Financement de la LGV : Le premier ministre s’en mêle

Dans un entretien accordé à nos confrères du Petit Bleu, Jean Castex a menacé de supprimer la gare d’Agen du projet de LGV si le Conseil départemental maintenait sa décision de ne pas participer à son financement.

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Coup de théâtre dans le dossier de la LGV Bordeaux-Toulouse, et pas des moindres. Après les différentes passes d’armes entre Jean Dionis et Sophie Borderie, c’est au tour de Jean Castex de s’en mêler, dans une interview accordée à nos confrères du Petit Bleu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier ministre n’est pas tendre avec le Conseil départemental, qui maintient sa position de ne pas financer le projet, à l’inverse de l’Agglomération d’Agen qui a acté sa participation en fin d’année dernière. « Je suis très fâché, déclarait alors le locataire de Matignon. Ce refus de la part du Lot-et-Garonne de participer au financement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse va forcément avoir de lourdes conséquences. S’il n’y a pas de participation financière, eh bien il n’y aura pas de gare, donc pas d’arrêt de cette ligne à Agen ! » Une déclaration, sous la forme d’une menace non-dissimulée, qui n’a pas manqué de faire réagir du côté des responsables politiques locaux. Principale visée, Sophie Borderie estime qu’une « telle tentative d’intimidation n’est tout simplement pas acceptable en République. » Alors que Jean Castex mettait en avant les collectivités ayant acté leur participation au projet GPSO, l’élue a tenu à rappeler que « le département a déjà financé le tronçon Tours-Bordeaux à hauteur de 30 millions d’euros » à l’inverse d’autres collectivités « qui pourtant bénéficient aujourd’hui de cette infrastructure. » Après avoir insisté sur le fait que d’autres collectivités font le même choix que le Département, Sophie Borderie reste ferme : « Nous ne plierons pas sous les injonctions de Matignon, nous, territoires ruraux et fiers de l’être. »

Un référendum pour régler la question ?

Du côté de Jean Dionis, le ton est plus alarmiste. L’Agglomération d’Agen, dont il est le Président, a validé en décembre dernier une participation financière à hauteur de 18 millions d’euros (contre 120 millions demandés pour le Conseil départemental). Le maire d’Agen a dit recevoir « la déclaration du Premier ministre avec gravité et une inquiétude au plus haut point ». Il regrette ainsi « la position du Département qui espérait bénéficier des retombées économiques positives de l’infrastructure sans y participer financièrement. » Selon lui, les conseillers départementaux font « la même erreur stratégique faite en son temps par les élus villeneuvois refusant le passage du train sur leur territoire, le condamnant ainsi pour des décennies à un enclavement très pénalisant. » Le président de l’Agglo conclut en demandant une « conférence du territoire agenais rassemblant l’Etat et les trois collectivités territoriales appelées au paiement de la LGV : la Région, le Département et l’Agglomération d’Agen. Du côté de Sophie Borderie, cette interview n’a, selon elle, pas de caractère officiel et « n’appelle pas à ce stade de surréaction ». Elle dit attendre « officiellement par écrit » que le Premier ministre confirme ses propos pour « en appeler aux Lot-et-Garonnais, et faire entendre leur voix en organisant une consultation départementale afin de savoir si les habitants de notre département sont prêts à financer le projet GPSO. » Et si l’avenir, ou non, de la LGV dans le Lot-et-Garonne, résidait dans un référendum ?

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