Guillaume Lepers candidat aux législatives : « Je dois prendre mes responsabilités dans la tempête »

Il était pressenti, il a confirmé sa candidature. Guillaume Lepers veut renverser la circonscription de Villeneuve-sur-Lot, déterminé à faire parler son expérience pour se positionner en alternative aux extrêmes.

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Procédons à un retour en juin 2022. A cette époque, les élections législatives rendent leur verdict au terme d’un second tour qui voyait apparaître sur la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne un duel entre la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), incarnée alors par Xaviez Czapla, et le RN (Rassemblement Nationale), représenté par Annick Cousin qui en sortira grande vainqueur. S’il avait hésité en ces temps à se lancer dans la course à la députation, le maire de Villeneuve-sur-Lot et président de l’Agglomération du Grand Villeneuvois Guillaume Lepers avoue aujourd’hui un regret : « Je m’en suis voulu de ne pas m’être engagé en 2022 pour proposer sur ma circonscription une alternative aux extrêmes, mais il était encore tôt pour moi et nous n’étions pas prêts. »

Animé d’une mission

Et avec les prochaines élections législatives anticipées, le scénario sur la circonscription de Villeneuve-sur-Lot aurait pu avoir un air de bis repetita. Pour l’heure, seuls sont candidats la député sortante et Jérôme Cahuzac. De quoi triturer l’esprit de Guillaume Lepers dès l’annonce de la dissolution de l’Asssemblée nationale dimanche soir. Ce n’est que mardi, au fil de longues réflexions et de conseils avisés de son entourage, qu’il se décide à se lancer dans la course-éclair qui emmènera les candidats jusqu’au scrutin. « Dans une des plus grosses crises politiques que j’ai connues et au vu du spectacle que l’on voit à l’Assemblée nationale ces dernières années, je pense qu’il faut que je prenne mes responsabilités dans la tempête », argue-t-il.

L’élu villeneuvois n’est d’ailleurs pas un total inexpérimenté de l’exercice de député. De 2012 à 2017, c’est dans le camp de Jean-Louis Costes qu’il opérait en tant que suppléant. Il veut ainsi s’inscrire dans la continuité de la droite qu’il soutient depuis les années RPR, puis UMP etc. Une droite qu’il assume avoir du mal à reconnaître ces derniers jours après le déboire provoqué par le président des Républicains Eric Ciotti. « Jamais je n’accepterai de franchir la barrière idéologique du RN, ce n’est pas ça la droite, la droite, ce sont de belles valeurs et un parti populaire » ,rappelle celui qui était un soutien d’Aurélien Pradié pour présider le parti politique, et non d’Eric Ciotti.

L’expérience qui prime

Ainsi, aux législatives, Guillaume Lepers sera « le candidat d’un projet, pas d’un parti, sans renier son origine politique ». Mais alors pourquoi lui plus qu’un autre ? Au maire fraîchement candidat de donner sa réponse : « Mon expérience de maire me permet d’affirmer que la colère des élus en territoire rural s’accroît. On est oubliés. Malheureusement, ce n’est pas en restant dans son fauteuil de maire que l’on pourra faire bouger les choses de manière importante sur le territoire. Je pense ici à la friche de l’ancien hôpital Saint-Cyr, la municipalité n’a pas assez de poids à elle seule pour faire avancer convenablement ce dossier. » Il poursuit : « Il faut quelqu’un qui aime le territoire et je pense l’avoir prouvé ces dernières années. J’ai été un militant, un maire, un président d’agglo et je sais aussi être un opposant. Je saurai rassembler sur des projets au-delà du territoire. » Un sacré CV en somme, lui qui estime que la crise actuelle des députés tient du fait que l’Assemblée nationale est « trop » composée de députés hors-sols et sans expérience de terrain.

Qui pour suppléer et succéder à la mairie ?

Il se propose alors comme « une alternative aux extrêmes et aux alliances douteuses ». Une position qui, semble-t-il convainc ses homologues de la majorité présidentielle, qui ont annoncé ne pas être certains de placer un candidat sur la 3ème circonscription, laissant le champ libre à celui qui est étiqueté LR dans les esprits. Quant à la question de la suppléante, c’est Emeline Rey, ostéopathe à Laroque-Timbaut et viticultrice à Dondas, qui accompagnera l’élu.

Tout de même conscient de la « mise en danger que provoque ce scrutin », le candidat tient à rassurer les Villeneuvois qui craindraient de le voir obligé de quitter son poste à la Ville en cas de succès. « Je sais que c’est un sacrifice mais localement, les projets sont déjà bien lancés sur Villeneuve. Et pour la suite, si je viens à être élu, je pourrai compter sur des gens de talent dans mon équipe pour assurer la continuité », estime-t-il.

Deux semaines rocambolesques s’amorcent pour Guillaume Lepers qui mènera une campagne de terrain, désireux, comme aux municipales il y a quatre ans, de renverser la tendance.

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