
En bordure de RN21, plusieurs milliers d’automobilistes longent chaque jour les zones industrielles du Rooy et de Rebel sans forcément y prêter une grande attention. Ceux qui s’y aventurent prennent le plus souvent le chemin de la déchetterie. De part et d’autre du chemin, les entrepôts désaffectés se sont multipliés. Mais ça, c’était avant… Une nouvelle dynamique est à l’œuvre sur le secteur, grâce à des créations, des emménagements et des développements qui viennent combler les friches, pour le plus grand bonheur du tissu économique local.
Gifi Loc, le début de l’histoire

Comment parler du renouveau de la Zone de Rebel sans évoquer Gifi Loc ? En 2017, cette implantation a marqué les esprits. La rutilante façade rouge s’est imposée à tous mais ce n’était que le début d’un projet plus conséquent qui a continué de croître ces dernières années. Gifi Loc était au départ une initiative interne destinée aux salariés du groupe, avec pour objectif de permettre à ces derniers de rouler dans une voiture neuve en profi tant d’un tarif attractif. Cette off re s’est ensuite ouverte au grand public avec des locations longues et courtes durées, que ce soit pour des voitures de tourisme (logotés ou non) ou des utilitaires. Gifi Loc, fort d’un parc dépassant le millier de véhicules, s’est rapidement trouvé à l’étroit malgré une emprise au sol d’environ 7000 m2 et son bâtiment de 600 m2. Du coup, en 2022, cette entité de GPG (Groupe Philippe Ginestet) a vu plus grand et s’est développée de l’autre côté de la rue Henri Lechatelier avec un bâtiment encore bien plus impressionnant de par sa taille et son architecture. Ce nouvel investissement avoisinant les 5 M€ à l’époque a accueilli la partie atelier, laissant à la partie originelle l’accueil du public et le showroom. Gifi Loc pèse pour près de 10 M€ de chiffre d’affaires. Cette création foncière et immobilière en deux temps a constitué le premier vrai ravalement de la zone de Rebel. Perceptible par les nombreux usagers de la RN21, la touche cosmétique a donné une impression de montée en gamme, profitable aux entreprises voisines. En plus de Gifi Loc, GPG a également implanté dans ces années post-covid des bureaux dans deux bâtiments jumeaux, toujours sur la même artère, redonnant vie au local qui a longtemps abrité Sella Communication. Dans un style un peu moins « jaune et rouge » mais tout aussi affirmé, ce site poursuit la dynamique de repeuplement économique dans ce secteur-clé.
BFI, la nouvelle vitrine //


Depuis de nombreux mois, l’entreprise BFI fait un « teasing » sur son installation imminente. La pose d’impressionnants panneaux orange à l’effigie de l’enseigne suscite la curiosité du plus grand nombre. « C’est involontaire parce qu’on aurait bien voulu que le bâtiment soit opérationnel plus tôt », soupire Thomas Barbès, co-gérant avec son frère Antoine. Il faut dire que malgré l’investissement très conséquent, on parle de 2,5 M€, la plupart des aménagements ont été faits en interne par les équipes de BFI et de la maison-mère Brangé, avec des opérations-tiroirs. Les choses sont cependant en bonne voie pour une ouverture au public imminente. Le site qui compte 7500 m2 couverts se divisera en deux parties, une quincaillerie et la vente de produits métallurgiques, elle-même subdivisée en différents sous-secteurs : barres d’acier, clôtures, couverture… Jusqu’à présent, BFI et Brangé étaient voisins le long de la D911 à Bias. « Notre activité commerciale (ndlr, Brangé opérant dans le recyclage) a considérablement augmenté ces dernières années, révèle Thomas Barbès. Les fermetures successives des sites lot-et-garonnais de notre concurrent KDI entre 2019 et 2020 ont participé à ce développement. » Et justement, c’est le bâtiment laissé vacant par KDI à Villeneuve qui sera désormais le siège de BFI. « On en a fait l’acquisition en 2021. Il nous servait d’abord de réserve pour le stock. Parce que notre magasin devenait vraiment trop petit et pas très adapté pour les manœuvres des poids lourds, on a décidé de tout transférer ici. Mais cette opération a nécessité une rénovation intégrale. Gérer un stock tampon et accueillir du public, ce n’est pas du tout la même chose. Il fallait tout reprendre pour se mettre aux normes. C’est pour cela que ça a pris autant de temps. On touche bientôt au but. » Au-delà de l’infrastructure, la nouvelle localisation off re de nouvelles perspectives. « On était bien à Bias mais un peu excentré. Ici, on retrouve une position plus centrale, sur les grands axes avec plus de visibilité, tant pour les professionnels que les particuliers. Nous touchons ces deux types de clientèle, et pas seulement sur la quincaillerie. Depuis une trentaine d’années, on voit bien que les gens bricolent de plus en plus et font eux-mêmes leurs travaux. L’avantage, c’est que nous ne sommes pas uniquement des grossistes. Nous faisons aussi de la vente au détail. » BFI s’intègre également au cœur d’un écosystème plus favorable pour les affaires. Le fait de s’installer au milieu des autres industriels va nous permettre de récupérer quelques marchés et de créer des synergies. Nos nouveaux voisins SML ou la Siga sont des partenaires importants », se réjouit Thomas Barbès. Le magasin BFI de Villeneuve fera travailler près de quarante personnes.
SMLG veut contribuer au renouveau de la zone //

Le nom historique de l’entreprise donne aussi son ancrage : Serrurerie Menuiserie Livradaise. En déménageant à une douzaine de kilomètres de sa base pour rejoindre Villeneuve, SML s’est offert une lettre supplémentaire pour souligner l’étendue de son rayonnement qui s’applique à tout le Lot-et-Garonne. Les trois associés qui ont racheté la société en février 2022, Christophe Venet, Christophe Bulfoni et David di Martino, ont impulsé une impressionnante dynamique. Celle-ci se traduit par une augmentation de 60% du chiffre d’affaires en moins de trois exercices (de 3,8 à 6,1 M€) dans un contexte économique pourtant morose. Cette progression méritait bien un nouvel écrin qui se trouve être dans la zone du Rooy, dans un ex-entrepôt de la Suforem qui a réduit son activité. « Nous passons ainsi de 1700 m2 à 4400 m2 couverts », annonce Christophe Venet qui occupe avec son équipe les locaux depuis le 1er février. Soucieux de son empreinte carbone, le président de SMLG souhaitait réhabiliter une friche plutôt que de construire un bâtiment neuf. À en juger par les travaux effectués à l’intérieur, c’est du pareil au même. « Tout a été entièrement repris, mis aux normes et adapté à notre activité. Nous avons mobilisé 1,7 M€ dans ce projet, en plus du million déjà investi ces deux dernières années dans l’outil de production », indique Christophe Venet. Et c’est sans compter sur les façades en mur-rideau et les parkings qui feront aussi l’objet de la plus grande attention. « Les clients pros ou particuliers voient d’abord l’extérieur. Dans notre cas, l’esthétique témoigne d’un certain savoir-faire. Plus généralement, nous espérons participer à un embellissement de la zone. « Arriver à Villeneuve nous rapproche de la clientèle et de nos collaborateurs. 75% de nos clients professionnels sont situés sur l’Agenais. Quant à nos salariés, ils sont presque tous villeneuvois ou biassais. Quant à l’accès à l’autoroute pour rejoindre Bordeaux où nous faisons 20% de notre chiffre, il reste très raisonnable. C’est le bon compromis, sans oublier la visibilité supplémentaire que l’on s’offre ici. De plus, nous formons désormais avec plusieurs de nos voisins un pôle d’activités complémentaires susceptible d’attirer des prospects communs. Tout ça amène du business », complète le co-gérant. Cette nouvelle implantation est par ailleurs synonyme d’une rationalisation du process industriel. La surface exploitable décuplée et l’installation de nouvelles machines de pointe permet d’aligner toutes les étapes de fabrication depuis l’entrée des matières premières (dont une partie vient de chez BFI sur le trottoir d’en face) jusqu’à la sortie des produits fi nis. « Les manipulations des opérateurs sont réduites avec des outils encore plus adaptés. C’est un gain énorme dans le confort de travail et pour la sécurité de tous », se félicite Christophe Venet. La productivité s’en trouve également améliorée dans des proportions inespérées. « Auparavant, nous étions obligés de sous-traiter certaines tâches. Là, nous pourrons non seulement être 100% autonomes mais en plus produire pour d’autres aluminiers d’ici quelques années. » SMLG s’installe donc sur de bons rails en vue de poursuivre son développement.
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