Lot-et-Garonne : la révolution Valoregen est enfin en marche

L’entreprise damazanaise a lancé son activité de recyclage de plastique souple en début d’année, apportant ainsi une vraie avancée au niveau national et même européen.

0 Shares

En 2020, Valoregen était arrivée sur le territoire avec une promesse : construire une usine innovante de recyclage des plastiques souples à Damazan en investissant plusieurs millions d’euros et en créant de nombreux emplois. Les instigateurs de ce projet fou, Thierry et Myriam Perez, n’avaient pas menti. Le rêve est passé du papier à la réalité. Bien implantée sur le site de l’Ecoparc ValOrizon, Valoregen a embauché la bagatelle de 53 personnes et a déjà livré ses premières tonnes de granulés de plastique recyclé. La concrétisation d’une aventure folle, qui n’en est encore qu’à ses débuts.

Des obstacles nombreux

« Le chemin jusqu’ici a été particulièrement difficile, confie Thierry Perez. Nous avons une technologie brévetée et ce n’est jamais facile d’être pionnier, surtout dans un secteur aussi complexe que le déchet. On essuie les plâtres. » Les obstacles rencontrés, au-delà du défi technique, ont été nombreux : crise covid, infl ation des matériaux, retards chez les fabricants de machines… Le recrutement éclair et massif n’a pas non plus été simple. Mais contrairement à d’autres industries, le problème n’a pas été de trouver des candidats. « Pour une vingtaine de postes en production, nous avons eu plus de 90 candidats. C’est l’avantage d’être dans une entreprise d’avenir, porteuse de sens et animée par des valeurs fortes. Le souci, c’est qu’il s’agit d’un métier nouveau, nécessitant des compétences qu’aucune école ne dispense. Il a fallu former et accompagner », détaille Tiphanie Sealelli, en qualité de responsable RH. Une fois les équipes prêtes au mois de novembre 2023, la météo et les fuites dans la toiture sont venues jouer les trouble-fête. « Cela peut paraître anodin mais les petits accrocs jetés sur les rails d’un train lancé à pleine vitesse peuvent avoir de lourdes conséquences, illustre le PDG. Dans notre cas, cela s’est matérialisé par des retards et donc des conséquences financières. »

Les premières tonnes livrées

Maintenant que l’orage est enfin passé, place au positif et notamment aux 600 premières tonnes produites et livrées. 600 de plus sont déjà conditionnées et prêtes à partir. L’approvisionnement en matière première commence à être bien structuré. « Nous avons une corne d’approvisionnement qui va de Montpellier à Nantes. Nous collectons des films plastiques, principalement de l’enrubannage de palettes, auprès de gestionnaires indépendants de déchets, d’intermédiaires ou des producteurs en direct comme les acteurs de la grande distribution qui organisent le tri de plus en plus efficacement », explique Frédérique Candiard, directrice relation clients & Supply Chain. Une montée en puissance progressive Valoregen s’appuie sur un procédé hybride, associant du recyclage mécanique pour produire des granulés et du recyclage dit « avancé » (ou chimique) pour créer de l’huile pyrolytique. Ces deux types de produits permettent ensuite de recréer de nouveaux emballages plastiques avec une qualité très proche de la matière entrante. Ainsi, au lieu d’exporter des montagnes de déchets vers l’Asie, pour enfouissement ou incinération, Valoregen ouvre la perspective d’un grand nombre de cycles de vie. « Pour le moment, nous sommes dans une phase de mise en route car nous ne pouvions pas tout lancer en même temps. Seule la ligne de production mécanique est en marche avec un poste de lavage à sec. Arriveront ensuite le lavage humide et enfin le recyclage avancé, le dernier étage de la fusée, pour mi-2025 », révèle Bernard Sonilhac, le directeur industriel fort d’une très longue expérience dans le secteur de l’automobile. Cette montée en puissance, à la fois qualitative et quantitative, pour atteindre la capacité nominale de 15 000 tonnes annuelles est une excellente nouvelle pour le client principal de Valoregen, le pétrochimiste américain DOW, qui s’est déjà engagé à acheter 75% de la production damazanaise. Cette révolution constitue aussi une véritable avancée dans un monde qui prend de plus en plus cette question environnementale au sérieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

43 + = 53