Service public : comment le SDIS 47 prend soin de ses centres ruraux

Le Service départemental d'incendie et de secours poursuit son plan pluriannuel d'investissements pour rénover ses casernes, essentielles pour tous les habitants du Lot-et-Garonne.

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À Cancon comme à Castillonnès, l’année 2025 se termine avec quelques jolis cadeaux sous le sapin des sapeurs-pompiers. Les centres d’incendie et de secours (CIS) de ces deux communes s’offrent d’importants travaux qui offriront des conditions de vie et d’exercice bien meilleures à leurs occupants.

Du côté de la capitale de la noisette, le chantier comprend une part d’extension avec de nouveaux espaces créés : des vestiaires/sanitaires séparés pour les hommes et les femmes, une salle de sport, une salle polyvalente ainsi qu’une remise pour l’ambulance (VSAV) permettant de la décontaminer après une intervention. D’autre part, le réagencement interne permet d’avoir un lieu de stockage dédié aux tenues de feu, sachant que les particules qui s’y déposent en cas d’incendie sont très toxiques, et un endroit réservé pour l’école des jeunes sapeurs-pompiers (JSP). Le coût global s’élève à 632 000 euros. À travers ce cas particulier, c’est tout une politique publique qui se dessine.

Un modèle particulier

Un CIS comme celui de Cancon défend « en premier appel » plus d’une dizaine de villages. Les 21 pompiers volontaires mobilisés ici effectuent entre 250 et 300 interventions chaque année. Autant dire que les quelque 5600 habitants et leurs représentants élus sont heureux de pouvoir compter sur eux et sur leur réactivité lorsque la situation l’exige. Alors quand il est question de « réhabilitations lourdes », la force publique s’unit pour trouver les deniers nécessaires. « Le Lot-et-Garonne a un modèle particulier puisqu’il repose sur un modèle de financement tripartite, associant à part équivalente le SDIS 47, le Conseil départemental et les communes concernées en proportion de leur population », indique le lieutenant-colonel David Le Tutour.

Un plan pluriannuel programmatique

Fort logiquement, les 43 CIS du territoire ne peuvent pas tous s’offrir une cure de jouvence simultanément. C’est pourquoi un plan pluriannuel d’investissement (PPI) a été mis en place pour organiser les chantiers. Un premier PPI s’est échelonné sur la période 2009-2016 tandis que le second s’achèvera en 2027. « Depuis le début, nous avons procédé à près d’une trentaine d’opérations pour un total de 31,1 M€ », révèle le lieutenant-colonel Le Tutour. La fin de mandat signifiera–t-elle la fin du PPI ? La gouvernance du SDIS espère que non. « C’est un cycle perpétuel de modernisation de nos installations. Même celles qui ont été réhabilitées en 2009 devront être adaptées aux nouveaux standards de notre métier en constante évolution. »

Améliorer l’attractivité

L’enjeu est multiple. Car au-delà des normes d’usage et d’entretien des équipements, qui vont jusqu’aux méthodes de lavage des tenues, la question de l’attractivité demeure fondamentale. 85% des effectifs sont des sapeurs-pompiers volontaires, ce qui implique le plus souvent une vie professionnelle à côté. « Le recrutement n’est pas simple. Maintenir en activité est tout aussi difficile. Nous menons un gros travail auprès des entreprises et des collectivités employeuses pour essayer de dégager des disponibilités en journée, là où nous avons le plus de manque. Et dans le même temps, nous voulons faire en sorte que ces pompiers volontaires puissent se sentir le mieux possible dans un casernement agréable. Il n’y a jamais rien d’ostentatoire, cependant tous les éléments de confort jouent un grand rôle. Ils participent à l’amélioration de la vie de groupe, y compris dans les moments annexes, l’un des aspects les plus importants », affirme David Le Tutour. La prise en compte de la mixité pour accroître encore un peu plus la féminisation de la profession ou encore le développement des écoles de jeunes sapeurs-pompiers pour préparer la relève font partie de la politique départementale.

Un gros chantier pour le centre d’appels

Après Castillonnès et Cancon, d’autres chantiers vont animer le début d’année 2026, à Nérac ou Port-Sainte-Marie. Mais le plus colossal d’entre eux se jouera à Foulayronnes, au cœur du centre opérationnel du SDIS. Malgré une construction récente de moins de dix ans, le site s’avère bien trop étroit. « Le centre d’appel qui mutualise au même endroit le 15 et le 18 a été dimensionné pour une dizaine d’opérateurs. Ils sont presque deux fois plus aujourd’hui, entre la désertification médicale et la régulation téléphonique de plus en plus conséquente », révèle le lieutenant-colonel David Le Tutour. Près d’un million et demi d’euros vont être investis.

Le SDIS 47 en chiffres //

43 CIS (centres d’intervention et de secours)

226 pompiers professionnels – 1356 pompiers volontaires

31,1 M€ investis dans les travaux de réhabilitation depuis 2009

95 000 appels par an

23 000 interventions (en augmentation)

85% de l’activité concerne le secours à la personne

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