C e n’est plus un secret, depuis plusieurs mois déjà, le bâtiment connaît d’importantes problématiques avec une pénurie sur de nombreuses matières premières, s’accompagnant d’une hausse des prix fulgurante. Dans le département, les chiffres donnent le vertige : +15% sur la brique, +15% sur les silicones et liants, +20 à 45% sur le bois, +48% sur le câble avec cuivre… La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) est récemment montée au créneau, craignant de lourdes difficultés à venir pour le secteur. « Il arrive désormais que nous recevions de la marchandise sans en connaître le prix à l’avance. Certains fournisseurs nous font des devis avec des garanties de 24 heures seulement. A cela, il faut ajouter une augmentation du coût des transports qui amène un obstacle supplémentaire pour nos artisans », déplore Amar Hocine, président de la Capeb 47. Sur le maritime, les prix ont tout simplement triplé, tandis que la flambée sur le carburant a engendré + 30% sur le transport terrestre. La faute au Covid encore et toujours ? Pas cette fois. « La commande publique n’a clairement pas pris la mesure de la situation rencontrée par les entreprises du bâtiment. Nous sommes sur une crise totalement différente. Aujourd’hui, notre activité est menacée par ces hausses et on ne voit pas le bout du tunnel. Les délais s’allongent, des chantiers se retrouvent tout simplement bloqués, certains sont tout simplement annulés par des clients qui ne peuvent pas suivre. » La confédération cherche des solutions à mettre en place pour que les marchés signés puissent être tenus, et a notamment obtenu l’engagement du groupe Saint-Gobain.
Plusieurs revendications pour rester à flot
Il ne faut pas oublier, également, la difficulté de recrutement qui pèse encore beaucoup, tandis qu’une centaine d’emplois sont à pourvoir en Lot-et-Garonne. « Ça ne matche pas entre l’offre et la demande. Pourtant, nous sommes sur un territoire où il y a de nombreux demandeurs d’emplois », regrettent-ils. L’assemblée générale récemment tenue à Paris a permis aux représentants départementaux de faire part de leurs remontées de terrain. Le président lot-et-garonnais et son équipe ont récemment rencontré le Préfet pour lui exposer leurs complications. La finalité est d’obtenir, comme pour chacun des territoires, l’organisation d’un échange avec les industriels, fabricants et négoces, « apaiser les relations tendues et encourager les uns et les autres à adopter un comportement plus solidaire. » Autres revendications, ils réclament une TVA à 5,5% étendue à l’ensemble du milieu pour alléger les coûts sur les travaux de rénovation ; que l’ensemble des fournisseurs préviennent au moins un mois à l’avance les entreprises de toute augmentation des prix ; ou encore d’imposer aux banques et assureurs crédits qu’ils ne dégradent pas la cotisation des entreprises dès lors qu’elles décident de reporter le remboursements de leur PGE (Prêt garanti par l’Etat), tandis que les premiers remboursement ont débuté. Ils espèrent des réactions rapides, sans quoi l’horizon ne devrait pas s’éclaircir de sitôt…
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