Villeneuvois : Zanimoland et la RN 21 à la recherche d’une compensation équitable

Le parc animalier de Monbalen va se voir amputer de 9000 m2 , soit 7% de sa superficie totale, par le futur tracé de la RN21. Si cette expropriation est inéluctable, l’enjeu réside dans une compensation financière juste, de manière à ce que Z’Animoland puisse continuer à se développer.

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La RN21 entre Villeneuve et Agen n’en finit plus de faire parler… Véritable arlésienne, elle connaît parfois des accélérations soudaines qui ne manquent pas de poser quelques soucis. Illustration ici avec Z’Animoland. Ce parc animalier situé sur la commune de Monbalen est concerné par le futur tracé de la Nationale. Près de 9000 m2 du site sont concernés et vont donc passer entre les mains de l’Etat pour le futur chantier. « Notre mécontentement vient principalement de la manière dont les événements se sont déroulés », expliquent Jérôme et Isabelle Maurette, fondateurs et gérants de Z’Animoland. Evidemment, ils déplorent devoir céder une partie de leurs terres. « Les premiers tracés qui nous ont été présentés ne passaient pas par chez nous. Aujourd’hui, on vient empiéter sur des enclos qui accueillent des animaux et du public alors que l’on va soigneusement contourner le Club 47 qui est en friche depuis très longtemps… C’est difficile à comprendre », avancent-ils. Malgré tout, ils ont fini par accepter l’inéluctable. « On est des entrepreneurs, on sait qu’on ne peut pas dire non à tout juste parce que cela va à l’encontre de notre intérêt. On n’a ainsi jamais fait obstruction dans ce dossier. Au contraire, on a toujours cherché des solutions à l’amiable avec la Dréal (ndlr, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) plutôt que d’entrer dans un rapport de force.»

30 000 euros en tout et pour tout

Les discussions sont devenues concrètes il y a environ quatre ans avec la venue d’un médiateur. Cependant, cette période fut plus marquée par des moments de flottement et des hésitations que par de réelles avancées. Jusqu’à ces dernières semaines… Lorsque l’offre de dédommagement est arrivée sur la table des époux Maurette, ces derniers sont tombés des nues. 30 000 euros, c’est tout ce qui leur est proposé pour la parcelle de terrain ainsi que les installations qui seront détruites. « C’est très insuffisant, peste Jérôme Maurette avant de rentrer dans le détail. On parle de 7% de la surface globale. Un parc animalier, c’est d’abord du foncier. C’est ce qui nous permet d’accueillir des animaux dans de bonnes conditions et d’en faire profiter les visiteurs. Il s’agit de surcroît d’une partie boisée très agréable et sans aucune nuisance. D’une certaine façon, c’est 7% de notre chiffre d’affaires que l’on s’apprête à perdre » Le premier problème est le relogement des bêtes, en l’occurrence des mouflons. Z’Animoland n’a pas de réserve foncière à disposition. « Cela fait dixsept ans que l’on est dans une démarche de croissance permanente. On n’a pas attendu la RN21 pour solliciter les propriétaires voisins. À ce jour, ils ne sont pas vendeurs, donc on ne peut pas s’étendre. »

« Ce n’est pas possible »

La valorisation du mètre carré fait également grincer. « On est dans un cas de figure un peu inédit. L’Etat a considéré ces terres comme agricoles et en propose 80 centimes/m2. Sauf que l’on a obtenu la classification zone de loisirs en 2019. Cela nous autorise à mener tous les projets que l’on souhaite en lien avec notre activité, comme la création de lodges par exemple. Grimper à 5 ou 6 euros ne semble pas exagéré. Et on aurait, de fait, de meilleurs arguments financiers pour acquérir les surfaces qui nous manquent », analyse Jérôme Maurette. Concernant l’estimation des installations prochainement détruites, les intéressés ne comprennent tout simplement pas la base de calcul : « On a fait venir des artisans. Pour refaire une passerelle comme celle-ci, il faudrait au bas mot 120 000 euros… Et on ne parle même pas des 360 mètres linéaires de clôture qu’il faut solidement enterrer ou encore de l’abri. 30 000 euros pour le tout, ce n’est franchement pas possible. Le préjudice est flagrant ! On ne se bat pas pour nos finances personnelles. On ne s’est jamais enrichis avec Z’Animoland puisqu’on réinvestit chaque euro gagné depuis toujours. C’est pour nos animaux avant tout que l’on fait ça. »

Vers une résolution à l’amiable

Devant le refus de l’offre initiale soumise par les Domaines, une audience devant le juge de l’expropriation au tribunal de grande instance d’Agen était programmée ce mardi 23 mai. Celle-ci a finalement été repoussée. « Il semble y avoir désormais une volonté de trouver un nouvel accord amiable plutôt que de passer devant la justice, glisse Jérome Maurette. Cela permettrait à la Dreal de régler cette histoire rapidement pour pouvoir attaquer les travaux comme prévu en septembre. » Affaire à suivre…

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