Lot-et-Garonne : avec 13 fermetures de classe en 2025, la colère prend de l’ampleur

Le Lot-et-Garonne enregistre la plus forte baisse relative de sa population scolaire dans l’académie. Une situation qui alimente les inquiétudes des syndicats sur les fermetures de classes et l’inclusion scolaire.

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La publication de la carte scolaire 2025 était attendue avec appréhension. Comme toujours, ce document fait l’objet de nombreuses réactions de la part des syndicats concernés. À la prochaine rentrée des classes, le département de Lot-et-Garonne poursuivra la tendance à la baisse de sa population scolaire dans le premier degré, avec une diminution de 538 élèves (-2,2 %). Il s’agit, en valeur relative, de la plus forte baisse enregistrée au sein de l’académie. Depuis 2018, le département a déjà perdu 1 965 élèves, et les projections estiment une nouvelle diminution de 1 503 élèves d’ici 2027.

Pour l’équilibre territorial

De son côté, l’académie affirme vouloir maintenir un équilibre entre les différents territoires et secteurs scolaires. Parmi les priorités : la préservation des écoles rurales, la création de classes de Toute Petite Section (TPS) dans les quartiers prioritaires, et le renforcement de l’inclusion des élèves en situation de handicap.

Toutefois, sur le terrain, le syndicat enseignant FSU-SNUipp 47 dresse un tout autre constat. « Malgré la volonté annoncée de préserver le milieu rural, quatre regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) perdent une classe », dénonce le syndicat. Ce dernier s’inquiète également des effets du dédoublement des classes en éducation prioritaire, notamment à l’école Jean Jaurès de Fumel. « Les classes dédoublées engendrent des variations de postes importantes, ce qui impacte directement les équipes pédagogiques et leurs projets », alerte le syndicat.

Une inclusion scolaire sous pression

L’une des grandes annonces de la carte scolaire 2025 concerne la poursuite des efforts pour l’accueil des élèves en situation de handicap, avec des dispositifs comme les Unités Locales d’Inclusion Scolaire (ULIS) ou le plan autisme.

Pourtant, selon le FSU-SNUipp 47, les moyens ne suivent pas. « L’école inclusive n’a pas les moyens de l’être dans notre département », regrette le syndicat. « Aucune création de poste n’est prévue pour accompagner ces élèves, si ce n’est un coordonnateur PAS (Pôle d’Appui à la la Scolarisation) à Penne d’Agenais. À ce rythme, il faudra peut-être encore attendre 20 ans pour que ces élèves bénéficient d’un accompagnement pluridisciplinaire efficace. Autre source d’inquiétude : le manque de transparence sur la situation des élèves à besoins particuliers. « Nous avons demandé à connaître le nombre d’élèves notifiés mais non affectés dans les unités spécialisées. L’administration peine à obtenir ces chiffres auprès de l’ARS et de la MDPH. Pourtant, ces élèves sont bien dans nos classes », pointe le syndicat.

« Une équation impossible »

Pour la rentrée 2025, huit ouvertures de classes et treize fermetures sont donc prévues en Lot-et-Garonne. Si l’administration se félicite de la prise en compte des besoins locaux et du dialogue engagé avec les maires et les inspecteurs, les syndicats restent sceptiques. « Comment prétendre à une meilleure prise en charge des élèves tout en rendant un poste ? », interroge la FSU-SNUipp 47, qui décrit la rentrée 2025 comme une « équation impossible ».

La réponse du RPI de Saint-Georges et Bourlens

« Les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers sont de plus en plus nombreux, et la réduction de personnel entraîne une diminution du temps d’enseignement individualisé. La répartition des classes sur plusieurs niveaux réduit la qualité de l’accompagnement, car le temps sera divisé entre ces groupes. Une telle mesure est en totale contradiction avec les principes et les objectifs revendiqués par le ministère. »

Liste des écoles qui connaîtront une ouverture ou une fermeture de classe // Infographie Académie de Bordeaux

One Comment

  1. Parent d'eleve Reply

    Effectivement c’est un probleme : 534 élèves en moins et on ne ferme QUE 5 classes (13 fermetures mais en parallèle 8 ouvertures).
    A raison de 20 à 25 élèves par classe, on devrait être à plus de 20 classes fermées.
    Alors certes c’est pas si simple, la répartition des baisses démographiques est sporadique et diffuse ; mais encore une fois certains croient en l’argent magique, qui pousse sur des arbres ou tombe du ciel !
    Dans l’état actuel des comptes publics, c’est rageant de voir que même quand on pourrait rationaliser les dépenses, on fait l’inverse en augmentant le nombre de classes (ramené au nombre d’élèves, c’est bien ce que décrit l’article !).
    Et justement concernant l’inclusion et le handicap, en fermant plus de classes on pourrait dégager des moyens supplémentaires dédiés pour acueillir de façon plus digne ces élèves, dans des lieux plus adaptés et avec des AESH a plein temps et au statut moins précaire !

    Et que les syndicats ne nous sortent pas leurs violons des moyens et classes surchargées : j’ai passé mes enfants du public au privé, ils sont plus nombreux par classe dans l’école privée et pourtant TOUT se passe mieux : ça travaille plus et il y a moins de problemes ! La différence, c’est une question d’état d’esprit (travail + autorité) : ça COUTE RIEN !

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