
« Agen sans rugby, ce n’est plus Agen. » Cette phrase, prononcée mardi soir par le maire Jean Dionis, résume à elle seule l’attachement viscéral de la ville à son club emblématique, le Sporting Union Agenais (SUA). Réunis en assemblée générale hier soir, les dirigeants de l’association du SUA ont validé un virage à 180° : l’entrée officielle de la mairie dans la gouvernance du club.
Entre la démission annoncée de son président Thierry Aviano, les tensions politiques et les incertitudes autour du secteur professionnel, l’association du SUA avançait ces derniers mois dans un véritable brouillard, malgré des finances désormais assainies. Si la situation commence à se clarifier, plusieurs zones d’ombre persistent, à commencer par la désignation du futur président. Karim Mobarak s’était d’abord porté candidat avant que Jean-François Fonteneau, face aux tensions avec les élus, ne lui demande de se retirer, plaidant aujourd’hui pour un retour de Thierry Aviano. Ce dernier a pourtant profité de la dernière assemblée pour annoncer, non sans émotion, son intention de passer la main. « Il faut savoir partir pour mieux reconstruire », a-t-il confié.
Un club en quête de renaissance
Depuis plusieurs saisons, le SUA glisse dangereusement. Les résultats décevants s’enchaînent et les finances inquiètent : la SASP, structure professionnelle, prévoit un déficit d’environ 1,5 million d’euros pour un budget de 12 millions. Pour Jean Dionis, le constat est sans appel. « Le club s’est enfermé sur lui-même, coupé de son territoire, des clubs voisins, des familles. Cette “bunkérisation” l’a fragilisé. » Le maire refuse pourtant de céder au fatalisme : « Nous devons reconstruire un projet collectif qui réunit tout le monde, du plus jeune licencié aux supporters les plus fidèles. »
Cette main tendue se concrétise par un soutien financier conséquent : 360 000 euros injectés dans l’association dès la saison 2025-2026, dont 100 000 apportés par l’Agglomération. Pas de mauvaise surprise ou de taxe en plus pour le contribuable en vue, cette somme est prélevée sur une partie de l’aide autrefois réservée au secteur professionnel, signe d’une volonté claire de recentrer les efforts sur la formation et la pratique amateur.
Une gouvernance repensée pour septembre

Au-delà de l’apport financier, la ville obtient trois sièges à voix délibérative au comité directeur, ainsi qu’un siège au bureau exécutif. Une première. « La mairie prend ses responsabilités. Nous voulons redevenir un acteur central, pas un simple partenaire financier », a martelé Jean Dionis, déterminé à « mettre les mains dans le cambouis » pour relancer la dynamique du club. Les statuts de l’association seront modifiés en septembre, lors d’une assemblée générale extraordinaire. Un nouveau président sera alors élu. Des noms circulent déjà, dont celui de Gilles Bertrandias, ancien dirigeant du SUA, qui préparerait un projet alternatif avec d’anciens membres démissionnaires.
L’avenir du SUA s’écrira à la rentrée. Une élection cruciale attend l’association en septembre, et le futur président aura pour mission de donner corps à ce nouvel élan voulu par la municipalité. En attendant, la Ville, le club et ses supporters s’accrochent à l’espoir de mettre l’association sur la pente ascendante.
Armandie en synthétique d’ici deux ans ?
Si la restructuration administrative du SUA a occupé le devant de la scène, un autre projet d’envergure se profile en coulisses : la rénovation complète de la pelouse du stade Armandie. Prévue pour la saison 2026-2027, cette transformation implique la pose d’un gazon synthétique dernière génération. Un investissement estimé à un million d’euros, qui serait financé intégralement par la municipalité en place à ce moment-là. Pour Jean Dionis, ce choix s’impose : « Il faut un terrain capable de résister à une utilisation intensive, tout en offrant des conditions de jeu optimales. » Le passage au synthétique doit aussi permettre de mieux accueillir les différentes équipes, mais aussi des événements sur le terrain sans risquer de le détériorer.
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