L’aéroport d’Agen sort petit à petit de sa zone de turbulences

L'aéoroport Agen-La Garenne a récemment connu une période sensible où l'activité n'y était que très rare. L'arrivée d'Airplane sonne comme un renouveau, bien qu'il reste encore des dossiers à régler.

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Le directeur de l’aéroport Francis Viaud ne cache pas sa joie de revoir un peu de mouvement sur la base. Pour rappel, La Garenne sort d’une difficulté historique. La ligne régulière entre Agen et Paris avait tout d’abord été arrêtée en 2020 en raison d’une fréquentation en baisse et du fait de la concurrence du TGV. Le financement de cet axe aérien revenait trop cher à la communauté. « Par-dessus, s’ajoutent le covid et les liquidations successives des entreprises Airways et AMA (ndlr, Aéro maintenance Aquitaine) en 2021 et 2022. On était à un moment où il n’y avait plus rien à l’aéroport », se souvient-il. Finalement, l’école d’aviation PFT a rapidement repris les rênes en début d’année. « Pour ce qui est d’Airplane, on cherchait un groupe similaire à AMA, de façon à occuper ce bâtiment spécialisé qui possède une infrastructure particulière comme il en existe très peu en France », précise-t-il. A présent, le prochain dossier étudié portera sur le voyage d’affaires. « La ligne qui amenait jusqu’à Paris était essentiellement utilisée par des entreprises. Elle a l’avantage de permettre de faire un aller-retour en une journée et c’est très efficace. On aimerait bien développer ceci afin de combler le vide laissé par cet axe aérien perdu. »

L’administration met le frein

Le vice-président du Conseil d’Agglomération d’Agen Henri Tandonnet et le président de la CCI 47 (Chambre de commerce et d’industrie du Lot-et-Garonne), eux aussi, se disaient satisfaits à l’arrivée de cette nouvelle entreprise sur le site de La Garenne. « L’aéroport a connu une sacrée période de turbulences, mais depuis, nous sommes dans une phase euphorique avec l’école d’aviation qui tourne plus que jamais. Les résultats sont encourageants dans une conjoncture peu simple pour l’aviation », ajoute l’élu. Son homologue de la CCI lui précisera que « c’est un bon début pour refaire de la zone un pôle d’attractivité et remettre petit à petit Agen sur la carte. »

Cependant, la situation de l’aéroport agenais pose aussi quelques soucis à la société Airplane. « Il y a deux volets qu’il faut rapidement étudier. Celui de l’arrivée des avions porteurs de marchandises et donc sous douanes, et celui des arrivées d’avions comprenant des passagers qui entrent donc dans l’espace Schengen. Pour le moment, La Garenne ne permet pas d’accepter ces deux cas de figure et cela met en péril notre rayonnement international », regrette le directeur d’Airplane. Pour comprendre, Francis Viaud explique que « l’activité des marchandises, selon certaines conditions, doit être contrôlée par des douaniers. Cette question est en train d’être solutionnée, puisqu’il reste à Agen une petite section dédiée à ce type de choses. »

En revanche, la situation est plus délicate pour ce qui est du deuxième volet cité par Alain Gaudon. « Depuis Agen, on est limité à la zone Schengen. Pour entrer ou sortir de cet espace, il faut passer par un aéroport international avec des douaniers qui peuvent contrôler les passagers. On parle alors de contrôle à l’immigration. Actuellement, nous ne disposons pas de ce système et les élus y travaillent activement avec l’administration parisienne pour accélérer les démarches », rétorque le directeur de l’aéroport.

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