Sécurité à Agen : Jean Dionis contre-attaque le RN sur le terrain de la crédibilité

Face aux propositions choc de Sébastien Delbosq et l'union des droites, le maire d’Agen dénonce des mesures “ruineuses, illégales et déconnectées de la réalité locale”.

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Après avoir répondu à la gauche, Jean Dionis du Séjour vient maintenant mettre son grain de sel dans les plans de l’union des droites. En présentant ses premières mesures, la liste menée par le Rassemblement national et l’UDR a choisi de frapper fort : « Doublement des effectifs de police, couvre-feu pour les moins de 16 ans, création d’une brigade d’intervention type BAC… les mesures chocs de l’union des droites à Agen. » « La première des libertés, c’est de pouvoir se promener et arpenter sa ville en toute tranquillité », affirmait Sébastien Delbosq, président du RN 47, chiffres du ministère de l’Intérieur à l’appui, évoquant une hausse des violences à Agen. Mais ces propositions, qui visent à “bleuir le paysage”, n’ont pas tardé à faire bondir le maire sortant. Jean Dionis du Séjour, candidat à sa propre succession, a riposté par un communiqué au vitriol, accusant le RN “d’impréparation manifeste” et de “méconnaissance profonde de la réalité agenaise”

“Un catéchisme national”

Le maire centriste, à la tête de la ville depuis 2008, ne décolère pas. “Les propositions de M. Delbosq seront faites dans toutes les villes où le RN présentera une liste contre une municipalité sortante. Nous assistons donc à la récitation d’un catéchisme national plutôt qu’à un effort pour trouver des solutions concrètes et efficaces”, écrit-il dans son communiqué.
Pour lui, le Rassemblement national “ignore la réalité administrative française” en misant sur la seule police municipale. “La sécurité des biens et des personnes est avant tout une compétence régalienne de l’État”, rappelle-t-il. Le maire défend également le bilan local : une police municipale portée à 27 agents, un réseau de 120 caméras de vidéoprotection et des patrouilles d’îlotage et pédestres “déjà existantes”. Pour lui, la sécurité est “une priorité municipale”, mais elle doit rester “sérieuse et proportionnée”.

Des critiques sur le coût et la légalité

Jean Dionis du Séjour attaque ensuite le RN sur la faisabilité financière et juridique de ses mesures. Le doublement des effectifs municipaux représenterait, selon ses calculs, plus de deux millions d’euros par an, soit “une hausse de 8 % des impôts pour tous les propriétaires agenais”. Mais c’est surtout la proposition d’un couvre-feu pour les mineurs qui fait sortir le maire de ses gonds. “Le couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans non accompagnés est une mesure illégale”, tranche-t-il, rappelant qu’un maire “n’a pas le pouvoir de l’instaurer en dehors d’une situation de crise grave et de manière ponctuelle”. Selon lui, la mesure serait de surcroît “inefficace”, la majorité des auteurs d’actes délictueux à Agen ayant plus de 16 ans, et “dangereuse pour le vivre-ensemble”, car perçue comme “discriminatoire par notre jeunesse”.

“Le discours sécuritaire porté par l’extrême droite repose sur des caricatures et ne répond pas aux causes profondes de l’insécurité. Si l’extrême droite était crédible sur le sujet, cela se saurait”, conclut-il, chiffres à l’appui : + 8,4 % de délinquance à Hénin-Beaumont, + 22 % de cambriolages à Perpignan, + 31 % de vols de véhicules. Le maire promet, d’ici janvier, des “propositions fortes” en matière de sécurité pour le mandat 2026-2032, “sérieuses, solides et proportionnées”.

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