Lot-et-Garonne : le cri d’alarme des radios associatives

Les six radios associatives du Lot-et-Garonne s'insurgent contre une mesure du Projet de loi de finances 2026 prévoyant une coupe massive dans leurs sources de revenus.

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Un gouvernement qui cherche des dizaines de milliards d’économies, cela veut dire qu’il y aura forcément des victimes. Et parmi elles, les radios associatives. Le Projet de loi de finances 2026 (PLF) présenté ces derniers jours prévoit une coupe drastique dans le Fonds de soutien à l’expression radiophonique. Le FSER devait déjà être amputé à hauteur de 35% lors du précédent budget de l’État. « L’engagement de plusieurs députés, dont Guillaume Lepers et Hélène Laporte, avait permis par un amendement d’éviter cela », révèle Patrice Couturier, l’une des voix emblématiques de Radio 4. C’était reculer pour mieux sauter puisque Matignon et Bercy sont revenus à la charge, avec la tronçonneuse cette fois. On parle désormais de 44% de baisse, qui va s’appliquer à quelque 770 radios associatives dans tout le pays et à leurs 2400 salariés. En Lot-et-Garonne, on en recense six : Radio 4, CFM, Albret FM, ARD Radio, Radio Bulle et Espoir FM. D’une station à l’autre, le FSER pèse plus ou moins dans le budget global. Une chose est sûre, chacune y ressentira un choc considérable dans ses recettes. Des emplois sont menacés, quand ce n’est pas la présence sur les ondes.

Mainmise sur le pluralisme de l’info

« Ce n’est rien de moins qu’une mainmise sur le pluralisme de l’information. On ne fait partie d’aucun groupe média. Notre traitement de l’actualité est totalement libre. Localement, cela pourrait même signifier la fin d’une grande partie de l’info de proximité à la radio », prévient Patrice Couturier au nom de toutes les stations associatives lot-et-garonnaises. À cette menace, il faut ajouter à cela la pression de plus en plus grande sur les finances des collectivités territoriales. Comprenez là que les subventions communales et départementales ne seront peut-être plus à la hauteur de ce qu’elles ont été. « On se doute depuis un certain temps que le robinet d’argent public va se fermer progressivement, mais là, ça arrive très brutalement », déplore le reporter à la bonnette rouge. La situation est d’autant plus rageante que les radios associatives sont limitées dans leur droit à aller chercher des capitaux privés. 20% des recettes issues de la publicité, c’est le plafond maximum autorisé. « Que l’État nous aide moins, c’est une chose. Mais au moins qu’il ouvre les vannes du volet publicitaire et nous laisse travailler pour essayer de survivre », clame Patrice Couturier.

Des économies discutables

Les intéressés s’interrogent par ailleurs sur les potentiels bénéfices de cette mesure dans les comptes publics. « Le FSER représente 0,4% du budget du seul ministère de la Culture. On a du mal à croire que ça va sauver la France. » Une source d’économies discutable mais un impact bien réel sur de très nombreux auditeurs. « Si je ne prends que l’exemple de Radio 4, on est écoutés, selon Médiamétrie, par 33 000 auditeurs chaque jour. Nos antennes créent incontestablement du lien entre les habitants d’un territoire », revendique Patrice Couturier. Le fameux texte doit être analysé par les parlementaires à partir du 12 novembre puis voté à l’Assemblée nationale et au Sénat avant la fin du mois. Les députés et sénateurs locaux ont été sollicités pour défendre un maillon essentiel de l’information locale.

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