Depuis les premiers coups de pelle donnés à l’été 2021, le futur échangeur autoroutier Agen-Ouest de l’A62 se dessine doucement mais sûrement tandis que son ouverture est toujours prévue pour la fin 2022. Une date forcément attendue tandis que l’on parle de ce projet depuis une quinzaine d’années déjà. « En moyenne, entre la première demande et la fin des travaux de l’échangeur, il s’écoule une dizaine d’années », explique Hervé Raboyeau, responsable de projet chez Vinci Autoroutes. Ce dernier, en tant que maître d’ouvrage, met le paquet depuis bientôt deux ans et la tenue des travaux préparatoires, pour tenir les délais de réalisation de cet ouvrage, dont la construction est en grande partie assurée par l’entreprise RazelBec, filiale travaux publics du groupe Fayat. Au total, 17,4 millions d’euros ont été investis pour cette réalisation, dont 6,5 millions pour l’Agglomération d’Agen et le Conseil départemental, le reste étant à la charge de Vinci Autoroutes. Un modèle de financement un peu nouveau pour le groupe, puisque ce projet est intégré dans le Plan d’investissement autoroutier signé début 2017 avec l’Etat, pour répondre à une forte demande des collectivités locales et améliorer la mobilité au quotidien des habitants.
Ici, l’échangeur Agen-Ouest vise à créer un accès supplémentaire à l’ouest de l’agglomération, installé sur le territoire des communes de Brax, Roquefort et Sainte-Colmbe-en-Bruilhois. Un secteur qui est aussi en plein développement, avec notamment le Technopole Agen Garonne tout proche, qui accueillera à terme de nombreuses entreprises. Entre terrassement, ouvrages d’art, assainissement, rétablissements de communication, chaussées et équipements de sécurité, c’est un ballet millimétré qui s’est mis en place dès le lancement. L’entreprise agenaise ES BTP Réseaux avait débuté avec le dévoiement du réseau d’adduction en eau potable sur près de 800 mètres, il y a presque deux ans… « Nous avons acquis environ 14 hectares de foncier, démoli quelques maisons qui se trouvaient sur le tracé, et réaliser un important travail de défrichement et déboisement », explique Hervé Raboyeau. Aujourd’hui, le tracé prend sérieusement forme et les premiers aménagements sont en place, à l’instar des voies prévues pour la gare de péage. « Quand les bordures sont posées, c’est signe que nous approchons de la fin ! », se réjouit Laurent Marol, directeur de travaux du groupement Razel-Bec.
Pensé pour accueillir la future LGV
Au total, entre 70 et 80 contrats gravitent autour de la réalisation de cet échangeur pour construire l’ensemble des infrastructures nécessaire au fonctionnement de cette future gare, composée de cinq voies couvertes d’un auvent, deux haltes parking, un nouveau pont passant au-dessus de l’autoroute, un carrefour giratoire et quatre bretelles autoroutières. « Nous serons sur un échangeur dit ‘en trompette’, c’est-à-dire que l’ensemble de la circulation sera ramené du même côté. D’où la nécessité de créer un pont traversant ». Et comme cela génère un trafic supplémentaire, les dispositifs existants doivent être renforcés. C’est le cas de la RD 292 actuellement fermée à la circulation, qui s’accompagne de la création d’un giratoire, dont la position surélevée interpelle… « Lors de l’enquête publique, on nous a demandé de prendre en compte le futur passage de la LGV, avec deux scénarios envisagés : un passage haut et un passage bas de la ligne ferroviaire. Le giratoire a donc été construit à 3,5 mètres plus haut que le sol », détaille Hervé Raboyeau.
D’ici quinze jours, les enrobés devraient démarrer, tandis que le pont de 40 mètres de long monte à une vitesse mirobolante. Il ne reste plus qu’à installer le tablier, une opération prévue la semaine prochaine. Le tout en ne fermant pas complètement la circulation autoroutière, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire pour les ouvriers… Et si on ne le soupçonne pas, une importante partie environnementale vient se greffer au projet d’aménagement avec des contraintes à prendre en compte. Si trois importants bassins vont être créés, associés à des dispositifs d’assainissement et de protection de la ressource en eau, d’autres aménagements sont prévus, comme des mares notamment pour créer un microcosme, tandis que les alentours seront aussi ensemencés. Une écologiste a d’ailleurs été intégrée à mi-temps pour vérifier l’ensemble des infrastructures au fil de leur construction. « Tout devrait être finalisé pour la rentrée, mais que les usagers ne soient pas surpris, il y a un temps de latence entre la fin des travaux et l’ouverture. C’est tout un jeu de procédures avec l’Etat qui va se mettre en place jusqu’à obtenir l’arrêté préfectoral qui permettra la mise en service à la fin de l’année »,tient à préciser Laurent Moral.
Crédit photo drone : Périvision / VINCI Autoroutes
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