Suite aux évènements tragiques du printemps et début d’été, le commissariat de Villeneuve-sur-Lot a obtenu comme promis à l’époque le renfort d’un groupe de sécurité de proximité.

Cinq nouveaux agents d’un coup, cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé au commissariat de Villeneuve-sur-Lot. De mémoire de fonctionnaire, la dernière vague de recrutement aussi significative remonte au redéploiement des forces suite au passage de Marmande en zone gendarmerie en 2006. Ce mois de septembre, deux décennies plus tard, a donc des allures d’évènement. Lors de la cérémonie d’installation du GSP (Groupe de sécurité de proximité) vendredi 12 septembre, les sourires étaient de mise. Le préfet Daniel Barnier, la directrice interdépartementale de la sécurité publique Dominique Lasserre-Cussigh, le commandant divisionnaire Norbert Jurkowski, le maire Gérard Régnier ou le député Guillaume Lepers se sont successivement réjouis de ce moment, contrastant avec le ton grave de début juillet. Il est en effet dommage qu’il ait fallu trois faits divers, deux morts et un élu agressé pour que le ministère de l’Intérieur réponde à la demande du territoire. Mais l’histoire est ce qu’elle est, et les promesses de l’époque ont bien été tenues. Guillaume Lepers n’a pas manqué de remercier son camarade LR et pensionnaire de la place Beauvau (jusqu’au changement de gouvernement) Bruno Retailleau.

Couteau-suisse

Le GSP est « un couteau-suisse » de la Police nationale, estime le préfet, soulignant la multiplicité d’interventions possibles. Prévention des atteintes aux biens et aux personnes, détection et interpellation des délinquants, maintien de l’ordre, appui aux agents de police secours… Comme l’indique le mot « proximité », ce GSP est principalement « dédié à la sécurisation du cœur de bastide », assure le commandant Jurkowski. Si la circonscription de police nationale s’étend à tout Villeneuve, à Bias et à Pujols, ce quartier est particulièrement sensible. « Villeneuve n’a pas de banlieue. Au moindre problème, c’est souvent dans l’hyper-centre que ça se passe », analyse le premier édile Gérard Régnier. Parmi leurs missions, les nouveaux agents seront régulièrement amenés à patrouiller en uniforme, une « présence visible et dissuasive » pour les potentiels délinquants, et « rassurante » pour les commerçants et les riverains. « Il est essentiel de réduire le sentiment d’insécurité que l’on peut ressentir », affirme le patron du commissariat villeneuvois.

Une belle affaire de stupéfiants

Sentiment, l’usage de ce mot fait souvent débat, encore plus quand l’actualité récente s’est montrée aussi marquante. Mais le préfet Daniel Barnier précise bien que « l’on constate une diminution des faits de délinquance de 12% avec des taux d’élucidation très satisfaisants ». Ces moyens supplémentaires, qu’ils soient humains, matériels (un véhicule et des VTT) et juridiques grâce à l’adoption de la loi contre le narcotrafic, doivent permettre d’améliorer encore davantage la situation. L’entrée en matière du GSP semble déjà porter ses fruits. 

En deux semaines d’exercice, 26 véhicules ont été contrôlés , 64 personnes ont reçu des amendes forfaitaires délictuelles et, surtout, 3 procédures judiciaires ont été engagées parmi lesquelles, selon le préfet, « une belle affaire de stupéfiants », principal fléau touchant la bastide de nos jours.  

Première unité d’appui opérationnel

Pour les 73 membres du commissariat de Villeneuve-sur-Lot, ces cinq renforts sont donc les bienvenus. D’autant plus qu’il s’agit de la toute première « unité d’appui opérationnel », la circonscription ne disposant pas d’une BAC, contrairement à Agen. Les fonctionnaires du GSP suivent un rythme établi sur une base hebdomadaire du mardi au samedi, de 14h à 22h. Le député Guillaume Lepers continue à militer pour ouvrir encore de nouveaux postes d’ici peu.