Agen : par quels moyens la mairie veut-elle restaurer la sécurité en ville ?

Face à une montée des incivilités et à un « sentiment d’insécurité » tenace, la municipalité d’Agen entend muscler son jeu. L'ambitieux mais difficile objectif : restaurer la tranquillité publique en ville.

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Agen change de ton. Depuis plusieurs mois, les habitants font part d’un malaise diffus, d’une tension palpable. Entre incivilités, rixes nocturnes et dégradations répétées, le sentiment de vivre dans une ville où la loi se relâche s’est ancré dans les esprits. En témoignent récemment les nombreux débordements recensés lors de la dernière Fête de la Musique. Ce climat n’a cette fois-ci pas pu échapper aux yeux de la mairie, qui a observé la sécurité se hisser en tête des préoccupations locales. Le message des habitants a été « remonté aux oreilles de la municipalité », qui entend désormais répondre avec fermeté et méthode.

« La tranquillité publique n’est pas une option. C’est un droit fondamental », martèle le maire Jean Dionis du Séjour. Face à une délinquance de plus en plus jeune, l’heure n’est plus à la simple observation. Le dernier conseil municipal a ainsi été le théâtre d’annonces fortes, parfois consensuelles malgré les clivages politiques.

Des sanctions dès le plus jeune âge

Parmi les dispositifs actifs figure la convocation solennelle en mairie, destinée aux jeunes auteurs d’infractions. « Quand un adolescent se retrouve face au maire, flanqué de ses parents, il comprend d’un coup la gravité de son geste », argue Jean Dionis. Le dispositif peut être accompagné d’un petit travail d’intérêt général. Loin de la répression pure, l’idée est de responsabiliser sans stigmatiser. Le CISPD d’Agen a d’ailleurs abaissé à 9 ans l’âge des actions de prévention. « Certains signaux faibles apparaissent dès le primaire », alerte Clémence Brandolin-Robert, première adjointe.

Interdictions, présence, dissuasion

À partir du 1er juillet, un tournant sera pris avec l’interdiction de la vente d’alcool à emporter ou en livraison après 21 heures. Visés : les commerces de nuit, souvent au cœur des rassemblements problématiques. Des contrôles renforcés sont promis, avec à la clé des amendes, voire des fermetures administratives. « Nous avons essayé la pédagogie, nous passons à l’action », tranche l’adjoint Thomas Zamboni. Parallèlement, une brigade pédestre entrera en fonction début juillet, déployée du mercredi au samedi sur le boulevard de la République. Composée de deux agents, elle se veut proche, visible, rassurante. « Le contact humain est essentiel pour restaurer la confiance », insistent les élus.

Fallières sous haute vigilance

Le parc Fallières bénéficiera quant à lui d’une surveillance dédiée. Un agent municipal aura pour mission de prévenir les comportements déplacés et les nuisances sonores. Trois caméras supplémentaires viendront compléter les deux déjà en place, ainsi que des bornes d’appel reliées directement à la police municipale. Pas un « test » mais un « signal » : la mairie promet de « ne plus rien laisser passer ».

Les chiens, alliés de l’ordre

Autre symbole de ce renforcement : la brigade cynophile. Trois chiens sont aujourd’hui intégrés aux effectifs municipaux, formés à la dissuasion comme à la détection de stupéfiants. Et deux nouveaux maîtres-chiens viendront étoffer ce dispositif. « La seule présence d’un chien bien dressé peut calmer une situation tendue avant même qu’elle ne dégénère. » Pour le maire, c’est aussi un levier psychologique : « Une force visible, c’est une force respectée. »


Les nouvelles règles de la sécurité à Agen //

  • Interdiction de la vente d’alcool à emporter et en livraison après 21h à partir du 1er juillet. Les contrevenants risquent jusqu’à 750 € d’amende et des fermetures administratives.
  • Mise en place d’une brigade pédestre : deux agents en patrouille dans le centre-ville piéton du mercredi au samedi, pour plus de proximité.
  • Renforcement de la brigade cynophile : trois chiens en service, deux maîtres-chiens supplémentaires recrutés.
  • Parc Fallières surveillé : présence d’un gardien, caméras, bornes d’appel, pour un espace public apaisé.
  • Convocations éducatives en mairie pour les jeunes auteurs de petits délits, souvent accompagnées de travaux d’intérêt général.
  • Abaissement de l’âge des actions de prévention à 9 ans : le CISPD s’adapte à une délinquance plus précoce.

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