Saint-Antoine-de-Ficalba : la vie sans nationale 21

A l’écart de la route nationale 21 (RN21) depuis douze ans, la commune de Saint-Antoine-de-Ficalba a dû se réinventer pour s’adapter aux changements de mode de vie de ses habitants.

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Avant 2010, le bourg de Saint-Antoine-de-Ficalba était quotidiennement traversé du nord au sud par près de 7 000 véhicules empruntant la nationale 21 (RN21). Depuis plus de dix ans désormais, la principale route du département évite le cœur de la commune grâce à un contournement par son ouest. Un changement majeur pour le village dont la vie dépendait en partie de cette traversée. « La qualité de vie était très médiocre pour les riverains, rappelle Bernard Ajon, maire de la commune depuis 2014. Après la mise en place de la déviation, cela s’est progressivement amélioré. » Deux commerces faisaient alors vivre le village : une boulangerie et une épicerie. « Ils n’ont pas été impactés par le fait que le nationale ne passe plus devant leur porte. Les gens pouvaient se garer aisément et il n’y a pas eu de pertes de chiffre d’affaires. Ce sont d’autres raisons qui expliquent que le bourg s’est ensuite retrouvé sans commerçants. Le boulanger est parti à la retraite sans que son affaire ne soit reprise. De son côté, l’épicerie a dû fermer pour différentes raisons et notamment quelques problèmes de gestion. » Saint-Antoine-de-Ficalba semble aussi avoir fait les frais d’un changement de mode de vie. Idéalement située entre Agen et Villeneuvesur-Lot, la commune est le lieu idéal pour y poser ses valises, tout en continuant de travailler dans l’une de ces deux villes. « Il a fallu que le village se réinvente une vie », résume simplement le premier édile. Une vie loin du rythme effréné de la nationale 21. « Dès notre premier mandat, la question de refaire la traversée du bourg s’est tout de suite posée. Elle était accidentogène, les trottoirs étaient détériorés et l’esthétique générale était déplorable. Pour des raisons budgétaires, nous n’avons pas pu le faire dans l’immédiat mais nous avons commandé une étude de faisabilité pour la RD821 (ndlr, nouveau nom de la route traversant le bourg) et le centre-bourg historique. Ces travaux ont commencé en 2020 avec une sécurisation de la traversée grâce à des feux intelligents ou une végétalisation des abords de la route. Tout s’est achevé au printemps dernier et on constate que ça donne un regain de vitalité au village. »

Un futur bâtiment multiservices sur la nationale ?

Dans un second temps, c’est le centre-bourg, à l’écart de l’ancienne nationale 21, qui subira un important coup de frais. Certainement pour un troisième mandat si l’équipe de Bernard Ajon y parvient. Pour l’heure, la municipalité tente de conserver un minimum de services au sein de sa commune. « Après la fermeture de la boulangerie, c’est également la Poste qui a été supprimée. Nous avons alors décidé de reprendre l’agence postale. Nous faisons également dépôt de pain, sur commande de nos administrés. » Si la commune peut avant tout être caractérisée comme un village-dortoir, le maire rappelle tout de même que Saint-Antoine-de-Ficalba conserve une certaine dynamique. « La vie du village est centrée sur les écoles maternelle et primaire qui accueillent 72 élèves. Nous avons quatre classes et une cantine bio. Les associations sont aussi largement représentées, à l’image d’un comité des fêtes qui vient de se lancer. Je pense aussi au festival des musiques du monde. Nous possédons également une bibliothèque de toute beauté avec énormément de livres récents, dont les derniers prix de littérature. » Si un commerce atypique, Gas Station, a fait son entrée dans la vie de la commune, Bernard Ajon a toutefois un avis bien tranché sur la possibilité de voir d’autres portes s’ouvrir. « Dans l’état, une boulangerie ou une épicerie dans le bourg, ce ne serait pas économiquement viable. Il n’y aurait pas assez de clientèle. Nos regards sont désormais tournés vers le rond-point sud de la RN21. Avec les travaux sur la section Croix-Blanche – Monbalen, celui-ci sera refait. Nous souhaiterions créer un bâtiment multiservices qui aurait un accès direct au giratoire. Ce serait la seule solution pour avoir un flux important. » Un projet qui reste encore soumis à beaucoup de conditions. Il devra notamment être intégré dans une révision du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). La réglementation de l’Agglomération du Grand Villeneuvois interdit en effet l’implantation d’un commerce alimentaire en dehors d’un centre-bourg. Il faudrait aussi que ces importants travaux sur la RN21 puissent être réalisés…

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