Élections législatives : une campagne éclair et incertaine s’ouvre en Lot-et-Garonne

À l'heure nous bouclons ces lignes, certaines candidatures n'étaient pas encore officialisées. Rendez- vous sur notre site internet pour suivre les dernières informations de la campagne législative en Lot-et- Garonne.

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Si la vie politique est souvent rythmée de péripéties, une dissolution de l’Assemblée nationale est tout
sauf un épisode anodin. Ce « séisme » provoqué par le Président de la République va ramener les
électeurs aux urnes bien plus tôt que prévu pour choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale. Le
premier tour des législatives est prévu le 30 juin, soit dans moins de trois semaines. Avec un temps de
préparation aussi court, le défi est de taille pour les candidats qui partiront à la conquête d’une
circonscription. En Lot-et-Garonne, les situations sont très disparates d’un groupe politique à un autre.
Petit tour d’horizon des forces en présence.

Rassemblement national : la voie royale

Au niveau national, la plupart des observateurs font du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella le grand favori de cette élection suite au score historique réalisé aux européennes dans la quasi totalité des territoires. C’est particulièrement vrai en Lot-et-Garonne où l’ancrage RN est déjà solide. Deux circonscriptions sur trois sont bleu marine depuis 2022 grâce à Annick Cousin et Hélène Laporte. Sébastien Delbosq avait quant à lui échoué de peu face au sortant macroniste Michel Lauzzana. C’est donc tout naturellement ces trois figures que l’on devrait retrouver sur la ligne de départ, avec une certitude d’environ 99%. « Les résultats aux européennes sont criants de vérité et nous confortent dans notre travail. Au-delà de la sanction envers Monsieur Macron, c’est un vote de confiance pour nos propositions en adéquation avec les attentes des Français. Parce que gouverner, c’est prévoir, nous sommes prêts pour cette mission d’ampleur qui est de redresser la France, avec une pleine conscience de l’enjeu et de l’honneur que cela représente. Même s’il reste quelques réglages à effectuer, c’est le même trio qui va probablement repartir en campagne. Il y a tout d’abord la prime aux sortants, Hélène et moi. Nous avons désormais l’expérience de l’Assemblée nationale. Quant à Sébastien, il mérite vraiment que l’on lui donne sa chance. Nous espérons faire le Grand Chelem cette fois-ci pour permettre au Rassemblement national d’avoir plus de députés afin de pouvoir changer l’ordre des choses », explique Annick Cousin, cheffe de file du RN dans le Département et élue de la 2e circonscription.

Majorité présidentielle : le grand flou

L’état de grâce de 2017 semble bien loin. Déjà en 2022, les ex-Marcheurs Olivier Damaisin et Alexandre Freschi subissaient les foudres des électeurs, échouant derrière le RN et la NUPES. Seul Michel Lauzzana, sur le secteur Agen-Nérac a su se maintenir. C’est donc sur lui que reposent les espoirs présidentiels en Lot-et-Garonne. « Je suis candidat, confirme-t-il. Et je vais me battre sur mes valeurs en premier lieu contre le Rassemblement national. Le combat sera difficile mais j’y vais avec la motivation de ne pas laisser un parti d’extrême droite prendre la majorité à l’Assemblée nationale. En 2022, la dynamique n’était pas si favorable non plus et cela ne m’a pas empêché de l’emporter, grâce au travail et à la proximité. » Quant aux deux autres circonscriptions, il est bien difficile de savoir qui sera investi ou même simplement adoubé. « Nous sommes un très jeune parti, rappelle Corinne Griffond, à la tête de Renaissance 47. Nous manquons d’ancrage local. C’est pourquoi il n’y a pas d’option évidente. Des discussions sont en cours et le national prendra des décisions très rapidement. »

Alliance de gauche : le temps des manœuvres

Au terme d’une longue journée (et nuit) de négociations, les principaux partis de gauche sont parvenus à un accord de principe, s’appuyant sur les fondements de la NUPES il y a deux ans. Reste maintenant à savoir comment les circonscriptions vont être réparties. Lors du précédent scrutin, Maryse Combres (EELV) s’était lancée sur l’Agenais, accompagnée par Christophe Courrègelongue (PS) dans le Marmandais et Xavier Czapla (LFI) dans le Villeneuvois. Pour diverses raisons, il est très peu probable de revoir les mêmes visages cette fois-ci pour représenter ce nouveau « Front populaire ». Sur la 3ème circonscription, Thomas Bouyssonie (élu d’opposition à la mairie de Villeneuve-sur-Lot et vice-président du Conseil départemental) s’est d’ores et déjà positionné. L’ancien candidat insoumis Xavier Czapla pourrait lui aussi prétendre à l’investiture. En Agenais, les options sont multiples. L’écologiste Paul Vo Van se dit notamment prêt à prendre ses responsabilités. Seul certitude, le leader de l’opposition à la mairie d’Agen, Pierre Dupont, n’en sera pas.

Les Républicains : le choix de l’indépendance

Alors que le patron du parti Les Républicains Eric Ciotti appelle à une alliance avec le RN, ses troupes semblent divisées sur la question. En Lot-et-Garonne, il n’y a absolument pas débat. Aucun rapprochement n’est ne serait-ce qu’envisagé, conformément à la ligne défendue par Laurent Wauquiez. D’alliance il n’y aura pas non plus avec la majorité présidentielle. C’est pourquoi des candidats seront bien présentés dans un maximum de circonscriptions. Dans le Villeneuvois, pas de suspense. Guillaume Lepers est sur les rangs (voir ci-contre). Sur Agen-Nérac, le nom qui revient avec insistance est celui de Louis de Cacqueray. Issu d’une famille très active dans le milieu politique (son frère Thibault travaillait notamment au cabinet du Premier ministre Jean Castex), ce jeune Lot-et-Garonnais est conseiller pour la Commission des Lois pour le groupe LR à l’Assemblée nationale. Son profil technique et sérieux séduirait les cadres du parti. Pour le secteur Marmandais, les choses se corsent, la personnes initialement pressentie n’étant pas en mesure de se libérer de ses obligations en si peu de temps. Le principal objectif pour LR 47 dans ce scrutin à haut risque est de préserver ses valeurs et son indépendance sans pour autant « faire de la figuration ».

Reconquête : quel rôle à jouer ?

Porté par un engouement médiatique spectaculaire lors de la présidentielle de 2022, Reconquête n’aura pas été une étoile filante. Son score aux européennes en témoigne. Malgré tout, le positionnement de cette formation reste indécis. D’un côté, Marion Maréchal souhaite se rallier au RN tandis qu’Eric Zemmour tempère. à l’échelon local, les représentants ne savent pas trop sur quel pied danser mais se tiennent prêts à toutes les éventualités, à l’image de Geoffroy Gary. Si ce dernier envisage la possibilité de partager les investitures avec ses confrères bleu marine avec qui il affirme avoir « de très bonnes relations », cela ne semble pas réciproque. De plus, le trio de candidats RN ne paraît pas disposé à céder un siège, qui plus est avec deux députés sortantes.

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