Patrick Buisson : « Oui Pub, ce n’est pas la fin de la publicité »

Vice-président à l’Agglomération d’Agen, en charge de la transition écologique, Patrick Buisson estime qu’expérimenter le système « Oui Pub » était une évidence et qu’il ne remet pas en question l’existence de la publicité en elle-même.

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Quidam Hebdo : Pourquoi l’Agglomération d’Agen a-t-elle fait le choix d’expérimenter le système « Oui Pub » ?

Patrick Buisson : L’Agglomération est engagée depuis des années dans une politique environnementale, sur chacune de ses actions. C’était une évidence de se porter candidat dès maintenant à l’expérimentation « Oui Pub » qui découle de la Convention citoyenne pour le climat. Cela nous permet de travailler de manière très cadrée et définie par le ministère de la Transition écologique et l’ADEME (Agence de la transition écologique). On sait que ce n’est pas simple car on va demander à certains acteurs de changer leur manière de faire. C’est un changement mesuré et nécessaire.

Quidam Hebdo : Pensez-vous que le monde de la publicité arrive à la fin d’un modèle ?

P.B. : L’objectif, ce n’est pas la fin de la publicité non-adressée. Il faut simplement l’envoyer à ceux qui la veulent et ça soulève un point important : le coût réel d’un service. S’il y a une minorité de personnes qui mettent l’autocollant « Oui Pub » sur leur boite aux lettres, cela veut peut-être dire que la publicité non-adressée est coûteuse et polluante, pour rien, car peu de monde la lisait. A l’inverse, s’il y a une majorité d’autocollants, peut-être serons-nous obligés de revoir certaines choses. Je pense malgré tout qu’un transfert d’activités va devoir s’opérer progressivement. L’État sera présent pour aider les sociétés dans cette transition. Il y aura des pertes d’emploi, c’est évident, mais le secteur de la distribution peine déjà énormément à recruter sur des postes précaires, que les gens occupent principalement pour du complément de revenus.

Quidam Hebdo : Quelle est la suite de cette expérimentation ?

P.B. : Nous collectons un certain nombre de données qui sont transmises à l’ADEME qu’il s’agisse du nombre d’autocollants posés, de la quantité de publicités produite ou du suivi du tonnage de papier recyclé. L’impact environnemental aura également son importance afin de voir si les solutions de remplacement, notamment numériques, restent moins polluantes que le papier. Enfin, l’avis des usagers sera primordial afin de voir s’ils ont changé de méthode pour avoir accès à la publicité ou s’ils sont perdus. Il y a un véritable enjeu de l’égalité de traitement devant l’accès à l’information. Je tiens à réaffirmer que nous ne sommes pas là pour faire le procès de la publicité non-adressée.

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