C’est une affaire qui a fait couler de l’encre dans le Villeneuvois. Le Pôle de Santé du Villeneuvois (PSV), depuis le mois d’avril 2022, ne pratiquait plus l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. En cause, le départ de la seule sage-femme réalisant l’acte au sein de l’hôpital. « Les deux gynécologues titulaires se retrouvent à bout de souffle et ne veulent pas prendre une activité assurée jusque-là par une sage-femme qui s’est installée en ville », témoignait dans nos colonnes le directeur du PSV Bruno Chauvin. De ce fait, les IVG chirurgicales restaient pratiquées par ces derniers, mais elles ne représentent que très peu des cas d’interruptions volontaires de grossesse. Ainsi, nombre de femmes ont été obligées obligé se tourner vers d’autres établissements bien plus éloignés par parvenir à leurs fins. « C’était une situation catastrophique. Un droit fondamental était supprimé à beaucoup trop de personnes dans le Villeneuvois », confirme Dorian Janray, porte-parole du collectif Défense IVG Villeneuve 47. A la Maison des Femmes de Villeneuve-sur-Lot, la présidente Muriel Malvy avait, en personne, alerté le directeur de l’hôpital sur la situation critique qu’elle constatait chez les usagers du lieu d’accueil. « Certaines vraiment démunies devaient partir sur Agen, Marmande ou même Bordeaux », confirme-t-elle. Ainsi, après de longs mois d’attente, l’accès à l’IVG médicamenteuse fera vraisemblablement son retour en ce mois de mars, et ce, sous la même forme qu’auparavant, c’est-à-dire qu’une sage-femme recrutée et formée à la pratique des IVG médicamenteuse prendra la relève en association avec les deux gynécologues.
« C’est un grand pas, mais il faut plus »
Nombreuses sont les associations, à l’image du collectif Défense IVG 47, à avoir mené des actions ces derniers mois pour faire avancer les choses. « J’ai constitué le collectif avec l’aide de militants, de la Maison des Femmes de Villeneuve-sur-Lot, du Planning familial et même de professionnels qui connaissent les rouages de ces thématiques médicales et sociétales, se rappelle Dorian Janray. On est rapidement arrivé à 30 personnes en décembre dernier. » Entre collages, tractages et pression médiatique, le collectif n’a pas traîné pour faire entendre sa voix. « Chacun est arrivé avec son domaine de compétence. En cinq semaines, le directeur de l’ARS (Agence régionale de santé) Joris Jonon nous a contactés pour un rendez-vous le jeudi 9 février. Il nous a alors annoncé la reprise en charge de l’IVG médicamenteuse. C’est déjà un grand pas en avant, car cela représente une très grande partie des IVG », se réjouit-il. Cependant, pour lui et les différentes organisations, le combat continue. « On ne se satisfait pas totalement de la réponse mais on félicite l’avancée. Maintenant, il faut élargir les possibilités au niveau du choix de la méthode d’IVG. S’il n’y a pas la place à Villeneuve, il faudra des solutions et des transferts dans d’autres hôpitaux mais pas aux frais des personnes. C’est le combat vers lequel on s’achemine. » Ainsi, Dorian estime que la cause ne sera terminée « que lorsque nous observerons le même niveau de soins qu’avant la crise sanitaire ». Muriel Malvy, elle, souhaiterait un premier point de ce retour d’ici deux mois.
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