Ségur de la santé : 72,3 millions d’euros pour les établissements lot-et-garonnais

Le plan national du Ségur de la santé se décline dans chaque région à travers les Agences régionales de santé. Le Lot-et-Garonne a hérité d’une enveloppe de plus de 72 millions d’euros pour penser l’offre de santé de demain, et procéder à des rénovations devenues parfois urgentes.

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Le directeur de l’hôpital d’Agen, Didier Lafage, a présenté les travaux en cours aux différents acteurs présents. Ils s’achèveront en 2026.

« Lors de la visite du Premier ministre, nous avions promu ce dossier, et il faut dire que nous avons été entendus. » Le préfet de Lot-et-Garonne, Jean-Noël Chavanne, avait réuni autour de lui plusieurs acteurs locaux au sein du centre hospitalier d’Agen, en vue d’une grande annonce… Parmi eux, Joris Jonon, directeur départemental de l’Agence régionale de Santé (ARS), Didier Lafage, directeur du centre hospitalier Agen-Nérac, et Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen et président du conseil de surveillance de l’établissement. Dans le cadre du plan régional d’aides Ségur, décliné par l’ARS en concertation avec les acteurs territoriaux, notre département s’est vu octroyer 72,3 millions d’euros d’aides en vue de moderniser le système de santé pour les 10 ans à venir. « Pour rappel, la démarche nationale du Ségur date de juillet 2020, résultat d’un engagement fort du gouvernement sur la transformation en profondeur du système de santé », rappelle Joris Jonon.

18 établissements soutenus dont 16 sanitaires et 2 médico-sociaux

Quatre priorités en découlent, la transformation métier, la revalorisation du personnel soignant, la définition d’une nouvelle politique d’investissement au service de la qualité des soins, et fédérer des acteurs de santé du territoire au service de la santé des usagers. Cette somme sera partagée entre 18 établissements sanitaires et médico-sociaux aux projets divers. Tous ont présenté un dossier structuré à l’instance, passé au crible lors d’une instruction. Trois enveloppes ont été définies pour répartir cet important budget, d’un côté les projets structurants, un financement Ségur pour les établissements n’ayant pas été retenus à ce titre, et enfin une section particulière définie dans le département, à propos de la rupture des inégalités sociales. L’enjeu, localement, consiste surtout à donner un coup de neuf aux hébergements en restructurant les bâtiments anciens, facilitant l’accès aux nouvelles technologies et en misant sur le développement durable. Tout ceci permettra, après coup, de proposer une offre de soins plus en adéquation avec son époque. « Les Lot-et-Garonnais sont très attachés à leur territoire et à leur hôpital public. L’écrin est indispensable et il faut que les ressources à l’intérieur continuent de se mettre en mouvement. Les usagers sont ravis de participer à ces réflexions pour penser une offre en accord avec les besoins », souligne Pierre Bonnet-Elissalde, représentant des usagers.

Saint-Esprit a entamé sa mue

Parmi les heureux lauréats du Ségur, l’hôpital d’Agen a bénéficié d’un chèque de 14 millions d’euros, auquel s’ajoute 7 millions d’euros d’aides régionales et 9,8 millions au titre de la restauration des marges. « Nous avions des demandes précises, qui avaient des origines différentes. Tout d’abord lié à un surcoût de l’hôpital accentué avec la crise covid, mais aussi avec la volonté de continuer la modernisation de l’établissement, longtemps passé à côté de plans nationaux comme ceux de 2002 et 2007 », appuie Jean Dionis. Il y avait en effet urgence pour cet hôpital référence du territoire, puisque cette refonte intervient 40 ans après sa construction… Une importante première étape a été franchie avec la construction du nouveau plateau technique et d’un nouveau service de réanimation. Une extension de deux bâtiments a été réalisée pour un investissement total de plus de 44 millions d’euros. Ce projet a permis de renforcer le pôle réanimation, désormais capable d’augmenter sa capacité de 12 à 15 lits en fonction des besoins, de renforcer l’activité d’hémodialyse avec une capacité de 29 postes, sans oublier le pôle mère-enfant en créant une proximité immédiate avec l’unité obstétrique et de néonatalogie (prise en charge des nouveau-nés en soins intensifs ou sous haute surveillance). Mais c’est aussi la possibilité d’accompagner davantage le développement de l’activité ambulatoire, avec des taux en progression constante, et d’assurer une meilleure qualité d’accueil en réorganisant progressivement l’ensemble des services, entre activités d’hospitalisation complète, hôpital de jour et consultations externes. « Maintenant, l’objectif est d’achever cette transformation absolument indispensable puisque nous portons une dynamique importante au niveau des activités, avec une progression annuelle cinq fois supérieure à la moyenne nationale », appuie le directeur Didier Lafage. Dès l’année prochaine, deux étages seront libérés dans le bâtiment principal pour entamer la phase de rénovation. Les travaux s’étaleront jusqu’en 2026. Il est prévu de transformer les chambres actuelles, majoritairement à deux lits et sans douche, par 75% de chambres individuelles avec sanitaires. Pour cela, une tour tertiaire de près de 1500 m2 est en train de prendre forme… La capacité d’accueil des urgences sera aussi revue à la hausse grâce à une extension prévue en 2023. Avec 40 000 passages annuels recensés, bien au dessus de la moyenne nationale estimée à 28 000 passages, l’adaptation est indispensable. Elle permettra aussi d’accueillir un service d’urgence pédiatrique, qui changera la donne dans la prise en charge des plus jeunes patients. »

Quelques-uns des projets accompagnés dans le cadre du Ségur de la santé //

L’Ehpad des Violettes a Nérac : 3M€ Pôle de santé du Villeneuvois : 15M€ CHIC Marmande – Tonneins : 4,5M€

Anticiper les besoins

« L’activité obstétrique a augmenté ces dernières années, nous avons donc besoin de plus de lits. Cette aile a été transférée dans une partie plus importante, afin de proposer 31 chambres. Toutes ne sont pas encore occupés mais l’objectif est d’anticiper les besoins à venir en pensant à demain ».

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