Le bilan des Fêtes d’Agen ne fait pas danser les élus

La municipalité a profité de son dernier conseil pour tirer le bilan économique des dernières Fêtes d’Agen. Le caractère onéreux du festival a été reproché aux élus qui ont eu du mal à conserver la confiance d’une opposition remontée lundi soir.

0 Shares

Voilà un élément du dernier conseil municipal d’Agen qui était très attendu. Comme prévu, le sujet des Fêtes d’Agen n’a pas manqué de faire débattre les élus et l’opposition. Le nouvel événement musical et populaire s’est déroulé du 26 au 28 août dernier en cœur de ville et s’articulait autour d’un festival In sur la place Esquirol lors de deux soirées avec trois artistes à forte notoriété. L’objectif de fréquentation était alors de 8 000 festivaliers sur les deux jours. Aussi pour compléter, un festival Off en cœur de ville avec des scènes ouvertes et des spectacles gratuits était mis en place. Avec 6572 entrées lors du In, l’affluence n’a pas atteint les objectifs espérés. « Les recettes perçues ont été inférieures au prévisionnel en raison d’une vente de billetterie plus timide qu’envisagée (72% de l’objectif atteint) », a détaillé le maire d’Agen Jean Dionis.

Un déficit clair et chiffré

Pour comprendre l’échec, il faut s’intéresser au détail des chiffres. Côté revenus, la ville note : 174 191€ de billetterie, 110 820 € de partenariats ; 57 000€ de subventions et 17 665€ de droits de places, ce qui amène à une recette totale de 359 676€. Mais quand on regarde de plus près les dépenses, l’addition devient salée. Entre les 715 502€ de programmation et les différents coûts de production et organisation, la somme atteint le chiffre de 1 082 668€. Vous l’aurez compris, la Ville d’Agen a connu un déficit de près de 723 000€. « On avait prévu 560 000€ de déficit, donc on est finalement à plus, mais je trouve cela pas trop mal pour une première édition qui est toujours très coûteuse », a tenté de rassurer le maire d’Agen. Pour 2023, l’objectif de la mairie est de descendre le reste à charge de la Ville à moins de 500 000€ en sollicitant de nouvelles subventions auprès des acteurs économiques locaux. Ces prochaines Fêtes d’Agen, dont on connaîtra la programmation au mois de décembre, « conserveront leurs fondamentaux », précise le premier édile. En revanche, le festival Off connaîtra une refonte autour de bandas et un renforcement des arts de rues et des animations en ville. Enfin, les tarifs pour le grand public de 30 € à 45 €, en fonction du nombre de billets vendus avec 3 paliers (lancement, intermédiaire et derniers tarifs), devraient rester intacts.

Une formule peu viable ?

Le bilan terminé, les élus et conseillers se sont empressés de prendre la parole pour dessiner les contours de l’avenir de l’événement. Si ces derniers ont d’abord longuement argumenté sur la possibilité de créer un collectif pour concevoir les prochaines Fêtes et leur programmation, l’opposition, sous l’impulsion de Pierre Dupont, a tenu à remettre le sujet du déficit sur la table. « En 2019, le Pruneau Show avait un reste à charge de 228 000€ seulement. Aujourd’hui, on est sur un événement plus court, avec moins d’animations et plus cher pour les gens, comme pour la municipalité. De plus, vous souhaitez baisser vos dépenses en 2023, mais proposer plus d’animations, donc je ne comprends pas. » Avant de se perdre dans ses chiffres, Jean Dionis a quant à lui tenu à se justifier, précisant qu’ « il faut mesurer l’explosion des coûts du spectacle vivant. On m’a réclamé des artistes plus vendeurs, mais leurs prestations sont estimées à 500 000€. » Enfin, Clémence Brandolin-Robert a tenu à apaiser les tensions. « Il faut que l’on soit d’accord sur ce que l’on veut faire du festival. Un événement type Garorock, ou un support de toute une ville en fête ? Si on trouve une identité, on aura déjà de quoi améliorer chaque élément ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

17 − = 8