Guillaume Lepers « : « J’en fais peut-être trop, mais c’est parce que j’aime cette ville »

Cela fait maintenant plus de trois ans que Guillaume Lepers s'est installé à la tête de la municipalité villeneuvoise. A mi-mandat, le premier édile a fait le bilan des actions menées au cœur de son programme et a réaffirmé sa vision de la politique locale.

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C’était un 4 juillet en 2019, Guillaume Lepers, sous la bannière des Républicains (LR), annonçait le lancement de sa campagne pour récupérer la place du maire de Villeneuve-sur-Lot en place à l’époque Patrick Cassany. Quasiment un an plus tard et « entre deux confinements », l’ancien cadre de chez Gifi faisait basculer la municipalité après 20 ans de socialisme à la tête de la mairie. Un contexte particulier sur lequel le principal intéressé témoigne aujourd’hui avec un certain recul : « Moi qui voulais révolutionner la ville par l’événementiel, j’étais pris au dépourvu et on a dû annuler un grand nombre d’événements. La crise sanitaire nous a mis immédiatement dans le bain. On sortait de la crise des Gilets Jaunes, on enchaînait sur le Covid et je devais tout apprendre en quelques semaines, donc cela n’a pas été évident sur le plan humain. » Une expérience « formatrice » pour Guillaume Lepers qui, toutefois, ne s’attendait pas à entrer au poste dans « une commune à l’état bien plus déplorable que l’on ne l’imaginait, notamment en matière de social et de gestion », faisant ici référence aux écoles locales et à l’église Sainte-Catherine.

Trois ans plus tard, le maire, en compagnie de sa première adjointe Anne-Marie Davelu Chavin, se félicite d’annoncer que 80% des projets sont aujourd’hui réalisés ou engagés. De même pour l’Agglo du Grand Villeneuvois, présidée par Guillaume Lepers et au sein de laquelle il se sent « accompagné, ce qui n’était peut-être pas le cas lors de précédents mandats où les maires se battaient un peu plus pour leur clocher ». Revenons-en à la ville, où la municipalité a fait à l’occasion de la mi-mandat, le bilan des projets menés secteur par secteur. En voici une sélection, outre les projets du Campus connecté, de la végétalisation de la ville, de la rénovation des infrastructures sportives et de l’église Sainte-Catherine ou encore la création de nouveaux logements sociaux en ville.

Ecologie : l’extinction des feux paye

Pour le premier édile villeneuvois, c’est le domaine qui le rend le plus fier « avec la culture ». Affirmant avoir mis un « boost conséquent » localement dans le secteur, Guillaume Lepers rappelle que « 100% de la ville est en train de passer au LED. Actuellement c’est l’extérieur de la Bastide qui est en changement et l’intérieur en 2024. » Pour ce qui est de l’extinction de l’éclairage public, la Ville a déjà pu réaliser 175 000€ d’économie, tout en précisant que « le dispositif n’avait eu aucune incidence sur le crime et les faits-divers. Cela n’a en aucun cas augmenté ». Côté déchets, la Ville a recensé 1000 tonnes de déchets en moins, en plus d’une consommation des déchets diminuée de 38%.

Pour la mairie, les points encore à améliorer dans le secteur écologique sont aujourd’hui le déploiement de recharges pour véhicules électriques et faire perdurer sa vision de gestionnaire de l’eau. A ce sujet, verra-t-on un jour une plage surgir au bord du Lot ? « Je souhaite qu’un jour les bords de la rivière soient effectivement aménagés mais cela prend le temps d’un long travail d’assainissement. Et si vous espérez que ce projet voit le jour au château de Rogé, cela ne sera pas possible, compte tenu de la profondeur du Lot dépassant les 10m à ce lieu. »

Sécurité : L’un des trois piliers

Au même titre que la propreté et les animations, la sécurité étaient l’un des mots d’ordre répétés par Guillaume Lepers lors de sa campagne électorale. « C’est normal car avant notre élection, on ne parlait de Villeneuve que pour son insécurité, donc on a fait des choix forts », assume-t-il. En effet, ces trois années ont vu l’installation de la brigade de nuit et de caméras de vidéosurveillance renforcée. « On s’est rendu compte que souvent, il n’y avait personne derrière les caméras pour les regarder en temps réel, donc on a remédié à ça. » Néanmoins, quand on parle de sécurité routière, le sujet de l’état de la voirie revient sur le devant de la scène. « S’il y a bien un élément où l’on ne peut pas tout faire, ce sont les trottoirs et les routes, même si plus de 200 rues ont été remises en état en trois ans ».

Culture : l’hôpital Sainte-Cyr trouve sa voie ?

Guillaume Lepers et Anne-Marie Davelu-Chavin le réaffirment : « la culture n’a jamais été aussi ouverte aux différents publics qu’aujourd’hui à Villeneuve. » Ils énumèrent alors : « le festival littéraire, c’était tous les deux ans auparavant, la programmation du théâtre est plus accessible, notre volonté jusqu’au bout, c’est de rendre la culture accessible, on a ouvert des lieux mythiques à un public plus large ». Le festival lyrique a enregistré de bonnes affluences, tandis Guillaume Lepers poursuit : « Avant au service culturel de la Ville, l’ambiance était lamentable, c’était du chacun pour soi, maintenant, on travaille collectivement pour briser les barrières culturelles entre les publics. » et Pour cela, elle devrait prochainement faire l’acquisition du théâtre des 13 vents. « Ce n’est encore qu’un projet avec une proposition d’achat, mais il est vrai que certaines de nos infrastructures sont vieillissantes et moins adaptées à recevoir du spectacle (à l’image du centre culturel) », dévoile, l’adjointe à la culture.

Aussi et ce n’est plus un secret, le maire souhaite récupérer le site de l’ancien hôpital Sainte-Cyr pour y créer un projet structurant. Et la deuxième vie de l’édifice pourrait servir au Campus de Villeneuve-sur-Lot, déjà à l’étroit, faute de son succès, mais aussi pour y créer une médiathèque à la hauteur de Villeneuve-sur-Lot ou encore accueillir une école de spectacle. Affaire à suivre.

L’avenir municipal avec ou sans Lepers ?

Comme tout maire, Guillaume Lepers ne fait pas l’unanimité, il lui est reproché son insistance sur le côté événementiel et d’être parfois « trop présent », ce à quoi il se défend d’être simplement resté toujours le même. J’en fais peut-être trop mais c’est parce que j’aime cette ville. « Je veux rendre aux Villeneuvois la fierté de leur ville. Si l’on me voit comme le VRP de Villeneuve, ce n’est pas un problème, je prends ça comme un compliment ».

Alors que la deuxième partie de mandat sera tournée sur la « réalisation et la projection », qu’adviendra-t-il de Guillaume Lepers en 2026 ? Sa position de conseiller départemental pourrait laisser penser aux mauvaises langues qu’il est actuellement en campagne personnel et que Villeneuve n’est qu’une étape avant de viser plus haut, mais c’est une tout autre explication que donne l’intéressé : « Aujourd’hui, je pense à quel mandat est le mieux pour Villeneuve. J’ai envie de faire évoluer des lois et d’amener ma ville la plus loin possible et c’est en ce sens que je suis conseiller départemental. Est-ce pour faire grandir Villeneuve je dois grandir moi-même ? Je ne sais pas. Je suis simplement en campagne perpétuelle pour Villeneuve. » Rien de sûr donc pour le moment, le maire préférant parler aujourd’hui d’un CDD arrivant à son terme en 2026, mais pas exempt de toute erreur, laissant échapper des indices peut-être malgré lui quand il dit « que l’on verra si les Villeneuvois voudront encore de moi à la fin de mon mandat… »

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