Plus de quatre ans après son titre mondial avec l’équipe de France U20, Alex Burin est venu taper à la porte de l’équipe première un peu à la surprise générale. Le pilier droit agenais suit le chemin tracé auparavant par Demba Bamba (Brive, 2018), puis Melvyn Jaminet (Perpignan, 2021) et dernièrement Thomas Laclayat (Oyonnax, 2023), dont les profils étaient surveillés et/ou sélectionnés en équipe de France alors qu’ils évoluaient en Pro D2. C’est d’ailleurs au bénéfice du dernier joueur cité qu’Alex Burin s’est frayé un chemin pour figurer sur la liste de Fabien Galthié. Au rayon des piliers droits, Thomas Laclayat était le troisième homme de main du sélectionneur, mais s’est blessé le week-end dernier avec le Racing 92, son club. Pour compenser cette absence, le staff des Bleus s’est orienté sur la seconde division française. Une Pro D2 aux allures d’antichambre de l’élite française sur laquelle le XV de France n’hésite plus à miser. Et si les performances du SUA n’étaient pas les plus plébiscités ces dernières années, celles d’Alex Burin ne sont visiblement pas passées sous les radars.
Le parcours du combattant
Arrivés sur les bords de Garonne en 2017, le pilier s’était rapidement fait remarquer chez les sélections de jeunes. Des performances qui l’avaient propulsé sur cinq feuilles de matchs des professionnels dès la saison 2018-2019, en Top 14, comme en Challenge Cup. C’est cette même année qu’il porte pour la première fois le maillot frappé du coq, sélectionné par Sébastien Piqueronnies avec les U20 pour prendre part au Six Nations, où la France termine seconde au classement, puis aux championnats du Monde, où, cette fois-ci, les Bleuets sortent vainqueurs (Alex Burin inscrit même un essai en finale contre l’Australie, 23-24).
Mais sévèrement blessé au dos en 2020, le jeune pilier voit son ascension freinée. C’est qu’une saison plus tard qu’il peut confirmer son implantation avec l’équipe première du SUA. Alors qu’Agen ne parvient pas à remporter un match en 2020-2021, Alex Burin trouve du temps de jeu (13 matchs). Quelques mois plus tard, alors descendu en Pro D2, le SUA se restructure autour de cadres et d’anciens, faisant redescendre Burin dans la hiérarchie, mais force est de constater qu’il a lentement mais sûrement repris du poids dans l’effectif agenais. S’il comptait 14 titularisations avec les « Bleu et Blanc » la saison passée, il est déjà à 12 lors de l’exercice actuel, n’étant qu’au mois de février. En début de saison d’ailleurs, le staff agenais confiait dans nos colonnes tous les espoirs qu’il avait en son jeune pilier : « Alex est un garçon qui compte maintenant dans le vestiaire. C’est un bosseur qui est à l’écoute et qui a aujourd’hui toutes les armes pour progresser à un poste où le vivier de talent est restreint. Son profil compte beaucoup pour nous ».
Déjà un cadre
A 24 ans désormais, le pilier d’1m90 pour 123 kg stabilise la mêlée agenaise sur son axe droit, tout en conservant ce profil moderne du pilier plus joueur que pousseur. Sous contrat avec Agen jusqu’en 2026, Alex Burin est une des références à son poste en Pro D2. Mercredi, Fabien Galthié dévoilera son équipe qui fera face à l’Italie ce dimanche (16h). S’il n’est pas retenu (sauf en cas de blessure) sur la feuille de match, Alex Burin rentrera aussitôt à Agen. Toutefois, ce dernier pourra compter sur cette expérience à Marcoussis pour goûter au niveau le plus exigeant du rugby moderne. De bon augure pour la suite de sa carrière et une juste récompense pour la formation agenaise qui ne faisait pas parler d’elle que pour les bonnes raisons récemment.
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