Nous en parlions dans nos colonnes il y a quelques mois, le 47 a besoin de médecins. « Aujourd’hui, nous sommes deuxièmes derrière la Creuse en ce qui concerne la désertification », regrettait Anne Messina, Ventadoux, médecin, vice-présidente en charge des personnes âgées, personnes handicapées et de la démographie médicale, lors d’une réception donnée pour les internes en médecine. Hasard de l’actualité, alors que ce vendredi sont en grève nombre de médecins, le Conseil Départemental dévoilait hier les détails de son « opération séduction » pour attirer l’installation des praticiens dans le département.
Le Département avait déjà mis en place plusieurs mesures en amont pour enrayer l’hémorragie : l’impulsion pour l’installation de la Coddem (Commission départementale de la démographie médicale), la création de Maisons de santé, le soutien à la création et à l’extension de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), le soutien à l’extension de centres de santé (CDS), à l’équipement « e-Santé » en exercice coordonné et à la formation des infirmiers en pratique avancée.
Ces dispositifs ont contribué à mailler le territoire de 24 MSP publiques (auxquelles il faut ajouter 2 projets en cours), 3 MSP privées et 7 CDS, et à atténuer la baisse du nombre de médecins qui avait déjoué les pronostics pour 2022 avec 221 médecins en activités contre 190 prévus. Mais pas suffisamment pour les besoins du département. « Ce qui a pu marcher pendant un moment ne fonctionne plus aujourd’hui », constatait Annie Messina Ventadoux.
Une formule tout inclus
Pour la création d’une formule tout inclus, le Lot-et-Garonne est allé s’inspirer de chez ses voisins pour créer « un pack installation » pour favoriser l’installation des professionnels de santé et de leurs familles. Sur le modèle d’une « conciergerie » , l’aide à l’installation portera à la fois sur le projet professionnel, avec : l’’identification et le dépassement des freins à l’installation, la prospective sur les territoires d’installation, la facilitation des démarches administratives, la mobilisation des aides financières existantes, le compagnonnage générationnel, l’aide à l’expression du type d’exercice souhaité (salariat, libéral, mixte), la mise en relation avec des structures d’exercice coordonné, notamment dans les zones où les besoins sont les plus importants. Mais la formule ne s’arrête pas là et aidera sur le plan personnel et familial, avec : l’aide à la recherche de logement, l’accompagnement à la recherche d’emploi du/de la conjoint(e), le lien pour la scolarisation et la garde des enfants mais aussi à la découverte du territoire, de son offre culturelle, sportive et de loisirs. « C’est important d’avoir à l’esprit cet aspect personnel car par exemple, si un conjoint ne trouve pas d’emploi dans le secteur, ça peut complètement freiner une installation», avait alors analysé la vice-présidente à la démographie médicale.
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