L’Agenais surfe sur une belle dynamique

Les professionnels de l’immobilier sont toujours autant sollicités sur le territoire agenais, pour des projets d’achat divers. Le marché est toujours très attractif, malgré un durcissement des conditions, attirant davantage de personnes de la grande ville.

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Depuis la sortie des confinements, les agents immobiliers ont connu un regain d’activité fulgurant après une longue période de calme forcé. Un boom notamment perceptible dans les villes de taille moyenne, en raison d’une envie de plus en plus prégnante de quitter les grandes métropoles pour se retrouver dans des villes à taille humaine. Résultat, les biens sont partis à une vitesse folle, et rapidement, les prix ont augmenté, conséquence directe de la forte demande. Un discours identique pour l’ensemble des professionnels sur l’Agenais, qui ont dû rapidement s’adapter à un tout nouveau marché. « De beaux biens, sur des tranches de prix hautes, partent très vite. Que ce soit de belles maisons de campagne rénovées ou des villas récentes, le succès est toujours perceptible auprès des acheteurs », constate Laetitia Dalché, de l’agence Souillé Frères. Même son de cloche du côté de son confrère Patrick Gentillet pour Orpi Agen Immobilier : « Le marché reste très dynamique ! Le centre-ville est toujours très prisé, et ce malgré un déséquilibre entre l’offre et la demande, avec des biens qui se font tout de même plus rares. Dès que nous rentrons quelque chose au prix, en moins de quinze jours, c’est vendu. » Avec une clientèle de locaux, évidemment, mais aussi issue des grandes villes qui commence à se faire nombreuse. « Depuis notre ouverture il y a sept ans, nous sommes en croissance constante et 2021 a été une très bonne année. Au mois de mai, nous avons particulièrement ressenti l’engouement, avec des clients parisiens, lyonnais ou encore bordelais qui se sont davantage manifestés », se souvient Célia Etienne, co-fondatrice de La Clé. La rive gauche, déjà sur une pente ascendante l’an passé, continue d’attiser les convoitises avec de belles propriétés proposées à la vente, en témoigne le prix au mètre carré en nette hausse. « À Brax par exemple : sur un produit identique, quand nous étions à 800-1000€ deux ans plus tôt, nous sommes aujourd’hui proches des 3000€ du mètre carré », ajoute Laetitia Dalché.

Vers une baisse des taux à la rentrée

Pour autant, de nouveaux critères ont fait leur apparition, durcissant quelque peu les règles pour les futurs acquéreurs. Les taux d’intérêts ont augmenté, tandis que les prix des biens sont eux aussi toujours à la hausse, obligeant les agents immobiliers à être plus » stricts » dans leurs règles. « Nous avons aussi un devoir de conseil. Nous incitons grandement nos clients à aller voir les banques en priorité pour verrouiller cet aspect, et présentons une simulation de mois de trois mois auprès du vendeur. Cela permet à tout le monde de gagner du temps », explique la gérante de Souillé Frères. Un fonctionnement qui vient donc s’inverser dans le parcours de l’acquéreur. « Quelques années en arrière, nous recommandions à nos acheteurs d’aller démarcher des courtiers, chose qui n’était pas monnaie courante. Désormais, la plupart de ceux qui viennent nous voir ont déjà fait cette démarche », ajoute Célia Etienne L’achat se complique notamment pour les primo-accédants. « Il est clair que c’est une cible que l’on touche moins en ce moment du fait qu’ils ont plus de mal à obtenir un financement, on leur demande des dossiers encore plus propres et avec plus d’apport », affirme Alex Michelin de ConceptImmo. Pour autant, les professionnels sont confiants pour l’avenir. « Je reste plein d’espoir, convaincu que les taux vont se stabiliser », lance Patrick Gentillet. « Ils ont toujours cette tendance à augmenter avant l’été, c’est assez fréquent. Il faut peut-être y voir un lien de cause à effet, avec les évènements que nous connaissons, mais je pense que dès la rentrée ça bougera, il faut que l’économie continue de fonctionner », déclare Laetitia Dalché. Affaire à suivre… Interrogé par nos confrères de BFM Immo, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a assuré que selon lui, les taux de crédits immobiliers vont encore augmenter pour atteindre entre 2 et 3 % sur 20 ans, contre 1,50 % en moyenne à ce jour.

Un territoire toujours prisé

Sur les immeubles, ce durcissement côté banques se ressent puisque le marché semble moins tendu que l’an passé, avec des investisseurs très dynamiques à cette période. Mais ce n’est pas tout, puisqu’un autre phénomène est à prendre en compte : la pénurie des matériaux rallongeant de plusieurs mois les chantiers, accompagnée de la flambée des prix, de quoi compliquer les projets de rénovation. « Cela nous oblige aussi à présenter un projet chiffré aux clients, pour qu’ils aient toutes les cartes en mains, mais il est clair que le facteur travaux inquiète », regrette Patrick Gentillet. Beaucoup d’anciennes bâtisses nécessitent d’importants travaux, et la conjoncture actuelle n’est pas des plus favorables à engager des projets d’ampleur. Il en va de même pour les maisons à rénover, et les constructions, un peu plus boudées selon certains agents. « Depuis peu, les gens préfèrent payer un peu plus et avoir une maison récente, avec simplement la déco à refaire à leur goût. L’écart entre le neuf et l’ancien arrive à un niveau historique… », appuie Laetitia Dalché. Pour Célia Etienne de La Clé, c’est également la courte période de validité des devis qui pose problème : « Pour un même projet, une enveloppe prévue il y a six mois n’est plus la même demandée aujourd’hui. On sait que les délais de garantie des prix sont très courts donc cela joue forcément sur le marché de l’ancien. » Dans son portefeuille de biens, Alex Michelin constate lui toujours un attrait pour ce type de projet. « Certains produits au fort potentiel sont très prisés, malgré des délais rallongés sur la livraison. Encore récemment, nous avons vendu des studios et autres appartements qui ont été embellis. » Agen continue de tirer son épingle du jeu, grâce à une situation géographique stratégique. « Je suis convaincu que nous sommes au début de quelque chose ici, où les prix restent encore abordables face aux métropoles voisines », assure Patrick Gentillet. Avec des nouvelles infrastructures en cours de construction et bientôt livrées pour certaines, à l’instar de l’échangeur A62 qui sera opérationnel à la fin de l’année, la future LGV désormais actée qui passera par la préfecture de Lot-et-Garonne, ou encore la construction du barreau et du pont de Camélat prévu pour 2023 permettant de désenclaver le nord-est et le sud-est du département, l’attractivité ne devrait en effet pas baisser de si tôt.

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