
Ironie du calendrier, quelques jours avant le drame de la place Lafayette, les élus municipaux délibéraient en faveur du déménagement de la police municipale. Celle-ci quittera prochainement la rue des Cieutats et ses locaux aussi vieillissants qu’exigus pour l’ancien centre de tri de la Poste (mitoyen de l’agence postale et bancaire), rue de la Fraternité. Ce nouveau quartier général offrira bien plus de confort aux agents mais aussi un outil de travail nettement plus fonctionnel et une sécurité accrue.
L’une des raisons de ce départ du cœur de bastide, tout en restant dans le périmètre du Quartier prioritaire de la ville (QPV), est la hausse des moyens humains et matériels. « Depuis 2020, nous avons développé et consolidé notre police municipale comme cela n’avait jamais été fait avant », assure Jean-Éric Rosier, adjoint au maire chargé de la sécurité. Le tableau des effectifs, dopé par les créations de postes, s’accompagne d’une modernisation considérable de l’équipement et notamment de l’armement. Chaque policier peut disposer de gaz lacrymogène, d’un bâton télescopique, d’un pistolet à impulsion électrique type taser et, pour finir, d’une arme létale avec un Glock 17 (9mm). À cet arsenal s’ajoute encore la croissance du nombre de caméras de vidéo-protection et du nombre d’opérateurs assermentés derrière… Avant la rixe mortelle du 3 juillet, il y en avait déjà sur la place Lafayette ainsi que dans les rues adjacentes. D’autres sont en cours d’installation après plusieurs mois de démarches administratives. « Nos 53 caméras sont toutes en état de marche et permettent régulièrement de résoudre des affaires », confirme Martial Héricourt, le chef de service.
Un volet social prépondérant

Les compétences étendues de la « PM » (possiblement encore élargies par un projet de loi du gouvernement) et l’étroite collaboration avec la police nationale poussent le service municipal à opérer sur de nombreux fronts, y compris le répressif avec des contrôles routiers, des interpellations pour comportement dangereux et des interventions suite à des appels au 17. Il n’est d’ailleurs pas rare que les « municipaux » arrivent en premier sur les lieux sensibles. « Il ne faut pas oublier que ce n’est pas notre mission première, rappelle Martial Héricourt. On ne doit jamais perdre de vue notre rôle de proximité, sur le terrain, directement auprès des administrés et des commerçants. La présence est importante, pour la dissuasion et la prévention. De manière générale, c’est tout le volet social qui est essentiel. Il ne s’agit pas tout le temps de punir, mais d’accompagner des personnes. Quand on lutte contre l’habitat indigne, on fait en sorte que les locataires puissent être relogés dans de bonnes conditions, on œuvre avec des structures médico-sociales pour prendre en charge les personnes alcooliques ou les profils psychiatriques qui peuvent parfois perturber la tranquillité du centre-ville. C’est un ensemble de choses qui participent à l’amélioration de la sécurité. On n’est pas là que pour faire du chiffre. »
Chiffres clés de la police municipale villeneuvoise //
21 policiers municipaux répartis en 2 brigades de jour et 1 de nuit depuis 2021
5 vidéo-opérateurs (3 le jour et 2 la nuit) derrière les 53 caméras de surveillance
3 voitures, 2 motos et 4 VTT
82 km2, c’est la superficie de Villeneuve-sur-Lot (équivalent de Paris intramuros) et que les agents de la PM doivent couvrir
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