Le ministre de la Justice tire le bilan de sa politique de proximité

En déplacement ce jeudi 17 février au tribunal de proximité de Villeneuve-sur-Lot, Eric Dupond-Moretti a dressé un premier bilan de ce dispositif, mis en place il y a un an.

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C’est l’anniversaire de la justice de proximité qu’est venu célébrer Eric Dupond-Moretti. Le ministre de la Justice était en effet en déplacement ce jeudi 17 février au tribunal de proximité de Villeneuve-sur-Lot afin de dresser le bilan d’un dispositif lancé il y a un an. « Nous avons mis en place la volonté du Premier ministre et du Président de la République qui voulaient une justice plus rapide, plus humaine, plus proche et plus efficace, rappelle le garde des Sceaux. Nous avons embauché des juristes assistants et des renforts de greffe qui ont pu rapidement arriver en juridiction et faire un travail magnifique quand il aurait fallu 30 mois pour former des magistrats. » Surnommés les « sucres rapides » par l’exécutif, ils ont permis le retour des affaires pénales et civiles dans les communes qui ne sont pas dotées de tribunal de grande instance, à l’image de Villeneuve-sur-Lot. « Cette politique a permis que toutes les incivilités qui pourrissent la vie de nos compatriotes, soient traitées dans un court délai désormais, s’est réjoui le ministre. On prononce rapidement ce qui convient de l’être, cela peut concerner notamment les rodéos urbains ou encore les tags. » Cette politique de proximité a aussi l’avantage de ramener la justice au plus près des citoyens. « Je pense notamment aux victimes, poursuit Eric Dupond-Moretti. Les gens n’ont plus à faire 70 km pour obtenir justice. » Un dispositif qui est complété par le point justice, « un lieu où les citoyens les plus démunis sont accueillis pour les rassurer et les conseiller sur les orientations qui leurs sont possibles, en lien avec les associations d’aide aux victimes. Cette chaîne pénale est extrêmement utile. » En matière civile, alors que 1000 juristes assistants ont également été recrutés sur ce volet dans tout le pays, le garde des Sceaux évoquait à Villeneuve-sur-Lot des « résultats particulièrement éloquents », chiffres à l’appui : « Nous constatons 45% des stocks en moins des affaires familiales (divorce, filiation, garde d’enfants) et ce en quelques mois seulement, alors qu’il s’agit du quotidien de nos compatriotes. En social, nous avons la même baisse. Nous pouvons nous satisfaire de ce travail qui a été fait en commun avec la procureure et le procureur général. »

« Un abandon politique qu’on essaie de corriger »

Eric Dupond-Moretti l’assure, « nous n’avons pas perdu notre temps et nous avons œuvré pour l’intérêt général. » Il s’appuie sur le bilan de ses prédécesseurs pour l’affirmer. « Sur ce quinquennat, nous avons embauché 700 magistrats, plaide- t-il. Sous François Hollande, il n’y en avait eu que 27 et sous Nicolas Sarkozy, c’était même 142 de moins. Les chiffres sont parfois très évocateurs. Le dénuement dans lequel la justice s’est retrouvée en 2017 est un véritable abandon politique qui remonte à plus de 20 ans et qu’on essaie de corriger. » Alors que 850 greffiers et 3000 agents pénitenciers ont été recrutés, le garde des Sceaux concède qu’il reste du travail et notamment sur le recrutement de magistrats. « La profession estime qu’il faudrait recruter 1500 magistrats du siège, détaille-t-il. A la chancellerie, nous regardons cette proposition et il y aura les Etats généraux de la Justice pour l’étudier de manière approfondie. Je peux d’ores et déjà annoncer que la prochaine promotion de l’Ecole nationale de la magistrature sera la plus importante de l’histoire. » Eric Dupond-Moretti se dit toutefois « fier d’avoir mis en place cette justice pénale de proximité et nous avons ici, à Villeneuve-sur-Lot, le résultat par l’exemple, grâce à l’énergie des magistrats. »

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