Manifestation des agriculteurs : « Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler ! » clame Serge Bousquet Cassagne

Un vent de colère s’est étendu dans le Lot-et Garonne. Depuis ce lundi 22 janvier, les agriculteurs de la région manifestent. Barrage, campement ou encore déversement de déchets, ces derniers réclament moins de restrictions environnementales et plus de revenus pour le secteur.

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« Foutez-nous la paix, laissez-nous travailler ! », c’est ce que demande Serge Bousquet Cassagne, président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Ils étaient près de 500 accompagnés de leurs tracteurs à manifester ce lundi 22 janvier autour de la ville d’Agen. Le mouvement s’est étendu sur l’autoroute A62 jusqu’à la matinée de ce mardi 23 janvier. À la tête de ces protestations, Serge Bousquet Cassagne se dit révolté, « Les gilets jaunes à côté, c’est de la rigolade ». « Il faut arrêter de nous dire à quelle heure il faut travailler, à quelle heure il faut semer, à quelle heure il faut récolter et quel jour il faut aller moissonner », ajoute-t-il.

Après avoir campé et fait barrage sur l’autoroute la nuit du lundi au mardi 23 janvier, le cortège de tracteurs s’est dirigé vers la préfecture du Lot-et-Garonne dans le centre-ville d’Agen. Du lisier ainsi que plusieurs autres déchets y ont été déversés en signe de protestation. Dans la continuité des actions menées, une délégation de la Coordination Rurale 47 s’est entretenu avec le préfet du Lot-et Garonne qui a « entendu et relayé auprès des autorités ministérielles les demandes de prises de mesures immédiates qui ont été formulées », selon un communiqué de la préfecture du Lot-et Garonne 

« Tout le monde arrive à vivre de son travail sur cette planète, sauf nous. »

« Aujourd’hui, ce n’est pas compliqué, ce qu’on demande, c’est du revenu, de la trésorerie, qu’on puisse vivre de notre travail. Je pense que tout le monde arrive à vivre de son travail sur cette planète, sauf nous », dénonce Karine Duc, coprésidente de la Coopération rurale 47 (CR47). La hausse des taxes, le Green Deal européen sans oublier l’inflation et la concurrence des importations ukrainiennes, tous ces paramètres impacteraient fortement le quotidien des agriculteurs. « Quand vous êtes finalement face à votre chéquier et que vous ne pouvez pas le faire parce que vous n’avez rien sur votre compte bancaire, c’est ça le problème. On est là sans fin, jusqu’à ce que Macron prenne des mesures d’urgence », demande la coprésidente de la CR47. « On veut moins de contraintes environnementales et plus de revenus pour les agriculteurs ».

Alexis Pascal, agriculteur à Bruges s’inquiète pour les générations à venir. « On manifeste pour l’avenir, il n’y aura bientôt plus d’agriculteurs. » s’inquiète-t-il. « On parle d’écologie, mais si on fait venir du maïs et du soja du Brésil, je ne sais pas où est l’écologie. Ici, on a des terres donc on peut vivre de notre métier à condition qu’on nous en donne la chance « . De son côté, une infirmière portant une pancarte dans chaque main se dit, elle aussi, concernée par ce mouvement : « Il y a beaucoup de combats à mener actuellement en France, la santé est un gros sujet, mais l’agriculture aussi. On voit bien qu’il y a des agriculteurs qui se suicident et ça, c’est inadmissible, ce sont eux qui nous nourrissent. »

Le Premier ministre, Gabriel Attal « souhaite s’engager » 

Face à la colère des agriculteurs, le Premier ministre Gabriel Attal s’est entretenu dans la soirée du lundi 22 janvier avec le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et son homologue des Jeunes Agriculteurs. « Le Premier ministre partage notre diagnostic » sur un « secteur qu’il connaît peu, mais sur lequel il a clairement dit qu’il souhaite s’engager », a déclaré Arnaud Rousseau à nos confrères de Franceinfo. « On ne se contentera pas de mesurettes », a également assuré le président de la FNSEA. « Les actions se poursuivent tant qu’on n’a pas de réponses du Premier ministre », a-t-il insisté.

Alors que la tension monte chez les agriculteurs, un accident mortel a eu lieu ce mardi 23 janvier impliquant une voiture sur le barrage des manifestants. À Pamiers, ce drame a coûté la vie d’une agricultrice, blessant son mari et sa fille. À l’origine de l’accident, les trois individus présents dans la voiture concernée ont été arrêtés. Une enquête a été ouverte. 

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