Le fonds de transformation des buralistes se poursuit un an de plus

Mise en place en 2018, cette aide a pour objectif d'accompagner les professionnels du secteur dans leur transformation, notamment pour faire face à la baisse des ventes sur le tabac. Il est possible d'en bénéficier jusqu'à la fin 2022.

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« Je n’ai qu’une chose à dire à mes confrères, dépêchez-vous ! », lance Richard Chevailler, gérant du Balto situé à la porte du Pin depuis six ans. Ce dernier fait partie des buralistes qui ont profité du fonds de transformation mis en place pour la profession depuis quatre ans. Il a même fait partie des premiers à bénéficier du dispositif en 2018. Avec l’augmentation des prix du tabac, et des ventes en baisse ces derniers temps (désormais 50 à 55% de l’activité totale), ajouté à une consommation de la presse en pleine mutation, les professionnels ont dû engager une réflexion sur leur modèle économique. A ce titre, la CCI France a signé une convention avec la fédération nationale des buralistes… qui vient d’être prolongée pour un an de plus. « Il est très intéressant pour les gérants puisque nous prenons en charge 30% du montant des travaux réalisés, avec un plafond maximum atteignant les 33 000€, explique le président de la chambre consulaire de Lot-et-Garonne, Frédéric Péchavy. Ce sont des commerces vitaux pour l’attractivité d’un centre-bourg, qui vont désormais chercher des services nouveaux pour se réinventer. » La CCI, au-delà de participer financièrement à la modernisation des enseignes, réalise un audit complet pour analyser les points forts et les points faibles des établissements, pour « réfléchir ensemble à un nouveau parcours client et de nouveaux services à ajouter, tout en prenant en compte la zone de chalandise avec la concurrence présente autour », appuie Marie-Claude Iachemet, responsable commerce à la CCI 47.

Augmentation de la fréquentation

Dans le département, on recense 158 buralistes. Parmi eux, 36 ont passé le cap et 13 ont déjà finalisé leur projet. « Ces résultats sont positifs, et s’inscrivent aussi dans cette volonté d’assurer une longévité à nos commerces, essentiels à la vie rurale », souligne Marie-Pierre Ferland, présidente de la Chambre syndicale des buralistes du 47, et gérante, avec son mari, d’un établissement à Colayrac-Saint-Cirq depuis 15 ans. Puisque les activités du tabac et de la presse ne suffisent plus à vivre, on y retrouve désormais une diversité de services, qui permettent de toucher une cible bien plus large. Service postal, vente de produits alimentaires et notamment locaux, vape pour répondre aux nouveaux modes de consommation, création de comptes Nickel (service de banque en ligne), ou encore distributeurs de billets, les établissements ayant étoffé leur offre constatent un flux en nette augmentation. « De notre côté, nous avons entamé cette transformation il y a un an, avec une meilleure mise en avant de nos services, un parcours client repensé, et l’ouverture d’une partie snacking avec la possibilité de consommer sur place. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, aujourd’hui, nous avons 100 clients de plus par jour, et nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 28% », dévoile Marie-Pierre Ferland. Il y a, dans tout cela, peut-être la crise sanitaire à prendre en compte. Compte tenu de la fermeture des frontières, beaucoup de fumeurs se sont donc reportés sur leurs commerces de proximité. « Il est clair que nos volumes de ventes ont explosé pendant le confinement », constate-t-elle. Effet Covid, effet travaux, ou les deux, le métier a en tout cas su rebondir pour entrer dans une nouvelle dynamique. Les retardataires souhaitant passer le cap ont jusqu’au 15 septembre pour déposer leurs dossiers…

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