
Chacune de ses (très) nombreuses publications sur Facebook se ponctue d’un « What else ? ». Cette signature, atypique comme son auteur, rappelle la célèbre pub d’une marque de café. Café qui doit être le carburant de Geoffroy Gary, tant l’énergie de celui-ci paraît inépuisable. Professeur de SVT au collège Anatole-France, il est tout sauf un inconnu du Landerneau politique local avec ses multiples engagements. Pour la première fois, il s’affiche comme tête de liste pour conquérir la mairie de Villeneuve, remportée en 2020 par Guillaume Lepers. Si ce dernier décide de se représenter, Geoffroy Gary ne lui fera aucun cadeau. Pourtant, les deux hommes se sont longtemps fréquentés au sein du groupe Villeneuve Passion. « J’ai travaillé pour lui, j’étais son directeur de campagne, on a partagé des combats. Entre 2018 et 2020, la rupture est progressivement devenue inévitable pour une multitude de raisons, par exemple son accointance avec les macronistes. C’est une forme de divorce. Pendant son mandat, il a voulu être tout à la fois, du coup, il n’y a plus personne à bord », assume Geoffroy Gary, pas vraiment adepte de la langue de bois.
La trajectoire d’un « catalyseur »
Son parcours politique a suivi une trajectoire originale, qui l’a mené de l’UDI de Jean-Louis Borloo, à Reconquête. Il a notamment participé activement à la venue d’Éric Zemmour à Agen pendant la dernière campagne présidentielle. Il est aujourd’hui au Rassemblement national, avec le soutien des cadres lot-et-garonnais que sont Sébastien Delbosq et Hélène Laporte, mais aussi des pontes du parti comme Sébastien Chenu, venu le 11 septembre à Villeneuve, à la salle de Soubirous, pour une réunion publique en grande pompe. Le vice-président du RN, qui compte énormément sur ces municipales pour envoyer un signal fort avant 2027, voit en lui « un catalyseur » capable de rassembler « diverses sensibilités ». Cette investiture a été longuement discutée. Dès le mois de mars, un groupe de 67 militants et sympathisants du courant « patriote » s’est rassemblé pour porter un programme commun. Ils étaient quatre à vouloir prendre le leadership : l’ex-députée Annick Cousin, Freddy Gueudin, Julien Rocamora et donc Geoffroy Gary. Après un vote à bulletin secret, une majorité s’est dégagée en faveur de l’enseignant.
« Ancré dans la terre »

Cet engagement, l’homme de 47 ans ne le voyait pas ailleurs qu’ici, sur un territoire qui l’a vu grandir. « J’ai parcouru la France entière, révèle-t-il. J’ai exercé dans des établissements très difficiles en zone sensible. À mon retour dans l’Académie de Bordeaux, j’aurais pu obtenir n’importe quelle mutation, bassin d’Arcachon, côte basque… Pour moi, le Lot-et-Garonne était une évidence. » À la relance au RCV XV, il a par ailleurs repris l’exploitation familiale en polyculture à Montastruc, devenant cotisant MSA en plus de son poste à l’Éducation nationale. « Je suis très ancré dans la terre, ça fait partie de moi. Et c’est aussi ce que je veux porter pour la ville. »
Une campagne résolument politique
Geoffroy Gary et son équipe travaillent main dans la main, « c’est le cas depuis six mois déjà » pour aboutir à un programme bâti sur une dizaine de priorités, en premier lieu la sécurité, la propreté, le pouvoir d’achat et la fiscalité. Des thèmes récurrents chez tous les candidats mais très chers au Rassemblement national. D’aucuns diraient que politique nationale et municipale sont très différentes. Lors de sa venue, Sébastien Chenu martelait cependant que « tous les maires RN ont amélioré la sécurité et diminué les impôts dans leur ville ». Et Geoffroy Gary n’élude pas la porosité entre les différentes strates : « Dans des communes comme Villeneuve, Agen et Marmande, l’élection municipale est forcément politique. Celui qui dit le contraire ment. On l’assume. »
Le candidat de « l’union des droites » dénonce « les incantations et les slogans » de l’équipe sortante et la vision jugée trop idéaliste de ce qu’est la ville aujourd’hui. Geoffroy Gary promet d’être « dans l’action, concrète et quotidienne » plutôt que dans « la communication ». Jamais avare de reproches vis-à-vis de son ancien camarade Lepers, il s’insurge contre « le déficit énorme » des finances municipales, « pire que sous Cassany ». La campagne s’annonce d’ores et déjà musclée !
* Who else : qui d’autre / What else : quoi d’autre
Laisser un commentaire