Economie : Gozoki accélère en Lot-et-Garonne

Lors du dernier Petit-Déjeuner de l'Eco, le discret mais incontournable entrepreneur agenais Yann Maus, a levé le voile sur les projets qui propulsent Gozoki dans une nouvelle phase de croissance. Entre nouvelles usines, investissements massifs, le groupe nourrit de vastes ambitions.

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Il n’est pas du genre à occuper les estrades à longueur d’année. Alors quand Yann Maus accepte de prendre la parole, les chefs d’entreprise du département savent que l’occasion est rare. Lors du dernier « Petit-Déj’ de l’Eco », à Agen Agora, ils étaient nombreux à venir écouter celui qui, depuis trente ans, façonne une part importante du paysage agroalimentaire local. « Je n’ai jamais eu d’autre diplôme qu’un CAP cuisine, mais j’ai toujours avancé avec les mains dans le cambouis », glisse-t-il d’emblée. Entré à l’Agropole au début des années 1990, il y occupe aujourd’hui une place prépondérante, complétée par une présence massive au Technopole Agen-Garonne. Au fil des années, il a multiplié les aventures : Végécroc, Maison Briau, Ebaki, mais aussi des marques qui ont marqué leur époque, comme Taillefer .

Au cœur de cette galaxie, Gozoki, son groupe actuel, s’est construit sur un modèle singulier. « Chez nous, une recette naît toujours de la main d’un cuisinier, jamais d’un logiciel », insiste le dirigeant, qui revendique une approche artisanale appliquée à une industrie désormais tentaculaire. Le groupe rassemble aujourd’hui 19 sites de production, répartis majoritairement dans le Sud-Ouest mais désormais étendus à ce qu’il décrit comme « un vrai tour de France du goût ». Fermes maraîchères, élevages bovins, piscicultures : Gozoki intègre la chaîne de production du champ jusqu’à l’assiette. « C’est important pour nous : maîtriser ce qu’on fait, du début jusqu’au final. »

Un monopole en expansion

L’entreprise pèse aujourd’hui 1 300 emplois à l’échelle nationale. Et la croissance ne montre aucun signe de ralentissement. Le groupe annonce en effet des investissements massifs, « en millions », disséminés sur le territoire de l’agglomération. La récente mise en production de l’usine Miako, dédiée aux produits frais : pizzas et snacking premium, en est l’un des exemples les plus récents.

Autre chantier majeur : Végécroc, l’une des plus jeunes entreprises du groupe, verra sa capacité tripler grâce à un programme d’investissements de 27 millions d’euros. Objectif : atteindre les 37 000 tonnes de plats à base de légumes transformés d’ici quelques années. « On a créé Végécroc il y a sept ans. Aujourd’hui, il faut l’amener au niveau auquel elle peut prétendre », répète Yann Maus, qui dit vouloir franchir « un palier décisif » dans les cinq ans à venir. Le groupe vise d’ailleurs une progression rapide de son chiffre d’affaires, qu’il espère dépasser « largement » à moyen terme.

Le centre d’innovation de Gozoki, inauguré il y a un an sur le Technopole. ©Gozoki

Signe que la dynamique se transmet, la relève familiale fait désormais son entrée dans la structure. « C’est une fierté de voir la génération suivante s’emparer du projet », confie l’entrepreneur. Et pour suivre cette accélération, le laboratoire du Technopole, inauguré l’an dernier, se retrouve déjà trop petit : prévu pour 160 salariés, il en accueille aujourd’hui 180. Des pistes d’agrandissement sont déjà sur la table.

Innovi, l’autre moteur industriel du territoire //

En marge de l’intervention de Yann Maus, la matinée a aussi mis en lumière Innovi, la société d’Alexandra Frégonèse, qui s’apprête à lancer Süvy, un substitut de sucre présenté comme une réponse à la surconsommation actuelle. « Si on ne change pas nos habitudes, la facture sanitaire sera lourde », prévient la cheffe d’entreprise. Innovi confirme d’ailleurs son ancrage local : le rachat d’une usine de 20 000 m² dans le département est désormais acté pour produire ce sucre nouvelle génération. C’est à Paris, au Palais Brongniart, que l’initiative verra officiellement le jour le 4 décembre, donnant une vitrine nationale à ce projet né à Layrac.

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