortant et candidat à sa succession, dit vouloir rassembler de la droite à la gauche. « Ce n’est pas moderne, on a déjà vu ce que donne le ‘en même temps’. C’est Macron, et ça nous a menés droit dans le mur, » tranche le candidat de l’union de la gauche, qui voit dans cette stratégie une impasse politique. « La gauche, c’est nous, » martèle-t-il. Face aux critiques sur la présence de la France Insoumise dans la liste, il répond sans détour : « Cela fait un an et demi que ça fonctionne, pourquoi ça s’arrêterait ? Ce que nous construisons, c’est un projet pour les habitants, pas un casting national. » L’extrême droite est identifiée comme l’adversaire principal : « C’est sûr, le RN est notre premier adversaire. Mais nous ne construisons pas contre, nous construisons pour. » Quid de la candidature du maire sortant ? « Que ce soit lui ou un autre, ce sera une liste de droite. Nous, nous savons où nous allons. »
« Des travaux, mais pas de ville aménagée »

Le collectif « Vivement Agen » ne remet pas en cause toutes les transformations opérées lors des mandats précédents de Jean Dionis, mais il en critique la logique. Laurent Bruneau reconnaît « des travaux imposants, parfois pharaoniques », comme le parc Passeligne, le boulevard piéton ou le nouveau parc des expositions. Mais selon lui,« on a fait des travaux dans la ville, pas une ville. » Il dénonce une« absence de cohérence territoriale », un « mitage urbain » et une « déconnexion entre les quartiers et le cœur historique. » À l’appui, il cite l’exemple de la place Jasmin, rénovée, mais isolée, ou encore celui de la passerelle Gauja, qualifiée de « fiasco. » Le constat est sévère : « Il n’y a pas de lien entre la Garonne et Montanou, entre l’Ermitage et le centre-ville, entre Rodrigues et Barleté. » Pour l’équipe, créer du lien devient un impératif physique, urbain, social et symbolique.
Si le programme complet sera présenté durant l’automne, en même temps qu’un local dédié au groupe, les grandes orientations sont déjà dessinées. Le premier chapitre sera dédié à l’idée d’une ville qui « émancipe », où chacun peut « grandir et développer ses talents avec les autres ». L’accueil des familles, la jeunesse, l’éducation seront au cœur de ce volet.
Le second axe porte sur un « avenir durable », avec des mesures pour soutenir le commerce de proximité, lutter contre la désertification commerciale, faciliter la mobilité et repenser la place des friches. La liste défend aussi l’idée d’une ville « plus humaine, avec un accès garanti à la santé, plus de solidarité, et une attention particulière au pouvoir de vivre.«
Autre objectif affiché : l’accessibilité au centre-ville, notamment via des mesures de stationnement ou une possible gratuité des transports en commun. « Il faut que ce soit aussi simple de venir en centre-ville que d’aller ailleurs, » défend le chef de file. Un des points névralgiques identifiés est la place du Pin, « qui concentre des problèmes de circulation, d’habitat et de vivre-ensemble. »
Son point de vue sur la LGV //
Très importante dans le discours de son opposant Jean Dionis, la création d’une nouvelle gare LGV à Brax laisse un Laurent Bruneau plus dubitatif.« Qui financera la navette ? Quelle fréquence ? Si ce n’est pas pratique, les gens prendront leur voiture et éviteront le centre-ville. » Il déplore que les décisions aient été prises « ailleurs », et s’interroge sur la continuité des arrêts TGV à Agen. « Le projet est lancé, mais il ne faut pas que ce soit au détriment des habitants, » prévient-il.
Des nouveaux visages //
Après avoir présenté en juin ses dix premiers colistiers baptisés « éclaireurs », l’équipe a introduit dix nouveaux visages, issus de la société civile, du monde associatif, syndical et politique. Ils viennent enrichir une liste qui se veut représentative de la diversité agenaise et des engagements de terrain. On y retrouve des enseignants, des militants, des retraités du social, des professionnels du sport ou du droit, à l’image d’Eva Mella, juriste de formation, engagée dans le collectif de lutte et de réflexion contre les idées d’extrême droite, ou encore de Mathieu Weiman, militant syndical, et déjà présent lors de la campagne municipale de 2020. D’autres, comme Guilhem Mirande, responsable départemental du Parti Communiste, ou Cédrine Montségur, enseignante et représentante du PRG, renforcent l’assise politique de la liste.





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