Archives : ces établissements qui ont fait « l’âge d’or » des boîtes de nuit pour les Agenais

À l’époque où les discothèques vivaient leur apogée, les fêtards assidus commençaient la nuit dans les bars avant de se rendre dans leurs lieux favoris : le Dandy, l’Eldorado, La Hulotte et bien d'autres... Souvenirs d’une époque révolue.

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La Hulotte, sur les hauteurs de Bon-Encontre

La Hulotte // Photo Les Hauts de la Frégate

Dominant la vallée depuis le coteau de La Frégate, la discothèque La Hulotte a marqué l’âge d’or des nuits agenaises, et plus généralement lot-et-garonnaises, de 1978 à 2000. Construite dans un lieu aussi insolite que charmant, à deux pas d’une ancienne chapelle et adossée à l’Orangerie, elle devient rapidement le rendez-vous incontournable des fêtards du coin. À l’époque, on débutait la soirée en ville avant de grimper jusqu’à Bon-Encontre pour faire la fête jusqu’à l’aube. Bernard Lamongie, son créateur et figure bien connue du milieu, avait donné naissance à ce haut lieu de la nuit sur un domaine familial riche d’histoire, jadis propriété du capitaine de frégate Garreau. Sous les regards figés des saints de la petite église désacralisée, les Lot-et-Garonnais y venaient danser, flirter, vibrer. Et à l’entrée, les noctambules retrouvaient les propriétaires, épaulés par « Zeg », le portier, devenu lui aussi une légende des lieux. Deux décennies de souvenirs inoubliables, avant que le silence ne s’installe. En 2021, le site renaît sous le nom Les Hauts de la Frégate, devenu lieu de réception. Mais pour toute une génération, La Hulotte reste synonyme de fêtes étudiantes ou entre amis.

L’incontournable Eldorado

L’Eldorado // Photo Eldorado Club Facebook

Oui, c’est tout frais encore, mais impossible d’évoquer les nuits agenaises sans citer l’Eldorado. L’Eldo, pour les intimes, a marqué de son empreinte les nuits pendant près de neuf décennies. Depuis son ouverture en 1937, cette discothèque est devenue un véritable pilier de la vie nocturne locale. À sa première apogée, il fallait se parer de son plus beau costume et de ses chaussures vernies pour espérer y entrer, une règle qui symbolisait l’élégance d’un autre temps. À travers les années, l’Eldorado a su évoluer tout en restant fidèle à son statut de référence. Durant la guerre d’Algérie, il était le lieu de rassemblement des pieds-noirs, une époque marquante dans l’histoire du club. Mais c’est en 1984, avec l’arrivée de la famille Richard à la direction, que l’établissement prend un tournant décisif. Loin du dancing d’antan, l’Eldo se transforme en night-club à la mode, avec des soirées étudiantes déchaînées et des troisièmes mi-temps mémorables le dimanche soir. En 2007, l’endroit subit un relooking complet, mais après 87 ans de fêtes ininterrompues, l’Eldorado a fermé définitivement ses portes en octobre 2024. L’une des plus vieilles discothèques de France, de par sa longévité, mais surtout, peut-être, l’établissement nocturne le plus iconique du 47.

Le Dandy, la légende du vallon de Vérone

Le Dandy // Photo Facebook « Si tu viens d’Agen ..Souvenirs »

Y a-t-il un élément de la vie nocturne qui ait autant traumatisé des générations de Lot-et-Garonnais que la pente d’arrivée au Dandy ? Perchée sur les hauteurs du vallon de Vérone, c’était la boîte où les visiteurs devaient arpenter cette montée sèche pour accéder à l’entrée… et d’où il était plus difficile de faire chemin inverse au petit matin. La célèbre discothèque agenaise a marqué les fêtards dès les années 1980. Ce lieu mythique, d’abord prisé pour ses soirées endiablées, a vu défiler toute l’agglomération agenaise. Le Dandy est aussi indéniablement associé à son patron pendant plus de quinze ans : Pierre Perré, et à son DJ Patrick Hernando. Malheureusement, le site a également été marqué par des incendies entre les années 1990 et 2000. Et après avoir connu son âge d’or, il s’est mué au fil des années, accueillant notamment un club électro, avant de fermer ses portes définitivement.

Le Vivaldi, la parenthèse enflammée de Boé

Le Vilvaldi // Photo Facebook Discothèque Le Vivaldi – Music & Friends 

Avant de disparaître dans un incendie en avril 1996, Le Vivaldi aura marqué de son empreinte les nuits de l’Agenais. Situé à Boé, en bord de Garonne et non loin du golf d’Allot, ce club pas comme les autres s’était installé dans une vaste bâtisse en briques rouges, rappelant les fermes traditionnelles du Sud-Ouest. Ouvert en 1991, il aura vécu à toute allure pendant cinq années, s’imposant comme une alternative vibrante face aux mastodontes du moment, comme Le Dandy ou La Hulotte. Ce lieu, porté par Luigi Moïola, était connu pour son esthétique soignée et ses lignes épurées, mais c’est surtout sa ligne musicale qui l’a rendu incontournable. Sur 450 m² de piste, prolongée d’une grande terrasse, les sons pointus et avant-gardistes ont résonné sous les platines de ses DJ phares. Quand les flammes ont ravagé le bâtiment dans la nuit du 24 au 25 avril 1996, c’est bien plus qu’un club qui s’est envolé : une époque entière s’est figée dans les cendres. Pourtant, malgré les ruines, le souvenir de ces soirées d’un autre temps continue de vibrer chez les anciens habitués, portés par la mémoire d’une musique libre et d’un lieu hors normes dont il ne reste plus qu’un semblant de ruine de nos jours.

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