Extinction des feux entre 23h et 6h sur l’agglomération d’Agen

Jeudi dernier, le conseil d’Agglomération d’Agen a adopté la mesure visant à l’extinction partielle de l’éclairage public dès les prochains mois. Si cette décision a été validée quasiment à l’unanimité, elle n’a pas empêché d’apporter une nouvelle fois son lot de débats sur la sécurité et l’économie.

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Etudiée en conseil depuis de nombreuses semaines maintenant, la question du coût de l’énergie était au cœur des dernières délibérations. Jean-Marc Gilly, vice-président en charge de l’éclairage public et du dossier a rappelé « l’urgence d’accélérer notre action. » Pour rappel, ce dossier vise à réduire considérablement la facture énergétique qui s’élèverait à plus de 2M€ en 2022, tout en diminuant les nuisances lumineuses et en protégeant la faune nocturne. De ce fait, il a été proposé d’interrompre l’éclairage public à partir de 23h jusqu’à 6h du matin. « En revanche, nous avons limité cette obligation sur les zones de commerces de nuit comme les bars qui eux, ne seront impactés que de 2h à 6h du matin, détaille JeanMarc Gilly. Les communes devront nous communiquer leurs espaces protégés par de la vidéoprotection où l’on n’imposera pas la coupure des lumières. Cependant, si celles-ci refusent d’éteindre certains axes, elles se verront imposer un abaissement de 80% de la puissance de la luminosité. » De cette manière, le Conseil espère bien pouvoir économiser jusqu’à 720 000 € par an. Le projet s’inscrit dans le long terme puisque l’Agglo va renouveler 9 000 à 9 500 lampadaires jusqu’en 2025, soit la moitié du parc lumineux. « Seuls 2 450 de nos systèmes d’éclairage sont conformes. On ne pouvait pas rester dans cette situation dans tous les cas. » L’action sera mise en œuvre entre les mois de novembre et janvier prochains. Un bilan d’étape sur cette démarche se fera en septembre 2023.

Des modifications de circonstance

Si la grande majorité des élus comme Pascal de Sermet, Clémence Brandolin-Robert ou Pascale Luguet ont tenu à se féliciter pour la réactivité de cette prise de décision, certains n’ont pas hésité à apporter leurs suggestions pour les mois à venir. Le vice-président aux mobilités et maire de Colayrac-Saint-Cirq a émis la possibilité de redistribuer une partie des économies aux collectivités locales. Une idée retoquée par Jean Dionis qui « préfère que les maires soient tous responsables de leurs lignes budgétaires. » Le président de l’Agglomération d’Agen s’est plus retrouvé dans la proposition de Clémence Brandolin-Robert qui estime qu’il faudra s’adapter aux horaires estivaux puisqu’ « il y a encore de la vie à Agen à 23h. » Aussi, ils étaient plusieurs comme Pascale Luguet à demander un maintien des illuminations de Noël en ville. « Il est prévu que ces décorations suivent l’extinction à l’échelle de la commune, mais on devrait les conserver pour lutter contre la morosité ambiante et maintenir à flot une économie locale importante lors des fêtes », avance la maire de Boé. Pas d’incidence sur la sécurité Comme prévu, la question de la sécurité a rapidement repris une place dans le débat. Un point fait l’unanimité : être pédagogue avec les citoyens. « On doit faire preuve de pédagogie, mais pas de désinformation. Les gens qui se nourrissent de ce sentiment d’insécurité ont besoin d’être rassurés. On va prendre en pleine figure le moindre incident là où la lumière aura été éteinte », ajoute Laurent Bruneau. A ceux qui craindraient une recrudescence de la délinquance la nuit, « le commissaire et le colonel de gendarmerie sont formels : 80% de ces actes se produisent en journée. De plus, les faibles flux de circulation la nuit ne vont pas changer la tendance », rétorque Jean Dionis. Bertrand Girardi, seule personne à avoir voté contre la mesure, se veut plus prudent : « La sécurité est un droit du citoyen au même titre que la liberté, faisons en sorte de préserver ces deux éléments intacts. »

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