Les chefs d’entreprise confiants pour l’avenir

Deux fois par an, la Banque de France et la Chambre de commerce et d’industrie mène des enquêtes auprès des patrons départementaux et régionaux pour appréhender la conjoncture économique.

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Sophie Phal et Thierry Lassagne, respectivement directeurs départementaux de la Banque de France et de la CCI ont croisé les résultats de leurs études quantitative et qualitative.

Avec le lancement de la campagne présidentielle, les sondages sont partout. Si l’on peut douter de la pertinence de certains, d’autres s’avèrent au contraire riches en enseignements. En particulier lorsque l’on s’éloigne de la politique-fiction pour aller sur le terrain très cartésien de l’économie. Bien loin des préoccupations élyséennes, les sections départementales de la Banque de France et de la Chambre de commerce et d’industrie ont livré les résultats de leur enquête semestrielle auprès des chefs d’entreprise. D’un côté une analyse quantitative au niveau régional, de l’autre une approche qualitative avec 200 patrons lot-et-garonnais représentant toutes les tailles d’établissement et différents secteurs d’activité.

Après le passage de la dévastatrice tornade Covid en 2020/2021 et dans un contexte toujours un peu perturbé, ce point d’étape à la mi-année revêt une importance cruciale. De ses conclusions peuvent se dessiner les contours d’une embellie durable ou au contraire un futur incertain. Et la tendance semble plutôt positive, voire mieux encore.

Des indicateurs au vert

Un chiffre résume à lui-seul cet état d’esprit : 87% du panel départemental confie avoir confiance en l’avenir. C’est mieux qu’en début d’année et même plus de 10 points supérieurs à la moyenne en Nouvelle-Aquitaine. Les projections en termes de chiffre d’affaires, de trésorerie ou encore d’effectifs sont très majoritairement orientées vers la stabilité ou l’amélioration. Les progrès sont particulièrement spectaculaires dans le domaine des services, très impacté par les mesures sanitaires. En l’espace de six mois, les indicateurs en berne sont presque tous repassés au vert. L’industrie et la construction se portent bien avec des carnets de commandes fournis !

Certains secteurs font preuve de davantage de prudence, à l’instar des commerçants. Peu d’entre eux ont investi durant le premier semestre et ils sont encore moins nombreux à y songer pour la seconde partie d’année. « Quand on n’investit pas, c’est qu’on n’a pas confiance. Mais on peut le comprendre, il s’agit d’un exercice de transition. Tout le monde cherche à savoir si les nouvelles tendances de consommation vont se maintenir, s’il va y avoir de nouvelles fermetures administratives… », explique Thierry Lassagne, directeur général de la CCI.

Une étude spécifique sur le secteur du tourisme, qui sera rendue publique dans les prochaines semaines, fait état d’une bonne fréquentation pendant la haute-saison pour les trois-quarts des sondés même si l’activité reste en-deçà des standards d’avant-crise. Des craintes pèsent en revanche sur des conséquences à retardement.

Peu de défaillances constatées

Toujours est-il que les « défaillances » d’entreprises restent rares à ce stade. Sur les huit premiers mois de l’année, 76 ont été enregistrées en Lot-et-Garonne (contre 83 en 2020 et 143 avant le début de la pandémie). « Rien ne laisse supposer qu’il y aura une vague de défaillances par la suite », confie Sophie Phal, directrice départementale de la Banque de France. Par ailleurs on estime entre 5 et 7% la proportion de bénéficiaires d’un PGE qui ne seraient pas en mesure de payer les échéances.

Tous ces éléments n’empêchent pas les chefs d’entreprise de se poser des questions. Parmi les préoccupations qui ressortent le plus, y compris dans les domaines en bonne forme, on retrouve les difficultés d’approvisionnement et le coût des matières premières ainsi que les problèmes de recrutement. Selon Pascale Phal, les deux premiers points semblent plutôt « conjoncturels », avec une normalisation prévue pour mi-2022 ou 2023. Pour ce qui est des emplois, beaucoup de choses dépendront des responsables politiques.

87%

des chefs d’entreprise lot-et-garonnais

sondés par la CCI se disent confiants pour l’avenir.

C’est mieux qu’en début d’année et près de 10 points

au-dessus de la moyenne en Nouvelle-Aquitaine.

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