Lutte contre les incendies : cette révolution planétaire qui nous vient du 47

Ce jeudi était présentée à l’Agropole la solution Extinctfire par la société Biocortinafires. Un mélange révolutionnaire né il y a 30 ans dans l’esprit de Marc Lanciaux, qui va révolutionner la lutte contre les flammes.

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Une solution efficace, durable et biodégradable contre les incendies. C’est ce qu’a aujourd’hui présenté la société Biocortinafires à l’Agropole d’Agen. Née il y a une trentaine d’années dans l’esprit de Marc Lanciaux, il aura fallu du temps pour qu’elle soit finalement présentée au grand public. « J’étais boulanger et un jour, j’ai été interpellé par la béchamel qui ne brulait pas dans les fours », raconte celui qui prédit un changement radical dans la lutte contre le feu grâce à son produit. Un produit dont la préparation est basée sur de l’amidon. Le produit serait révolutionnaire, permettant de préserver intégralement habitations, véhicules mais aussi végétaux et personnes grâce à un mélange simple, biodégradable, qui augmenterait de 20 fois la capacité extinctrice de l’eau. La substance s’utiliserait par simple pulvérisation après dilution dans de l’eau. Un outil dont les tests ont été réalisés ce jeudi devant la presse, le SDIS 47 et de nombreux professionnels. 
« Ma première idée en 2006 se nommait le gel feu, mais je me suis retrouvé face à des géants du chimique », explique-t-il. Dans un reportage archive d’M6 diffusé pour l’occasion et rapportant la présentation du gel feu, on ne peut déjà être que surpris par l’efficacité de cette première version du produit, malgré le combat type David contre Goliath qui s’annonçait déjà perdu d’avance face au « lobby de la chimie ». Une idée en poussant une autre, c’est celle des puits carbone qui va tout relancer pour mener à Extinctfire. Une solution en laquelle croit également avec force Henri Anicet, figure de l’industrie lot-et-garonnaise et associé au projet. « Mon capitaine, le bateau coule et il faut réagir devant les conséquences laissées par les incendies », explique Henri Anicet. 

Une capacité extinctrice remarquable 

« C’est un produit simple de fabrication et d’utilisation », présente l’équipe du projet. « Aujourd’hui, on ne peut plus lutter de front face aux feux, notamment avec les phénomènes extrêmement dangereux des flashovers (Phénomène d’embrasement instantané se produisant lors d’un incendie, NDLR). Avec le produit, on peut créer une barrière face à l’arrivée du feu », expose Marc Lancieux. « On a créé l’eau solide », martèle Henri Anicet. « Aujourd’hui, quand on voit les A400 M d’Airbus appelé sur les feux, l’eau est larguée de tellement haut qu’arrivée au sol, on en a perdu énormément. Là, on serait sur 80% du produit qui arriverait au sol. » Entièrement biodégradable, il suffit d’un coup de jet d’eau pour le retirer de la surface où il a été appliqué. 

L’épreuve du feu 

Ainsi, devant des professionnels, des membres du SDIS 47 et la presse locale comme nationale,  la démonstration des propriétés de la substance a été faite, d’abord, sur des tests type laboratoire, avec deux convecteurs diffusant la chaleur sur une planche seulement arrosée, une autre avec un produit retardant utilisé encore aujourd’hui lors d’incendies et une avec le fameux produit. Le résultat est sans appel. La planche en bois arrosée d’eau une heure avant prend feu en 18 secondes, celle où Extinctfire a été appliqué la veille à 16h, elle, ne s’enflamme pas. Si le produit prend une couleur brune, la planche est intacte en dessous. Même chose sur une plaque en verre qui résiste sans mal à la fournaise une fois enduite d’extinctfire. 
Mais pour être sûres de convaincre leur public, les équipes de Biocortina Fires ont prévu des exercices grandeur nature. Juste à côté du chantier du pont de Camélat attendait sagement une Clio que les plus sceptiques voyaient déjà dévorée par les flammes malgré l’application du produit. Il n’en est rien et la température de l’habitacle monte tranquillement à seulement 33 degrés. C’est un petit cabanon, n’ayant pas eu la chance d’être aspergé du produit, qui sera dévoré par les flammes tandis que son jumeau, enduit lui d’extinctfire, ne bougera pas d’un iota. Les résultats sont bluffants. Un téléphone laissé dans la voiture pour filmer n’est même pas chaud à la sortie. Pour autant, les soldats du feu présents sont restés prudents quant à l’innovation pour un usage professionnel. « On fait le constat d’une efficacité pour limiter les incendies », reconnait Frederic Tournay, directeur des services d’incendie et de secours du lot et Garonne. « Mais il peut y avoir des difficultés de mise en œuvre avec le matériel des pompiers. Néanmoins, cela peut rendre autonomes les particuliers pour protéger leurs maisons et qui permettrait de mobiliser nos hommes ailleurs. »

Extinctfires, première marche vers la decarbonisation planétaire 

Avec Henri Anicet, Ancioco Flore et Sandro Calvani, éminent membre de l’ONU, Marc Lanciaux se lance dans le projet des puits carbone grâce au miscanthus, une plante aux nombreuses propriétés et pour laquelle les associés développent un procédé d’agglomération. Une plante qui permettrait, à terme si elle est mise en culture sur assez de surface (4% des terres de la planète), d’atteindre les objectifs carbone de 2035 en recaptant le gaz pour le renfouir dans la terre grâce à un procédé naturel. 
Mais les associés se sont rapidement rendu compte que le projet ne pouvait se concrétiser sans régler là questions des mega-feux et des incendies qui produisent à eux-seuls une énorme partie du CO2 relâché dans l’atmosphère. 
Ainsi est relancée l’idée du Gel feu 2.0, appelé désormais Extinctfire. « Il ne sert à rien de se lancer dans les puits si l’on ne règle pas le problème des émissions de CO2 dont déjà 15% ont été produits par les incendies de 2022 », commence Henri Anicet, un des associés des deux projets.  « Le moment était venu de relancer le projet, notamment quand j’ai vu les évènements qui se sont produits chez nous, au Canada ou en Californie… » explique Marc Lancieux. « Nous ne faisons pas une présentation pour le concours Lépine. Nous présentons une arme pour gagner deux guerres : celle de l’eau et du feu. » Un projet que les associés définissent comme « ambitieux, louable et nécéssaire ».

 

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