Agenais : Quatre maires pestent contre la fin du ramassage des déchets verts

Les maires des communes du Passage d’Agen, Boé, Bon-Encontre et Pont-du-Casse sont vent debout contre la fi n du ramassage en porte-à-porte des déchets verts, programmée au 1er janvier 2023.

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« L ’épineuse question de la gestion des déchets ». Tel était le titre de notre article consacré le 30 novembre dernier, au nouveau mode de ramassage des déchets, voté quelques jours plus tôt par le conseil de l’Agglomération d’Agen. Nous expliquions alors que Patrick Buisson, vice-président en charge de la transition écologique, avait présenté les mesures qui devaient être mises en place au 1er janvier 2023 avec désormais le plus dur à effectuer : l’expliquer aux administrés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la pilule semble difficile à avaler du côté du Passage d’Agen, Boé, Bon-Encontre et Pont-du-Casse. Les maires des communes concernées regrettent le manque de clarté auprès des administrés pour cette nouvelle gestion devant entrer en vigueur dans moins d’un mois.

« Aucune communication officielle n’a été faite, sauf par voie de presse, regrette Christian Delbrel, le maire cassipontain. Celui qui n’a pas lu les journaux ne sait pas qu’il n’y aura plus de ramassage des déchets au 1er janvier. » Le nœud du problème est bien là. De nombreux habitants de l’agglomération d’Agen vont se retrouver privés d’un service qui leur était sacrément utile. Nombreux sont en effet ceux qui disposent d’un petit jardinet et d’une haie. Autant dire qu’il est très pratique d’avoir un camion qui vient toutes les semaines ramasser la tonte du gazon et les feuilles mortes plutôt que d’avoir à les stocker dans un faible espace. « On stigmatise les populations urbaines, périurbaines et pavillonnaires », juge Christian Delbrel.

Pour des raisons écologiques, il a donc été décidé que ce véhicule ne circulerait plus. Ce que les élus frondeurs ne réfutent pas car ils reconnaissent qu’il y a des périodes de l’année où il tourne presque à vide. « Ce qu’on demande, ce n’est pas de dédire le vote du conseil d’Agglo, précise Francis Garcia, maire du Passage d’Agen. Nous souhaitons simplement faire étudier et chiffrer une proposition de 6 à 12 ramassages par an, contre 52 à l’heure actuelle. Mon conseil municipal a voté une motion en ce sens. »

Un service excédentaire

Pour rappel, l’Agglo a prévu des solutions alternatives pour remplacer ce camion et notamment la possibilité de prendre rendez-vous pour qu’un agent vienne broyer les déchets verts à domicile. « A l’échelle de notre territoire, c’est une disposition qui n’est pas tenable, juge le premier édile passageois. Notre collectivité s’étend sur 44 communes et compte près de 100 000 habitants, cela coûterait beaucoup trop cher. D’autant plus qu’il est prévu que ce soit les agents communaux et non de l’agglomération qui fassent ce travail. Nous le refusons catégoriquement car cela leur ferait perdre du temps sur leurs autres missions. »

Selon ces élus, il y a urgence à trouver une solution alternative. « Nous avons organisé des réunions publiques auxquelles n’ont pas participé les représentants de l’Agglo, déplore Laurence Lamy, l’élue bon-encontraise. Les remontées qu’on a eues sont très négatives. Ce que l’on peut en retirer, c’est que la dimension sociale va être fortement impactée. Des femmes isolées sans voiture ni remorque, donc en incapacité de se rendre en déchetterie sont extrêmement choquées d’apprendre la fin du ramassage en porte-à-porte. » Francis Garcia y voit même des effets pervers. « Quand les beaux jours arriveront, des dizaines de véhicules iront en déchetterie. Le bilan carbone est désastreux. Sans compter qu’en agissant ainsi, on incite les gens à ne plus avoir de haies et à les remplacer par des brise-vues en plastique. C’est à contre-courant de ce qu’il faut faire. »

Voilà pourquoi ces élus appellent donc leurs collègues à étudier leur proposition. « On tient tout de même à signaler qu’aujourd’hui, la collecte des déchets est très bien gérée par l’Agglo », ajoute Christian Delbrel qui rappelle aussi qu’il s’agit de l’un des rares services excédentaires. « Quand la motivation principale est budgétaire, cela reste très discutable », complète Francis Garcia. Cette question de la gestion des déchets est aussi épineuse que la coupe d’un rosier.

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