Fumélois : La Communauté des communes se résigne à augmenter les impôts

Alors que la fiscalité n’avait pas bougé depuis 2010, la Communauté de communes Fumel Vallée du Lot a acté une augmentation des impôts, sur fond de hausse des dépenses.

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« On n’augmente pas les impôts pour le plaisir », tient à assurer d’emblée Didier Caminade, le président de la Communauté de communes Fumel Vallée du Lot. Sa collectivité a en effet acté en conseil communautaire, la semaine dernière, une hausse des impôts sur le foncier bâti et non-bâti, la contribution sur le foncier des entreprises ainsi que la taxe des ordures ménagères. « Nous avons dû faire des choix forts en prenant cette mesure jamais très populaire, se justifie le maire du Cuzorn. On aurait pu rester en l’état et continuer à bricoler mais au fil du temps, nous n’aurions plus été en mesure d’assurer un service de qualité à nos administrés. » La collectivité est en effet confrontée à deux problèmes qui viennent augmenter ses dépenses alors qu’il manque 500 000 € dans les recettes espérées. « Nous avons d’un côté la hausse des dépenses incompressibles qu’il s’agisse des matières premières ou des agents de service public. Sur ce point, nous avons joué depuis trop longtemps mais maintenant nous sommes contraints et ne pouvons plus le faire, sous peine de voir la qualité de nos services se dégrader. Nous devons aussi renouveller le matériel de voirie, ce qui n’a pas été fait depuis des années et qui commençait à devenir dangereux pour nos agents. » Des postes de dépenses importants auxquels s’ajoutent des services structurellement déficitaires. « Le vrai souci pour une collectivité comme la nôtre, c’est qu’on nous demande de plus en plus de services et qu’ils ne nous rapportent rien, regrette Didier Caminade. C’est notamment le cas de la petite enfance où il faut augmenter les places en centre de loisirs ou encore de la culture et du patrimoine. On ne va pas pouvoir continuer comme ça. »

La gestion des déchets en question

Si la douloureuse va augmenter pour les administrés, la communauté de communes met également la main à la poche. « Nous sommes partis sur une solution intermédiaire car nous n’avons pas choisi les taux les plus élevés qui avaient été préconisés en commission des vice-présidents, détaille l’élu. On joue sur la fiscalité et l’emprunt, ce qui n’est pas satisfaisant. Nous avons aussi choisi de décaler des investissements. La mise en place de la redevance incitative, qui représente à elle seule 5 millions d’euros, est ainsi décalée à un an, pour 2024, afin de se faire une trésorerie un peu plus conséquente. Il y aura également la troisième salle de cinéma ou le déménagement de notre siège avec des travaux repoussés à 2025. Je tiens quand même à signaler que depuis 12 ans, nous avons réalisé 14 millions d’euros d’investissement dans des projets structurants. » Comme pour toutes les collectivités, la redevance incitative reste le gros morceau des mois à venir. Pour Fumel Vallée du Lot, les investissements qui y sont liés sont échelonnés sur deux ans, près d’1 million d’euros dès cette année et près de 2 millions d’euros pour l’année prochaine. « Le traitement des déchets reste un vrai problème dans le département car nous n’avons pas anticipé le problème, déplore Didier Caminade. La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) perturbe la fiscalité des collectivités car tout le monde charge de l’argent pour compenser cela. Sur la gestion des déchets en elle-même, nous devons vite parvenir à réduire de 50% nos déchets car le site d’enfouissement de Monflanquin a une durée de 10 ans mais au rythme où nous allons, il pourrait être fermé dans 7 ans. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. »

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