Le douzième festival cinéma et justice interroge sur la violence d’État

Le festival cinéma et justice des Montreurs d’Images revient du 4 au 6 février. Au programme, trois projections et des intervenants pour répondre à la question : « La violence d’Etat est-elle légitime ? »

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Est-elle légitime ou toujours légitime ? Les équipes du cinéma indépendant Les Montreurs d’Images se sont dans un premier temps interrogés sur la bonne formulation à adopter pour définir la thématique de ce douzième festival cinéma et justice. Pour le retour de l’événement, marqué par une année d’absence en 2021, crise sanitaire oblige, c’est une question forte et surtout très actuelle qui a été choisie, autour de laquelle des projections et des interventions sont prévues sur trois jours.

« Nous avions depuis un moment l’envie de travailler dessus, notamment suite au mouvement des Gilets jaunes. Et il faut dire que l’actualité cinématographique est riche sur le sujet », appuie Thierry Salvalaio, président de l’établissement agenais. Preuve que les réalisateurs se sont emparés de cette problématique, on retrouvera au programme deux avant-premières sur les trois films à l’affiche.

Le vendredi, ce sera Les graines que l’on sème, une fiction aux allures de documentaire mettant en scène Chiara, accusée d’avoir tagué « Macron démission » sur un mur de son lycée, et qui n’est pas sortie vivante de sa garde à vue. Ses camarades, bouleversés, décident de prendre la parole. Un synopsis qui n’est pas sans rappeler la scène des lycéens interpellés et agenouillés devant la police à Mantes-la-Jolie en 2018…

Le réalisateur, Nathan Nicholovitch, sera en visioconférence en amont pour présenter son œuvre, écrite et filmée avec des lycéens. En suivant, un débat sera animé par Me Sarah Vasseur, avocate au barreau d’Agen.

Interroger et confronter les points vue

Le samedi, Un pays qui se tient sage de David Dufresne invitera les citoyens à approfondir, interroger et confronter leurs points de vue sur l’ordre social et la légitimité de l’usage de la violence par l’Etat, à travers des manifestations citoyennes de plus en plus violentes. La projection sera suivie d’un débat avec Me Claire Dujardin, avocate à Toulouse et présidente du Syndicat des avocats de France.

Enfin, le dimanche se tiendra la seconde avant-première pour Un peuple, un documentaire d’Emmanuel Gras, traitant du mouvement des Gilets jaunes à travers un groupe de Chartres qui se rassemble quotidiennement. Pour en discuter, le réalisateur sera d’ailleurs présent sur place. « On a constaté un changement dans le regard que les médias et la société pouvaient porter sur ce maintien de l’ordre. Si l’on s’interroge sur l’augmentation des violences policières, j’ai tendance à penser que l’on s’y intéresse davantage », constate Laurent Bruneau, avocat au barreau d’Agen.

Un intérêt grandissant qui expliquerait que l’on retrouve plus fréquemment le sujet sur le devant de la scène. En tout cas, si le choix des films a été on ne peut plus évident, trouver des intervenants souhaitant s’exprimer sur ces questions de violences n’a pas été simple, le sujet divisant quelque peu…

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