Lot-et-Garonne : comment nos politiques utilisent les réseaux sociaux

Si la presse et le bulletins municipaux sont importants dans la communication politique, certaines personnalités élues ou de l'opposition se servent aussi des plateformes digitales.

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Pour toucher de potentiels électeurs, il faut être entendu, faire connaître ses positions ainsi que ses propositions. Plusieurs moyens existent et l’un des plus efficaces de nos jours se trouve en ligne. Parce qu’il n’est pas possible de rencontrer tous les administrés physiquement, les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important au quotidien. Encore faut-il savoir comment les utiliser à bon escient. Maîtriser les codes spécifiques à chacun et surtout publier de manière régulière sont des aspects essentiels pour fédérer cet audimat numérique qui peut devenir très important en fonction du niveau d’implication. Selon We Are Social qui publie le Digital Report France 2024, environ 87% des Français majeurs sont présents sur ces plateformes. Le temps moyen passé quotidiennement sur ces réseaux s’élève à 1h48. Certains d’entre eux sont plus utiles que d’autres pour communiquer efficacement sur des thèmes relatifs à l’actualité, la politique et l’action publique.

Les plateformes les plus utilisées

Les messageries Whatsapp et Messenger, Youtube, Snapchat et TikTok ne sont pas très adaptés à ce type de contenu pour diverses raisons (public cible, format des publications). Twitter se prête bien à l’exercice mais concerne surtout l’info nationale et internationale, avec très peu d’audience à l’échelon local. Reste donc Facebook, Instagram et LinkedIn avec une très large prédominance du premier sur les deux autres. En plongeant dans l’activité « social medias » des cadres politiques lot-et-garonnais (liste non exhaustive), on observe des approches très différentes. Moments personnels générant plus de proximité, récapitulatifs des déplacements, rencontres et actions menées pour rappeler le plein engagement dans le mandat ou encore réflexions politiques plus générales… il existe de nombreuses façons de créer de l’engagement et d’augmenter sa notoriété. Les algorithmes aiment la récurrence, les likes et autres partages. Vous avez ainsi plus de chance de voir apparaître dans votre fil les profils qui réunissent ces critères. À noter qu’on aborde ici uniquement les comptes personnels des protagonistes en question et non pas ceux des collectivités où ils sont élus, qui sont souvent gérés par des services communication.

Les plus actifs

Sans surprise, on retrouve ici les élus des plus grosses collectivités (Villes et Nicolas Lacombe Département) et les parlementaires. En plus d’avoir naturellement l’électorat le plus étendu, ils peuvent être appuyés par des collaborateurs proches ou des attachés, susceptibles de les prendre en photo par exemple. On constate tout de même quelques surprises. La député Rassemblement national Hélène Laporte est de très loin la championne des réseaux. Sur Facebook, elle réunit plus 23 000 amis. Elle y publie deux à trois par jour en moyenne avec un volume d’interaction élevé. Son statut de cadre du parti (3ème vice-présidente du bureau exécutif) lui confère une aura hexagonale qui peut justifier ces chiffres. Sur Instagram, elle performe aussi bien mieux que ses camarades à tous points de vue. Ses homologues Michel Lauzzana et Guillaume Lepers ne bénéfi cient pas d’une telle audience mais font partie des plus gros utilisateurs. Ils possèdent chacun entre 4 et 5000 followers et postent de manière très régulière. Même chose pour Jean Dionis du Séjour (qui possède en plus son propre site internet) et la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat. Ils montrent par la même occasion que l’âge n’est absolument pas un frein. L’ex-député Annick Cousin est suivie par 6700 personnes et contribue aussi fréquemment, même si ses statistiques restent finalement assez modestes.

Les challengers qui dépassent les attentes

Quand on vient d’une relativement petite ville, il n’est pas aisé de développer un public large. Et pourtant, certains parviennent à obtenir des résultats probants. C’est le cas de Nicolas Lacombe à Nérac (4900 amis), de Jean-Louis Costes à Fumel (3500 amis) et d’Arnaud Devilliers à Penne-d’Agenais (2600 amis). Leur activité sur Facebook est plutôt prolifique, avec une communauté assez active pour les soutenir. Le maire de la capitale de l’Albret n’oublie pas Instagram ni LinkedIn où ses statistiques montent en puissance. Ces trois élus dépassent largement les attentes. Leur forte présence sur les réseaux n’est peut-être pas étrangère à leurs réélections successives à la tête de l’exécutif municipal. Geoffroy Gary, le trublion de la droite villeneuvoise, a aussi fait de Facebook une tribune très efficace pour défendre ses idées malgré l’absence de mandat électif. Suivi par près de 4000 personnes, il épluche et commente l’actualité de sa ville avant de ponctuer par un « What else » devenu sa marque de fabrique

Les grands absents

Certains acteurs qui occupent des positions plutôt stratégiques et briguent des mandats importants n’utilisent pas ces canaux de communication. Pierre Chollet, leader de l’opposition au Conseil départemental, en fait partie. Son nombre d’amis sur Facebook (2300) est un trompe-l’œil puisqu’il n’a rien publié de concret depuis plusieurs années. Francis Garcia, le maire du Passage, accessoirement la deuxième ville de l’Agglo d’Agen et la quatrième du Lot-et-Garonne en termes démographiques, ne brille pas non plus en ligne. Ses pages Facebook et LinkedIn ont le mérite d’exister mais sont dénuées de toute activité récente.

Ils pourraient faire mieux

On commence cette catégorie avec Sophie Borderie. Présidente de 330 000 personnes, elle ne dépasse pas les 3000 abonnés. Et ce malgré un rythme de publication plutôt soutenu avec près d’une cinquantaine de posts en 2025. Les mentions « J’aime » sont très fluctuantes avec une alternance de gros et de petits scores. Le RN Sébastien Delbosq affiche pour sa part près de 2000 followers sur Facebook, ce qui le situe bien en retrait de ses collègues villeneuvois et marmandais. Le fait qu’il n’ait pas été à l’Assemblée a sûrement son effet. Très actif, il obtient de bons ratios d’engagement qu’il pourrait assurément gonfler avec une plus grande communauté. Laurent Bruneau, le nouveau chef de fi le de l’opposition agenaise se contente pour l’instant de 1200 suiveurs. Avec une petite dizaine de posts seulement depuis le début de l’année, il possède une belle marge de progression, sur tous les réseaux. Le Villeneuvois Thomas Bouyssonnie est sur une dynamique similaire. Clémence Brandolin-Robert, première adjointe à Agen et pressentie comme successeure à Jean Dionis, fait partie d’une génération très impliquée numériquement. Pourtant, elle n’y est pas si active. Ses statistiques, notamment sur Instagram et LinkedIn, laissent néanmoins penser qu’elle pourrait rapidement décoller si l’envie lui en prenait. Le sénateur Michel Masset est dans un entre-deux, plutôt satisfaisant sur Facebook et LinkedIn mais pas au maximum de son potentiel quand on regarde les autres parlementaires.

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